Les signes de fraudes aux élections de 2015 ont été relevés lors de l'enrôlement des électeurs et lors de la saisie. Les informations ont été fournies par les agents recenseurs et les agents de saisie qui n'ont pas voulu que leurs noms soient repris ici pour leur sécurité.
Un infirmier de l'hôpital de Gisuru et en même temps agent de la documentation connu au nom de Josaphat a été arrêté par les étudiants du campus Mutanga au cabaret de campus appelé communément carrefour des idées. C'était samedi le 28 mars 2015 à 22h. Il a été accusé de vouloir perturber la sécurité.
Le pouvoir, c'est le fait d'exercer une influence sur l'action, la volonté ou la pensée de quelqu'un. Mieux, c'est la capacité de faire prévaloir sa volonté ou celle de son groupe, en recourant à différents moyens : économiques et financiers, militaires, idéologiques, etc. Le pouvoir politique est un ensemble d'institutions incarnant l'autorité en matière législative, exécutive et judiciaire. Ces institutions comprennent des fonctions, des personnes qui les exercent, ainsi que des règles de dévolution, d'exercice et de cession. Qu'il soit législatif, exécutif, judiciaire, le pouvoir politique est une autorité1 globale qui soumet tout le monde, qui est dédiée aux affaires publiques, qui a un caractère contraignant et qui a une capacité d'initiative et d'innovation.
Le motif de cette réflexion est de nous interroger sur les difficultés qu'ont les hommes d'Etat, singulièrement le Président Nkurunziza, à quitter le pouvoir, malgré les prescrits de la constitution et de l'Accord d'Arusha et malgré les nombreuses exhortations à ne pas briguer 3ème un mandat.
En date du 27 mars 2015, le Président Pierre Nkurunziza a signé le décret numéro 100/71 « portant convocation des électeurs aux élections des conseils communaux, des députés, du Président de la République et des Sénateurs ». La question est de savoir si, au regard du passé récent, du contexte politique et sécuritaire actuel, il est réaliste de s'attendre à la tenue d'élections générales crédibles et sans bavures.
Que de titres à propos de cette lettre, cette pétition aux conséquences incertaines ! Nos confrères se sont largement nourris de cette pétition, de sa publication aux représailles en passant par des réactions du camp pro-3ème mandat.
Le parti CNDD, inquiet de la situation politique très tendue et explosive au Burundi, à deux mois seulement des élections présidentielles, déclare ce qui suit.
Dans sa lettre du 26 mars 2015, l'inconditionnel ministre de l'intérieur de NKURUNZIZA Edouard NDUWIMANA vient de décider d'enregistrer officiellement les partis MSD et PARANA comme membres de la coalition ADC-IKIBIRI. Certainement qu'il a compris les signes des temps et il se prépare à rejoindre le groupe des frondeurs qui contestent le troisème mandat de NKURUNZIZA. Dans ces conditions qui reste encore derière NKURUNZIZA ? Certaienement Adolphe et Bunyoni.
Les faits
Il y a quelques mois, la Commission Electorale Nationale Indépendante-CENI, ou plutôt dépendante du parti au pouvoir le CNDD-FDD, a commencé la confection du fichier électoral pour les élections générales de 2015. Il y a deux semaines, des ordinateurs de cette commission ont pris feu ; jusqu'ici les mobiles de cette incendie n'ont jamais été portés à la connaissance des électeurs et de l'opinion publique en générale.
D'après nos enquêtes, l'enregistrement de plusieurs personnes comporte beaucoup d'irrégularités.
Ainsi, des milliers de personnes sont enregistrées alors que leurs cartes d'identité ne portent pas de numéros nationaux, ce qui fait que ce sont tous simplement des faux.
Des mineurs ont été enregistrés, comme si le ridicule ne tuait pas, imaginez qu'on trouve même sur ces listes des noms d'enfants nés en 2001 ou en 2014 !!!
La bombe est bien là. Le terrain est miné. Tous les signes le prouvent. Et ce n'est pas pour rien que PANA, repris par Arib.info affirme qu' une commission des droits de l'homme, CNIDH pour ne pas la citer, '' tire la sonnette d'alarme sur le contexte préélectoral à risque au Burundi'', dénonçant "des dérives et des violences verbales et physiques" annonciateurs d'une catastrophe. RPA estime que ''la CNIDH accentue sa vigilance durant ces moments chauds des élections ''. Entre autre violence physique observée ces derniers jours, c'est l'attentat contre l'épouse de l'opposant Agathon Rwasa. '' Un "autre acte délibéré de provocation" , s'écrie Arib.info traduisant ainsi les contenus des déclarations des différents partis politiques suite à cette incompréhensible tentative d'assassinat. Du FNL d'Agathon Rwasa à l'Uprona, en passant par l'ADC- Ikibiri, ses composantes et autres, tous ont dénoncé cette ignominie et n'hésite pas à pointer du doigt le pouvoir comme instigateur de cette tentative qui n'aurait pour objectif que de ''briser la résistance farouche de tous ceux qui s'inscrivent en faux contre le troisième mandat présidentiel de NKURUNZIZA''. Un de nos confrères parle d'un ''bras de fer à haut risque à l'approche des élections'', reprenant les propos de l'AFP qui fait état ''d'un parti au pouvoir divisé, une opposition remontée à bloc'', et donc d' un bras de fer acharné (est) engagé au Burundi à quelques mois d'élections générales à haut risque. AFP fait état d'une société polarisée entre les pro et les anti au 3ème mandat "C'est la première fois dans l'histoire des conflits burundais qu'on a une telle polarisation" politique et que "la plupart des acteurs (...) voient dans l'explosion, la violence, l'issue politique souhaitable", résume Julien Nimubona, professeur des sciences politiques à l'Université du Burundi cité par l'AFP. Le risque d'une fuite en avant est perceptible de la part du pouvoir, surtout que "La fronde interne au système a pris de l'ampleur", note un diplomate, soulignant que ces divisions au sein du parti émergent aussi dans l'armée. Ce qui fait dire à Thierry Vircoulon, de l'International Crisis Group (ICG)à que l'"On sent à la fois une montée de la tension électorale dans les deux camps, ainsi qu'une ambiance potentiellement émeutière à Bujumbura". Et pour cause, un ras-le-bol généralisé d'une population parmi les plus pauvres d'Afrique, qui, en particulier à Bujumbura, dénonce pêle-mêle inflation, corruption, harcèlement et intimidation de l'opposition et de la société civile, voire assassinats et tentatives d'assassinats politiques, constate toujours AFP. Sur ce chapitre des assassinats précisément, les radios ont fait passé en boucle les révélations de P. Claver Mbonimpa qui a fait état d'une liste de personnalité à abattre. Les réunions de ce plan macabre auraient été organisées à Makamba et Bujumbura. ADC-IKIBIRI a dénoncé cette tentative d'assassinat, la déclaration est à lire sur Cndd-burundi.com.
Pourquoi un troisième mandat du président Nkurunziza ? C'est une question que se pose plus d'un Burundais à la veille de l'élection présidentielle dans la République du tambour. Ils sont si nombreux à dire « non », dont moi.