Ce haut fonctionnaire de la première vice-présidence rentrait chez lui quand il a été mis à tabac. Les représentants des partis d'opposition parlent d'une intolérance politique sans nom à la veille des élections générales. Les défenseurs des droits de l'homme exigent des sanctions sévères.
Aujourd'hui, ce conseiller de la première vice-présidence chargé des affaires politiques de la colline Rugajo, en commune Mugina à une vingtaine de km du chef-lieu de la province Cibitoke, ne sait plus à quel saint se vouer. D'après lui, il a été molesté par 4 jeunes du parti au pouvoir à savoir Gasongo, Benoît, Emery et Ntahombaye dans la nuit de dimanche vers 19 heures, il venait d'un bistrot au centre Nyeshenza tout près du bureau communal de Mugina.
« Ces jeunes Imbonerakure m'ont intercepté en cours de route et m'ont intimé l'ordre de m'asseoir par terre. Par la suite, ils m'ont battu à l'aide des gourdins et j'ai perdu connaissance», indique-il en exhibant ses habits déchirés par ces jeunes du parti de l'aigle.
Selon lui, des mobiles politiques ne sont pas à exclure. «Nécessairement que j'ai été victime de mon appartenance politique étant membre du parti Uprona. A présent, des divergences de vue se remarquent sur certaines questions et la cohabitation avec le parti au pouvoir semble difficile ces derniers jours », précise-il en colère.
L'eau a débordé le vase
Des menaces des jeunes du parti au pouvoir sont régulièrement proférées à l'endroit des membres des partis d'opposition comme le fait savoir un député élu pour le compte de l'Uprona à Cibitoke. Honorable Etienne Simbakira indique que les différentes instances ne sont plus à mesure de décourager le comportement de ces Imbonerakure. « Jusque-là, personne ne croyaient que ces jeunes du parti présidentiel pouvaient oser s'en prendre à une haute autorité comme André Niyihangejeje », s'étonne-t-il.
Du côté des partis d'opposition réunis au sein de l'ADC-Ikibiri et des indépendants de la coalition «Mizero y'Abarundi» (Espoir des Burundais) d'Agathon Rwasa et de Charles Nditije, le ton est le même. Zénon Ntirandekura, un des membres influents du MSD à Cibitoke qui a parlé à leur nom demande au Gouvernement de ramener à la raison ces Imbonerakure. « Ces derniers ont perdu la boussole. Nous exigeons un arrêt immédiat de ces actes d'intimidation qui se commettent au vu et au su de tout le monde », insiste-il.
Les défenseurs des droits de l'homme de leur part interpellent la justice de faire son travail. « Seules les instances judiciaires pourront mettre fin à ces agissements des jeunes du parti au pouvoir à l'endroit des citoyens paisibles », martèle un d'eux rencontré au chef-lieu de la province Cibitoke.
Contacté à ce sujet, le responsable de la ligue des jeunes dans la province fait savoir sans toutefois être précis que des enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités des uns et des autres.