Les retombées de la crise de Bujumbura s'observent même à Ngozi. Commerçants et acheteurs se plaignent, les prix sont en flambée et la monnaie burundaise chute du jour au lendemain.
Après le sommet de Dar es Salaam qui s'est tenu dimanche 31 mai en Tanzanie, les réactions des Burundais dans les rues des quartiers contestataires de Bujumbura sont amères. La question cruciale du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza n'a pas été tranchée, ni même abordée par les chefs d'Etat de l'Afrique de l'Est. Les habitants se disent déçus et prêts à poursuivre les manifestations.
A côté d'un groupe électrogène, trois voitures ont été endommagées par une explosion au parking de la banque KCB, et un bus de transport a subi le même sort sur l'Avenue Prince Louis Rwagasore en face de la place communément appelée «Kuri Bata». Les deux explosions ont été entendues respectivement à 12 heures et à 16 heures de ce vendredi le 29 mai 2015.
À l'attention de :
Messieurs,
En dépit de la cruauté des évènements consécutifs à la violation de la constitution par Mr. Nkurunziza, vous avez choisi de lui venir en aide et de l'accompagner dans ses mésaventures.
Pour cela, vous avez décidé de poser vos candidatures aux côtés de la sienne et bien évidemment vous continuez comme lui à faire campagne comme si rien n'était.
PERSEVERONS DANS LA PRIERE POUR LA PAIX EN FAVEUR DE NOTRE PAYS (cf. Ac.2, 42)
Chers fidèles du Christ en communion de foi et de famille
Chers Burundais et Burundaises
La paix de Dieu soit avec vous !
Une majorité des quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU estiment que les élections prévues la semaine prochaine au Burundi devraient être reportées en raison des affrontements meurtriers qui secouent le pays, a indiqué mercredi la présidente du Conseil. La Russie a cependant exprimé son désaccord, estimant que ces élections étaient une question intérieure au Burundi, ont rapporté des diplomates.
Ancien premier ministre de Tanzanie et ancien secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine, Salim Ahmed Salim interpelle le gouvernement burundais, l'Union africaine, et la communauté internationale. Il demande à ce que des mesures concrètes soient prises pour la préservation de la paix durement acquise par le Burundi et la région.
Le pouvoir burundais a rejeté mardi les pressions étrangères alors que les manifestations se sont poursuivies un mois jour pour jour après le début de la contestation contre un troisième mandat du président Nkurunziza. « Le gouvernement est (...) profondément préoccupé par l'activité diplomatique en cours qui tend à saper et – dans une large mesure – à dénigrer les institutions républicaines et constitutionnelles » du pays, a dénoncé le porte-parole du gouvernement. Un discours qui suscite un certain malaise parmi les diplomates à Bujumbura.
Mille deux cent militaires des bataillons Para et Blindé ont été déshabillés, désarmés, puis mutés dans plusieurs camps militaires du Burundi par le Chef d'Etat Major de Bujumbura après le montage de contre-Coup d'Etat du 13 mai 2015. L'information a été livrée par un de ces militaires qui ont été mutés mais qui a gardé l'anonymat pour sa sécurité.