Le Burundi a plongé dans la crise en avril quand le Président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature au 3ème mandat présidentiel. Les Nations Unies indiquent qu'au moins 400 personnes ont été tuées depuis avril quand la décision de Nkurunziza a déclenché des protestations et plus tard un coup d'Etat militaire manqué.
Le ministre de défense de l'Ouganda, Chrispus Kiyonga, a dit lors d'une conférence de presse à Kampala que la situation de sécurité au Burundi s'était détériorée. « On considère que le moment est maintenant approprié et critique pour que le dialogue reprenne, » a déclaré Kiyonga. Il a dit qu'environ 14 groupes représentant de diverses composantes de la société burundaise, y compris le parti au pouvoir, des partis d'opposition et la société civile assisteraient aux entretiens.
Le porte-parole du gouvernement du Burundi Philippe Nzobonariba a dit que le gouvernement a toujours été ouvert aux entretiens et attendait une invitation. « C'est un dialogue inter-Burundais et seulement les Burundais détermineront quoi discuter, » a-t-il déclaré à Reuters. Nzobonariba a cependant écarté de mener des discussions avec n'importe qui accusé d'être derrière le coup d'Etat manqué en mai. « C'est peut être une occasion pour mettre la main sur ces personnes qui sont recherchées par la justice du Burundi, » a-t-il dit.
Pancrace Cimpaye, porte-parole de la plus grande coalition de l'opposition du Burundi connue sous le nom de CNARED, a bien accueilli la reprise des entretiens, bien qu'il ait dit que l'organisation attendait encore de recevoir une invitation. « Pour nous les entretiens sont entre deux parties en conflit, et les deux parties en conflit sont aujourd'hui Nkurunziza et son gouvernement d'un côté, et CNARED de l'autre », a-t-il déclaré à Reuters.
Les entretiens reprendront en Ouganda le 28 décembre et se déplaceront ensuite à Arusha au nord de la Tanzanie. Arusha est le siège de la Communauté Economique est-africaine (EAC) le bloc régional, auquel appartient le Burundi. En juillet l'EAC avait nommé le Président Yoweri Museveni de l'Ouganda comme médiateur dans le conflit et des réunions initiales se sont tenues dans la capitale Bujumbura du Burundi pendant le même mois. Mais les désaccords ont été importants, et après l'échec du coup d'Etat en mai, des insurgés ont attaqué les camps militaires dans la capitale Bujumbura la semaine dernière et environ 90 personnes ont été tuées. Les organisations de défense de droits de l'homme ont rapporté des affrontements violents entre les protestataires et les forces de sécurité, les attaques par armes à feu contre les civils et les détentions arbitraires sont reprochées au gouvernement. Le pouvoir dément quant à lui les rapports l'accusant d'atteinte aux droits de l'homme. Des centaines de milliers se sont également réfugiés fuyant les pires violences qui frappent le pays depuis qu'il a émergé d'une guerre civile à forte connotation ethnique en 2005.
Traduction libre de la rédaction. Texte original: http://www.timeslive.co.za/africa/2015/12/19/Uganda-to-restart-Burundi-peace-talks-after-violence-escalates?