La présidentielle de mardi au Burundi, remportée par le chef de l'Etat sortant Pierre Nkurunziza, n'était pas conforme aux normes d'élections libres, transparentes et crédibles, a déclaré vendredi la mission d'observation de la Communauté est-africaine (EAC).
Après les tirs qui ont retenti dans la nuit du 20 juillet au quartier Nyakabiga, un corps a été retrouvé entre la 4è et 5è avenue à Nyakabiga 2, tout près du dispensaire SOS. Des sources sur place disent qu'il s'agirait du vice-président du Msd à Gitega, habitant le quartier Ngagara.
Le sénateur burundais Sylvestre Ntibantunganya, ancien président de la République (1994- 1996), a exhorté dimanche la communauté internationale à éviter que le Burundi ne sombre dans une crise comme celle de 1994 au Rwanda.
Deux personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi à Bujumbura où explosions et tirs ont résonné toute la nuit avant l'ouverture d'un scrutin présidentiel controversé qui devrait offrir un troisième mandat au président Pierre Nkurunziza.
A vingt-quatre heures de la présidentielle au Burundi, le climat sociopolitique reste toujours tendu. En effet, le dialogue qui venait d'être relancé sous les auspices du médiateur mandaté des Etats de l'Afrique de l'Est, Yoweri Museveni, a été rompu. En cause : le camp présidentiel qui, ne voulant pas entendre parler d'un probable report du scrutin, accuse l'opposition de vouloir fomenter un coup d'Etat.
A un jour de l'élection présidentielle, le médiateur ougandais qui tentait de mettre fin à la crise qui dure depuis avril a finalement quitté le pays, en ajournant sine die les pourparlers. En cause, l'absence du camp gouvernemental aux discussions. Pas un ministre, ni un représentant du parti au pouvoir ou de ses alliés n'a répondu à la convocation du ministre ougandais de la Défense. Or la question qui était censée être mise sur la table était celle du calendrier électoral et d'un nouveau report de la présidentielle. Retour sur ce premier round de négociations.
Alors que la médiation se poursuit à Bujumbura, des Burundais fuient les troubles et les violences que connaît le pays depuis que le président Pierre Nkurunziza a affirmé sa volonté de briguer un troisième mandat. Les autorités veulent rassurer, promettant un retour au calme, mais les départs continuent.
Sur la base de chiffres du Fonds Monétaire International compilés entre 2009 et 2013, le Global Finance Magazine publie un classement des pays en fonction de leur produit intérieur brut par habitant. Ce classement inclut la parité du pouvoir d'achat qui prend en compte le coût de la vie et l'inflation dans chaque pays.
Au Burundi, qui vit au rythme d'une crise ponctuée de violences depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa décision de se représenter à un troisième mandat fin avril, on ne parle pas encore de constat d'échec, mais les négociations initiées par le président ougandais en début de semaine butent sur la question centrale du calendrier électoral.
La crise burundaise va s'aggravant faute d'une intelligence du cœur de la part du pouvoir et d'une médiation en perpétuel changement de personnages et surtout d'agenda. Une résistance armée a vu le jour et ce n'est ni le déni, ni la manipulation qui l'empêcheront d'exister.