Après l'organisation d'une mascarade électorale consacrant une entrave grave à la paix et au processus démocratique burundais par Pierre Nkurunziza, des institutions à la couleur de celui qui les a mises en place ont été installées.
Leur première mission : massacrer et opprimer tout opposant à ce régime putschiste, commençant par ceux qui ont manifesté contre le troisième manda illégal ; séquestrer et affamer les habitants de tous les quartiers dont les jeunes ont manifestés beaucoup plus que les autres, enfermant ainsi les populations entières les vieux, les femmes et les enfants sans distinction, les condamnant à une mort atroce par le stress et la faim. Y-a-t-il une mort plus atroce que celle de voir son bébé mourir de faim ou de maladie par le simple fait d'être injustement enfermé chez soi ?
Dans la journée du 4 septembre 2015, les quartiers de Musaga et de Kinanira ont été séquestrés dans un cynisme sans égal du pouvoir Nkurunziza. Des bébés malades, des femmes enceintes à terme et des personnes souffrantes de maladies diverses nécessitant des soins intensifs ou se rendant dans les urgences se sont vues bloquées par la police, personne ne pouvait se rendre à l'hôpital. Quelle cruauté ?
Vu cette situation de massacres sélectifs et massifs des populations dites « anti-troisième mandat » ;
Considérant la dictature cruelle, criminelle et continuelle de Pierre Nkurunziza qui s'est installé lui-même au pouvoir après un putsch institutionnel décrié par le monde entier ;
Tenant compte de l'usage des instruments de l'Etat (le matériel et le personnel) pour exterminer les populations proches de l'opposition ;
Conscient de l'obstination criminelle de Pierre Nkurunziza qui continue à s'accrocher au pouvoir malgré notre contestation et celle du monde entier, opprimant sa propre population à l'instar des régimes de Micombero et des autres dictatures du passé;
Constatant que, malgré le génocide politico-ethnique en cours au Burundi, le monde nous regarde sans agir ;
Le Conseil National pour le Respect de l'Accord d'Arusha pour la paix et la Réconciliation au Burundi et de l'Etat de droit « CNARED », déclare ce qui suit :
- Le CNARED condamne avec énergie la folie meurtrière du putschiste Nkurunziza et de sa clique ;
- Le Conseil s'insurge contre la séquestration des populations dans leurs quartiers, les empêchant de vaquer à leurs occupations quotidiennes et les condamnant à mourir de faim ;
- Le CNARED s'oppose ardemment à l'usage des armes à feu pour terroriser les populations des quartiers contestataires du fameux 3ème mandat;
- Le CNARED reconnait le droit la légitimité des contestations de ces quartiers et l'illégalité de la candidature anticonstitutionnelle de Nkurunziza au 3è mandat ;
- Le CNARED condamne les arrestations et les massacres massifs des jeunes surtout de la mairie de Bujumbura. Il met en garde le pouvoir putschiste de Pierre Nkurunziza contre ces crimes et lui fait savoir que le monde entier l'observe et que les juridictions internationales l'attendent ;
- Le Conseil exige l'arrêt immédiat de toute forme de menace, d'enlèvement, d'arrestations arbitraires et vagabondes, de tortures et de tueries des populations innocentes ;
- Le CNARED exige la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques ;
- Le Conseil demande encore une fois aux différents partenaires du Burundi de mettre en application les sanctions prévues et annoncées avant les mascarades électorales, en vue de restaurer l'Etat de droit au Burundi ;
- Enfin, le CNARED reste compatissant aux populations meurtries et promet de tout faire pour que le peuple burundais recouvre la dignité et la paix.
Fait à Bujumbura le 04/09/2015
Pour le CNARED
Léonard NYANGOMA
Président.