samedi, 28 mars 2015 13:36 Écrit par 

Revue de presse 4 : Une lettre salvatrice qui sonne le glas d’un infâme 3ème mandat

Que de titres à propos de cette lettre, cette pétition aux conséquences incertaines ! Nos confrères se sont largement nourris de cette pétition, de sa publication aux représailles en passant par des réactions du camp pro-3ème mandat.

Les pieds dans le plat.

Oui, on peut sans se tromper dire que les signataires de cette lettre ont bien mis les pieds dans le plat de ceux qui se gavent de l'argent de la République. ''Une lettre synonyme de coup fatal contre un troisième mandat de Nkurunziza'' a claironné Arib Info, une lettre reprise en boucle par tous les médias. Une lettre qui s'est transformée en une pétition.'' Les ténors du parti au pouvoir contre le troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza'', a renchéri CNDD-burundi.com, illustrant l'article par une caricature suffisamment amusante et ayant pour sous-titre : '' Nkurunziza devant le mandat de tous les dangers'', tentant de franchir le rubicond du troisième mandat sous des applaudissements des pro-3ème mandat et des gestes de stop au 3ème mandat des anti, tous du CNDD-FDD bien entendu. '' Des cadres du pouvoir demandent à Nkurunziza de ne pas briguer un autre mandat'', s'écrie Xhinua, alors que la BBC se contente d'un '' Nkurunziza contesté dans son camp'', signe de dissensions au sein du parti au pouvoir, un titre semblable à celui de RFI qui constate aussi que ''le président Nkurunziza (est) contesté au sein même de son parti'' tout comme Jeune Afrique d'ailleurs pour qui ''Présidentielle burundaise : le parti au pouvoir se divise sur un troisième mandat de Nkurunziza''. Un article qui a fait le feed-back des oppositions qui se sont exprimées contre le 3ème mandat dont '' l'instance suprême du parti qui a dit non à son chef'', allusion étant faite au Conseil des sages qui ont contraint P. Nkurunziza à mettre en place un comité interne chargé d'étudier la question de ce troisième mandat, plutôt que de signer un chèque en blanc pour un troisième mandat. Un comité dont les conclusions n'ont jamais été communiquées par ailleurs. RFI qui rappelle aussi que, et le Clergé, et l'opposition politique, la société civile, l'ambassadrice américaine aux N.U. s'étaient opposés au 3ème mandat sans succès. Iwacu a rejoint les autres pour annoncer la nouvelle qui a laissé le pays et les militants du parti présidentiel pantois. Pantois surtout quand un porte-parole d'un président prend la tête du groupe frondeur, fait remarquer Iwacu, tout en restant dans ses fonctions.

Une impitoyable purge

Pantois aussi, mais surtout inquiets du sort que P. Nkurunziza allait réserver aux frondeurs '' devenus de plus en plus forts'', constate P. Cimpaye dans un article publié dans Mpore, avec un ''Nkurunziza(qui) perd les pédales et sévit (sic) l'opposition interne par des limogeages irréfléchis et contreproductifs'' Il aurait tenté de renvoyer son deuxième vice-président, Monsieur Gervais Rufyikiri qui fait partie de cette fronde qui se renforce. Est-ce cette taille de la fronde qui pousse Nkurunziza à faire les yeux doux au leader du MSD? Se demande donc l'auteur de l'article.

Sur ce chapitre des réactions du pouvoir en effet, RTNBDI.bi constate que ''Le président du CNDD-FDD condamne l'initiative de ceux, au sein du parti, opposés au 3ème mandat'' alors que RFI constate que ''le parti présidentiel menace ses frondeurs'' qualifiés désormais d'opposants, voire même d'ennemis du pays qui veulent perturber l'ordre public ''Parce qu'à voir ce qui est prononcé, ce qui est dit par les partis de l'opposition et certaines associations de la société civile, nous ne voyons pas où se trouve la différence entre eux et ces associations et ces partis-là'', a indiqué P. Nyabenda, président du CNDD-FDD. RFI qui a constaté que ''Pas de panique chez les frondeurs'' signale que ''personne ne sait qui sortira vainqueur de ce bras-de-fer'' tout en soulignant, citant les analystes que ''l'ex-rébellion aujourd'hui au pouvoir au Burundi ne fonctionne pas encore comme un parti ordinaire : ce sont les généraux qui en sont issus qui ont toujours le dernier mot''. La même radio dans un autre article du 26 mars fait état d'un '' bras de fer entre les frondeurs et le parti présidentiel'', un article qui reprend des propos peu rassurants des frondeurs, qui se sont vus retirer leur garde sans explication aucune et qui craignent donc pour leur sécurité. Les choses se sont précipitées, car le lendemain c'était '' l'exclusion de ses rangs de 10 frondeurs considérés comme les leaders de ce mouvement, histoire sans doute d'arrêter l'hémorragie''. IWACU a vite pris le relai par cet alerte : '' Urgent – La purge continue dans le Cndd-Fdd''. Reprenant les menaces proférés par P. Nyabenda, Bonesha FM, qui cite ce dernier, martèle que '' Les membres du CNDD-FDD qui sont contre un 3è mandat de NKURUNZIZA sont des déstabilisateurs''.

Quand la peur change de camp

Dans ce contexte, Guinéenews se demande :''Le jeu de dupe ou l'entêtement de Pierre Nkurunziza?'', Guinéenews pour qui '' Depuis le coup du « Balai citoyen » au Burkina en fin octobre de l'année dernière, les choses ne semblent plus vouloir rester dans leur statu quo un peu partout en Afrique''. Car pour ces confrères, si les peuples africains écument et rivalisent d'ardeur pour dissuader les dirigeants de confisquer le pouvoir, ceux-ci se sont aussi passé le mot de ne point céder aux pressions de la rue. Il y a ceux qui tiennent ferme et ceux qui chancèlent et '' On voit déjà Pierre Nkurunziza, du Burundi, dans la deuxième catégorie''. Mais ''Pourquoi a-t-il si peur de quitter le pouvoir'', s'interrogent nos confrères de Guinnéenews qui se demandent si P. Nkurunziza n'aurait pas sur sa conscience des crimes de sang ou autres malversations financières qui risquent de le poursuivre plus tard. Moise SIDIBE de Guinnéenews constate aussi que ces frondeurs sont les membres de son parti qui ne veulent pas couler avec lui dans un naufrage collectif à la "burkina-bouillabaisse", et qui ont pris les devants pour sauver la face et pour rebondir, contrairement au parti de Blaise Compaoré qui a tenu jusqu'au bout à modifier la constitution et qui se trouverait dans une mauvaise posture, en ce moment. La leçon est bien apprise, pense ce confrère qui se demande aussi '' n'est-ce pas un peu tard, aux yeux de la Société civile et des autres partis rivaux''? ''CNDD-FDD : L'heure des purges a sonné'', s'est écrié IWACU pour qui le message de Nkurunziza et ses proches est dorénavant clair' : ''vous êtes contre le 3ème mandat du président Nkurunziza, désormais la réponse est connue. Rapide. Mécanique. Vous êtes exclu du parti''. IWACU qui a indiqué aussi que ''le camp présidentiel est dans une très mauvaise posture car ceux qui ne disent rien ne sont pas nécessairement pour un troisième mandat''. Mais que dit ou qu'a dit le Président lui-même après cette lettre lui adressée ? Rien. ''Le Président de la République ne répondra pas à la lettre des cadres du CNDD-FDD'' répond Bonesha, citant W. Nyamitwe, porte-parole présidentiel pour qui son patron n'a pas à répondre à une lettre dont les signataires se sont trompés d'adresse, car c'est au parti qu'ils devaient écrire et non au Président qui lui-même attend la décision du congrès pour la question des candidatures.

Burundinews est revenu sur la réunion du Conseil des sages qui, eux aussi, avaient dit niet à la candidature au 3ème mandat de Nkurunziza, qui s'est retrouvé minorisé au sein d'un Conseil qu'il dirige. Les présidents du Sénat, de l'Assemblée Nationale, le 2ème vice-Président Rufyikiri, l'ombudsman Rukara, Nsanze Augustin, Jérémie Ngendakumana auraient dit non, 6 sur 11, la majorité anti-3ème mandat était acquise. Le Président Nkurunziza aurait caressé l'idée de virer du conseil des sages les six "récalcitrants" pour les remplacer par des généraux proches de lui et d'Adolphe Nshimirimana, ''un aveu d'échec mais qui n'est pas de bon augure pour la paix au Burundi'', conclut Bonesha.

Des interrogations, toujours des interrogations.

''Être président, jamais deux sans trois'' a titré CNDD-burundi.com reprenant un article d'un auteur qui a montré les ambivalences de P. Nkurunziza sur la question du 3ème et de sa candidature et qui a conclu par un espoir : celui de voir ''qu'un président qui vient de passer dix ans sur le trône ne compte pas remettre son cher pays à feu et à sang'. Car '' « La situation au Burundi est très inquiétante», constate Tribune de Genève. Des signes d'espoir pourtant, et c'est Arib qui nous les offre le premier par ce titre : ''Vers une négociation directe Nkurunziza-Radjabu en Tanzanie'', se référant au voyage éclair que P. Nkurunziza a fait à Dar es Salaam pour un sommet de l'EAC. Arib qui révèle que cet agenda cacherait un autre : une rencontre secrète entre le Chef de l'Etat et son opposant, Hussein Radjabu, récemment évadé d'une des prisons les plus gardées du pays. ''Mais que cherche Nkurunziza chez le leader Alexis Sinduhije''? demande de son côté P. Cimpaye qui, dans Mpore Burundi, prétend que P. Nkurunziza aurait envoyé deux émissaires en Ouganda pour rencontrer le président du MSD. Une proposition de rencontre qui aurait eu une fin de non-recevoir de la part de M Sinduhije car, comment rencontrer un homme qui envoie les policiers perquisitionner dans sa maison et maintient les militants du MSD en prison. Alors la question qui se pose est celle de savoir si Nkurunziza veut négocier avec Sinduhije Alexis ou l'arrêter. ''Quelle ambivalence! Quel paradoxe!'', s'indigne l'auteur qui trouve que '' Déboussolé par la fronde, il (P. Nkurunziza) ne sait plus où donner de la tête''.

En tout cas, aucun de nos confrère n'a omis de relever la ''dangerosité'' de la situation, ainsi que l'avait fait Tribune de Suisse, tout comme Mpore, qui nous a livré une information qui donne du frisson, avec pour titre ''Pour contacter la galaxie de la milice du président Nkurunziza...''. Un certain Caton Nyabenda révèle en effet que P. Nkurunziza a participé lui-même à la distribution des armes à partir de son palais. Même les noms et les adresses téléphoniques des Imbonerakure ayant participé aux réunions de distribution y sont indiqués. L'information est relayée par P. Cimpaye dans Mpore alors que IWACU demande : '' Pourquoi le régime Nkurunziza nous tue ?'' Le ''nous'' est d'Aimé Magera, fidèle de A. Rwasa, qui s'exprimait au lendemain de la tentative d'assassinat de Mme Rwasa. De toute évidence, estime-t-il, ''la clique qui dirige et coordonne ces actions a perdu tout espoir de gagner par une compétition électorale loyale'' d'où une dangereuse fuite en avant. »

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