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Burundi : Le Conseil de sécurité appelle les Etats d'Afrique de l'Est à accélérer leurs efforts de médiation


Source: www.un.org


20 décembre 2015 – Se disant très préoccupé par l'escalade continuelle de la violence au Burundi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé samedi à l'intensification d'urgence des efforts de médiation par les Etats d'Afrique de l'Ouest et a exhorté toutes les parties prenantes à la crise burundaise à coopérer pleinement avec la future mission de maintien de la paix de l'Union africaine (UA).
« Si les efforts de médiation ne redémarrent pas immédiatement, d'autres options pourraient être envisagées par l'UA et par l'ONU », ont déclaré les Etats membres du Conseil, dans une déclaration à la presse sur le Burundi.

L'Ouganda a indiqué samedi (19/12) que des entretiens de paix pour le Burundi reprendraient après que la violence ait poussé ce pays de l'Afrique centrale près de la guerre civile et a amené l'Union Africaine à se préparer à imposer une force de maintien de la paix.


Aussi bien le gouvernement que la plus grande coalition de l'opposition du Burundi ont bien accueilli le processus en vue de remettre en marche les négociations. Vendredi, l'Union Africaine avait indiqué qu'elle se préparait à envoyer une mission de paix de 5.000 hommes au Burundi pour protéger des civils, en utilisant pour la première fois des pouvoirs permettant de déployer des troupes dans un pays membre contre sa volonté. La tension s'est particulièrement accrue depuis que des hommes armés avaient attaqué des sites militaires dans la capitale Bujumbura la semaine dernière, déstabilisant une région où les souvenirs du génocide de 1994 au Rwanda voisin sont encore vivaces.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), en sa 565ème réunion tenue le 17 décembre 2015, a adopté la décision qui suit sur la situation au Burundi:

Les événements de la fin de semaine dernière au Burundi et la découverte de dizaines de corps de civils tués à Nyakabiga et dans d'autres quartiers de Bujumbura témoignent d'une nette dégradation de la situation et d'une terrible aggravation du niveau de violence. Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur les événements des derniers jours.

(ci - dessous le PDF de la déclaration)

HCDH - Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme - 18/12/2015 15:46:39

Il a adopté une résolution dans laquelle il demande au Haut-Commissaire aux droits de l'homme de déployer le plus rapidement possible une mission d'experts indépendants.

Centrafrique : la Minusca suspend le déploiement du Burundais Gaspard Baratuza


Alors que la polémique enflait, la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), a décidé de suspendre le déploiement de Gaspard Baratuza, porte-parole de l'armée burundaise et soupçonné d'avoir pris part aux exactions menées par le régime de Pierre Nkurunziza.

Sous la supervision d'Abdou Abraham Bampoye, l'ex administrateur de la commune Kanyosha de la Mairie de Bujumbura, en collaboration avec les miliciens Imbonerakure de la zone Kanyosha et les policiers, plus de 60 cadavres ont été enterrés dans trois fosses communes dans le cimetière de la Zone de Kanyosha en bas du Lycée de la Convivialité samedi le 12 décembre 2015 à 14 h30.

lundi, 14 décembre 2015 21:19

Burundi: La guerre civile tant redoutée

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Le Burundi connaît une grave crise politico-sécuritaire depuis la déclaration de la candidature de Pierre Nkurunziza au 3ème mandat présidentiel le 26 avril 2015 en violation de la Constitution et de l'Accord d'Arusha. Contre des manifestations pacifiques, le pouvoir avait opposé une répression violente ayant fait plusieurs dizaines de morts, de nombreux blessés, des arrestations suivies souvent de tortures horribles et de l'emprisonnement de centaines de personnes. Nkurunziza a, contre vents et marées, organisé (ses) élections sans observateurs indépendants, hormis ceux des Nations Unies. L'opposition, la société civile, la Communauté Est Africaine, l'Union Africaine, l'Union Européenne, les Etats-Unis, les Nations Unies, etc. ont tous jugé les élections non crédibles. Nkurunziza a poursuivi son cheminement vers le précipice en mettant en place des institutions relevant de la prestidigitation politique. Au fur et à mesure que Nkurunziza et sa portion congrue du CNDD-FDD, ont organisé leur fuite en avant, des voix autorisées ont exprimé leur inquiétude quant au risque d'une guerre civile.

Tous ceux qui s'intéressent aux dynamiques socio-politiques des pays d'Afrique centrale connaissent – ou sont supposés connaitre – le rôle néfaste que peuvent jouer certains medias dans les pays en conflit, comme au Rwanda, au Burundi, ou en ex-Yougoslavie, où ils ont nourri la haine et les divisions et ils ont servi d'outil de propagande des groupes antagonistes et d'instrument d'incitation à la violence de masse.
"Les medias de la haine(1)"– voici comment ont été étiquetés ces moyens d'information qui, manipulés par des groupes liés au pouvoir et au service d'intérêt personnels, sont devenus des vecteurs de guerre et ont contribué à l'escalade de crises sanglantes.
«D'une façon générale, on constate aujourd'hui que l'issue des guerres et des conflits dépend plus que jamais de la maîtrise de l'information et de la communication»(2) – estime Renaud de la Brosse.

​Les services de renseignement burundais qui détiennent l'ancien ministre rwandais Jacques Bihozagara depuis la fin semaine dernière, le soupçonnant d'espionnage. Une source interne aux services de renseignement burundais et de l'ambassade du Rwanda confirme que M. Bihozagara a été arrêté en fin de semaine dernière à Bujumbura par ces services.

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