L'explosion de 12 heures s'est produite devant la banque KCB au centre de la ville de Bujumbura. Tout le monde a été frappé de panique. Heureusement, Il n'y a pas eu de pertes en vies humaines, mais les véhicules ont été totalement déclassés. Aucun auteur de ces attentats n'a été attrapé. Les policiers présents sur les lieux ont dit que les explosifs avaient été installés et réglés bien avant pour exploser quelques temps après le départ des auteurs.
A 16 heures, une explosion a eu lieu dans un minibus Hiace de transport en commun dans le parking situé sur le côté droit de l'Avenue Prince Louis Rwagasore en face de la place communément appelée «Kuri Bata». Les passagers venaient de sortir du minibus, même le chauffeur et son convoyeur étaient aussi en déhors du bus quand l'explosion a éclaté.
Les passagers avaient tellement peur de sorte que personne ne voulait prendre un bus pour rentrer chez en bus: «Moi je vais vite prendre un taxi et rentrer vite. Ce qui vient d'arriver, il y a toute une semaine qu'on disait cela. Beaucoup de grenades seront lancées dans les bus. On a déjà commencé», disait une fille à son amie.
Une autre fille qui était dans le magasin a vu les policiers en route et a crié : «Les voila ! Ils sont très méchants. Il faut vite fermer le magasin, si non ils vont nous tuer».
Ces explosions éclatent au centre ville pour la troisième fois le trentième jour des manifestations contre la candidature du président Pierre Nkurunziza aux élections de 2015 qui se déroulent dans plusieurs quartier de la ville de Bujumbura. Pour la première fois, un véhicule des policiers et d'un bus de transport des personnes ont été la cible, pour la deuxième fois, le groupe visé était les femmes vendeuses des fruits à la place de l'ex marché central de Bujumbura, et plus de six personnes sont mortes. La troisième fois, la destination a été les vehicules. Dans tout ces cas, aucun auteur n'a été arrêté alors que des policiers grouillent partout dans la ville de Bujumbura uniquement pour terroriser les manifestants.
Un observateur averti peut s'interroger sur les mobiles cachés derrière ces attentas non revendiqués. On se souviendra que ces explosions surviennent au lendemain du discours du président sortant Nkurunziza après l'échec du contre-coup d'Etat dirigé contre lui et son système. Dans son bref discours qui a à peine duré cinq minutes, il n'a pas dit un mot sur la tentative de contre coup d'Etat, mais s'est contenté d'annoncer que sa principale préoccupation était la menace du groupe Djihadste El Shabab. Sans tarder, ce groupe qui normalement a l'habitude de revendiquer ses attentats a vite démenti Nkurunziza. Pour l'instant, des rumeurs dans la capitale affirment que l'auteur de ces attentats seraient le gouvernement pour terroriser le mouvement des manifestations en cours avant le prochain sommet de Dar Es Salam. Le gouvernement a le devoir de faire la lumière sur cette question, mais, visiblement il n'en a pas la volonté de le faire.

