Les manifestants contre le régime et la candidature au troisième mandat du Président sortant Pierre Nkurunziza ont barricadé toutes les avenues et rues de la commune urbaine de Kanyosha ce jeudi le 21 mai 2015 à partir de 16 heures malgré la présence des militaires et des policiers présents sur les lieux pour assurer la sécurité.
Les étudiants de l'Université du Burundi en refuge devant l'ambassade des Etats Unies d'Amérique au Burundi ont écrit au Secrétaire Général des Nations Unis pour lui demander d'arrêter le troisième mandat du Président burundais Pierre Nkurunziza et de mobiliser les forces étrangères pour assurer la sécurité des burundais.
C'était dimanche 17 mai 2015, sur radio scolaire NDERAGAKURA, quand un des présidents de l'un des deux syndicats du secteur de l'enseignement au Burundi, créés par le pouvoir de Pierre NKURUNZIZA, lança un appel pour la reprise des cours dès lundi le 18 mai 2015. Il s'agit du SYPESBU (Syndicat du Personnel Enseignant du Burundi) à travers un communiqué lu en Kirundi et en français sur cette radio qui a pour mission, notamment, de contribuer à l'éducation par la formation à distance.
Rappelons que le dernier à avoir annoncé la reprise du travail, fut l'ex ministre de la défense nationale et des anciens combattants, le Général Pontien Gaciyubwenge. A l'issu d'une réunion du Conseil National de la Sécurité, il annonça dans un communiqué, et avec forces menaces qu'endéans 48 heures toutes les barricades des manifestants devaient être enlevées et tous les fonctionnaires avoir regagné leurs services. Vous vous souviendrez que c'était vendredi le 08 mai 2015. Le lundi suivant la trêve donnée par les manifestants, avant la tentative de contre-putsch du mercredi 13 mai 2015, les manifestations reprenaient de plus belle avec une détermination sans égale des manifestants, réclamant au Président Pierre NKURUNZIZA de renoncer au 3ème mandat illégal.
"Aujourd'hui les journalistes des médias indépendants vivent dans la peur au Burundi. Certains parmi eux essayent de trouver les moyens de quitter le pays. Des imbonerakure, ainsi que des agents du renseignement et des policiers les cherchent activement pour les assassiner, intimider ou arrêter illégalement".
Les militaires et policiers burundais ne participeront plus dans les missions de maintien de la paix et de sécurité à l'étranger d'ici deux semaines. L'information nous été livrée par un militaire en mission de maintien de la paix et de sécurité en Somalie ce dimanche du 17 mai 2015 qui a voulu garder son anonymat pour question de sa sécurité.
Un contre-coup d'Etat a été déclenché au moment où une foule immense s'était rassemblée au centre ville de Bujumbura pour manifester contre la troisième candidature du putchiste Pierre Nkurunziza aux élections présidentielles de 2015. C'était ce mardi le 13 mai 2015.
On ne guérit pas la lèpre en cachant ses taches
Les faits :
Ce 13 mai 2015, un contre-coup de force a été opéré par le Générales Niyombare, aidé par certains généraux et d'autres officiers de l'armée et de la police nationale. Ce contre-coup de force en question était juridiquement justifié politiquement et juridiquement, car il intervenait pour s'opposer au coup d'État constitutionnel de Nkurunziza par sa décision de briguer un troisième mandat. Ces officiers avaient profité de l'absence du Président Nkurunziza, qui était parti en Tanzanie pour participer à un sommet régional sur la crise au Burundi. Pour rappel, cette crise a été créée par Nkurunziza qui veut se représenter une troisième fois à l'élection présidentielle, en violation de la constitution et des accords de paix d'Arusha. Il est inutile de rappeler que cette élection, comme les autres par le passé, a déjà été fraudée en amont par la CENI, une véritable machine de fraude électorale du parti au pouvoir et de Nkurunziza. Pendant près de deux jours, ces officiers, aidés par quelques dizaines de militaires de la garnison de la capitale, avaient pu prendre quelques points stratégiques comme l'Aéroport international de Bujumbura, mais ont eu des difficultés à prendre les autres points vitaux comme la radiotélévision nationale, la présidence et le palais présidentiel.
La confusion est générale pour le moment à Bujumbura comme à l'intérieur du pays. Une confusion aggravée par la coupure de toutes les radios privées, dont la RPA qui a été tout simplement brûlée. La veille Rema FM, la radio proche du pouvoir avait aussi été brûlée.
C'est aux environs de 13 heures que sur radio Bonesha et Isanganiro viennent de rendre publique une déclaration lue par le Général Major Godefroid Niyombare au nom d'un '' Comité pour le Rétablissement de la Concorde Nationale. Une première dans l'histoire du pays où un coup d'Etat est annoncé par les radios privées. Dans cette déclaration, l'ancien Chef d'Etat- major de l'armée burundaise, aussi récemment démis à la tête des services de la documentation, a fait un réquisitoire contre le régime de Pierre Nkurunziza qui se trouve aujourd'hui en état d'inconstitutionnalité à cause de la décision de Pierre Nkurunziza de se représenter pour un troisième mandat non constitutionnel. Pour le moment a dit le général Niyombare, le pays est dans un Etat d'inconstitutionnalité. Parmi les gros griefs formulés par le Comité pour le rétablissement de la Concorde national figurent : La violation flagrante de la constitution et de l'Accord d'Arusha ? le peu d'intérêt que Pierre Nkurunziza montre vis-à-vis de la population, l'existence des groupes de miliciens qui mènent des actes de déstabilisation, les détournements, les vols et le versement de sang des burundais comme des étrangers, les violations des droits de l'homme, la détérioration des relations du Burundi avec les autres nations, la détérioration des relations entre la population et les forces de défense et de sécurité.
Le mardi le 12 mai 2015, plus de 6000 personnes des communes Bwiza et Nyakabiga ont fait des manifestations contre la candidature au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, dans les deux communes, en présence des militaires et des policiers.