Plus de deux cents militaires du camp militaire de Ngagara n'ont pas pu retrouver leurs fusils après leur retour de la mission de maintien de la paix en Somalie, il y a environ quatre mois. L'information a été livrée par quelques uns d'entre eux dont nous gardons l'anonymat pour leur sécurité.
Certains de ces militaires travaillent actuellement dans les bureaux de l'Etat Major de l'armée, les autres à l'aumônerie militaire. Il y a environ quatre mois que ces militaires sont de retour de la mission militaire en Somalie. A leur départ, ils ont laissé leurs armes à Bujumbura, mais à leur retour, ils n'ont rien trouvé. Leurs armes auraient été déplacées par des militaires qui sont restés à Bujumbura.
Quand les soldats rentrés de la Somalie ont demandé leurs fusils, la réponse a été d'attendre pour qu'on aille leur en emprunter dans les autres camps militaires, mais jusqu'à aujourd'hui, rien n'a été fait pour retrouver leurs armes.
Ces militaires disent que leurs armes ont été acheminées quelque part qu'on ne veut pas leur communiquer.
Au moment où l'on parle beaucoup de l'armement de la milice Imbonerakure du parti CNDD-FDD au pouvoir il est très étonnant d'entendre qu'il y a des militaires qui n'ont pas d'armes. La coïncidence est fort troublante. Dans une armée organisée, la traçabilité de toute arme est telle qu'aucune arme ne peut disparaître. La disparition des fusils dans l'armée burundaise a été sans aucun doute organisée par des officiers hautement placés dans la hiérarchie militaire. Ils seront comptables des crimes qui pourraient être commis par l'usage de ces armes.