Les esprits étaient bien ailleurs.
Car les sujets ne manquaient pas, à commencer par le terrible mandat qui promet d'être de toutes les catastrophes. Les Nations Unies ont senti le danger, dépêchant ainsi Paul Seger chargé de consolider la paix au Burundi. Selon les médias locaux, RPA, Bonesha, Ixnganiro, RTNB et autres, il a assuré que les Nations Unies sont préoccupées par la situation politico-sécuritaire qui prévaut au Burundi. Il aurait aussi demandé aux autorités burundaises de ''faire preuve de diligence dans les décisions qu'ils prennent en matière politique et sécuritaire et doivent bien réfléchir avant de décider'', tout en affirmant clairement que ''Pierre Nkurunziza n'a pas le droit de briguer un autre mandat à la tête de l'Etat selon les accords d'Arusha''. Contre toute logique l'intéressé ne se sent guère interpellé. Un véritable sourd, dès que le mandat est en jeu. Ainsi dans '' Nkurunziza fait le point'', Cndd-burundi.com nous révèle qu'en ce lundi du30 Mars 2015, P Nkurunziza a réuni uncercle de fidèles parmi les fidèles pour leur livrer quatre messages bien clairs que nous livre le site du CNDD : ''écraser tout le monde qui se mettra au travers de ma route vers le troisième mandat... personne (d'autre) pour me succéder à la tête du pays et nous protéger...même Omar El-Béchir, le Président Soudanais règne tranquillement sur le Soudan malgré les attaques et les menaces de la communauté internationale... Réunissez demain les jeunes Imbonerakure pour qu'ils donnent lecture de la déclaration de mise en garde à tous ceux qui s'opposeront à notre élection...''. Et ceci expliquant cela, un certain Moïse Bukuru accompagné d'une horde de démobilisés, dont le celèbre Nzigamasabo alias Gihahe, promettait le lendemain de la réunion une répression sanglante contre tout mouvement qui s'opposera au troisième mandat du président sortant, Pierre Nkurunziza. Et à AG News de tonner :'' Les Bagumyabanga réclament -Pierre Nkurunziza- aux présidentielles'' se faisant ainsi l'écho des slogans des samedis lors des manifestations dites de la '' paix, '' mais qui ne sont rien d'autre que de véritables meetings de campagne et de terreur.
Le déficit du débat contradictoire
Et pourtant, ''Nkurunziza peine à resserrer les rangs autour de lui'', surtitre arib.info, sur un article de jeune Afrique qui constate que ''contre Nkurunziza, la fronde marque des points'' et que la perspective de voir revenir Radjabu Hussein dans le jeu à quelques semaines des élections complique la tâche de Nkurunziza, qui peine à resserrer les rangs autour de lui. À moins... à moins que ''le quarteron de généraux qui contrôle le parti ne pèse de tout son poids pour ramener les frondeurs dans le droit chemin avant le congrès du CNDD-FDD'', attendu en avril. RFI constate en effet que ''Des frondeurs obligés de demander pardon "à la soviétique"'' et que ''la tension monte autour de la candidature Nkurunziza'' malgré les coups de fils menaçants, filatures dans la rue, menaces de mort qui s'adressent jusqu'aux parents restés sur les collines, et que rien ne serait épargné aux cadres du parti qui se sont opposés publiquement à ce que le président Pierre Nkurunziza brigue un troisième mandat. Et pourtant une bonne partie des frondeurs persiste et signe : '' trois candidats, sauf Nkurunziza'' a titré IWACU reprenant les propos de certains qui souhaitent que'' le candidat du parti au pouvoir aux présidentielles soit élu au vote secret parmi une multitude de candidats lors du congrès qui pourrait avoir lieu samedi le 11 avril''. Les frondeurs en auraient raz-le-bal du ''déficit du débat contradictoire'', et pour Léonidas Hatungimana, ancien porte-parole présidentiel et à la tête de proue des « frondeurs » ''la lettre des anti-troisièmes mandats n'aura été qu'un clin d'œil pour « une sortie honorable de Nkurunziza »''.
Quand un régime incite à le fuir.
Un reportage de RFI indique en effet que ''Inquiets, de nombreux Burundais se réfugient au Rwanda'', une fuite qui semble illustrer la tension de plus en plus forte à l'approche des élections générales de mai et juin prochains au Burundi. Danger ou mouvement de panique ? se pose RFI pour qui c'est difficile à répondre. Fui par ses propres fils, ''Nkurunziza appelle ceux qui se réfugient au Rwanda à rentrer'' sans nullement s'interroger sur les raisons de cette fuite pour la simple raison qu'il les connaît très bien. Mais cela n'empêche par AG News d'indiquer que ''Le Président rassure depuis KIRUNDO les réfugiés burundais au Rwanda'' et à Xinhua de constater que '' le président Nkurunziza appelle ceux qui se réfugient au Rwanda à rentrer''. Tels des enfants craignant un monstre, ''Plus de 800 Burundais ont fui les provinces de Kirundo, Ngozi et Muyinga dans le nord du pays le mois dernier''. Et pour preuve que cette saignée est signée P. Nkurunziza, des imbonerakure se sont transformés en garde-frontière pour tenter d'arrêter l'hémorragie. '' Indignation après que les jeunes Imbonerakure aient bloqué les frontières à Kirundo'', s'écrie dès lors la RPA qui s'indigne de ce que la tâche soit confiée aux Imbonerakure, ceux-là même que la population fuit. Ce ne sont pas seulement les burundais qui fuient, même ''l'Inde demande à ses ressortissants de quitter le Burundi avant le 15 avril 2015'', fait remarquer Bujumbura news reprenant une lettre officielle leur adressé par leur gouvernement.
Des élections à l'origine de la trouille.
Pas vraiment elles, mais la manière dont elles sont organisées. Les radios et télés locales du 07 avril font un constat amer et consternant : '' les candidats à ces élections dans les provinces de Bujumbura, Mairie de Bujumbura, Gitega, Ruyigi n'ont pas encore déposé leur dossiers (à l'expiration des délais)....les administrateurs communaux ne sont pas disponibles pour signer lesdits documents. Les CEPI dans ces provinces confirment cette absence de candidats jusque ce mardi et annoncent qu'ils attendent qu'au moins une candidature soit déposée. Ils précisent qu'ils vont donner le rapport au niveau national tel qu'il est pour que des dispositions qui s'imposent soient prises...la CENI confirme qu'elle n'a jusqu'à présent reçu aucune candidatures de ceux qui veulent se faire élire dans les élections communales et législatives'', Voilà le tableau que brossent nos confrères. Non une partie du tableau. Dans ce contexte, rien de surprenant de voir RFI indiquer que : '' les élections de juin ne suscitent pas l'engouement'' malgré la magnanimité affichée par la CENI en acceptant ''un délai supplémentaire accordé aux candidats pour s'inscrire''. IWACU constate en tout cas une '' Insécurité accrue à la veille des élections'', une insécurité paradoxalement perpétrée par les plus hautes autorités de la République, des généraux qui selon Iwacu, citant des témoins distribuent des armes aux milices du parti au pouvoir, lesquelles milices '' ''font tout pour les (candidats des autres partis) empêcher de se porter candidats !», selon IWACU. Serait-elle'' une crise d'adolescence démocratique'' se demande le journal qui confirme bien que '' Le débat actuel traduit une crise de leadership et d'adolescence démocratique'' presque quinze ans après la signature des Accords d'Arusha.
Une voiture sans freins
La présidentielle reste la plus en jeu à telle enseigne que Rue 89 constate en tout cas que ''la rue klaxonne contre un troisième mandat pour le président sortant'', un article ayant pour surtitre'' Le Burundi "comme dans une voiture sans freins qui se rapproche du précipice". Nos confrères font une succession d'évènements dont '' La tension monte au Burundi, poussant une population qui ne se souvient que trop bien de la longue guerre civile (1993-2005) à fuir vers le Rwanda voisin, La peur ( qui) se trouve aussi du côté du pouvoir, comme dans tous les pays où les chefs d'Etat sont tentés de modifier leur Constitution pour se maintenir en poste, La milice des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, a pris de l'importance à travers tout le pays, tabassant les opposants réels ou supposés – en toute impunité, La foule exige la libération d'un journaliste emprisonné, Trois blindés sont sortis dans les rues de Bujumbura vendredi 3 avril, La Pétition contre le 3e mandat '' pour conclure qu'il est bien là l'effet Blaise Compaoré. Et à l'auteur, Sabine Cessou de constater qu' ''Il n'est plus question de fracture ethnique entre Hutus et Tutsis, mais bien d'un problème purement politique, avec un pouvoir qui reproche à l'opposition de ramener le pays vers la guerre, alors qu'il jette lui-même beaucoup d'huile sur le feu'' surtout quand ''La Police sort le quittancier pour dissuader l'utilisation politique" d'avertisseurs sonores au Burundi'' et qu'un officier de l'armée est enlevé par cette même armée au lieu de l'arrêter faisant référence au chargé de sécurité de Godefroid Niyombare enlevé au niveau du Club du lac Tanganyika.
Le pavé dans la marre
La palme du dégatier est sans aucune ombre d'un doute à accorder à un sénateur du nom de Gelase Ndabirabe, porte-parole d'un parti au pouvoir que les gens ont de plus en plus peur de prononcer. Pour Mporeburundi.org, La coupe est pleine! La messe est dite! Réagissant ainsi à des propos fort inquiétants d'un Ndabirabe pour qui les frondeurs du CNDD-FDD ne méritaient rien d'autre que la décapitation au cours de sa déclaration du ce 8 Avril. Une déclaration qui fait froid au dos! Qui provoque la chair de poule quand on réalise qu'au parti présidentiel, la contradiction n'est pas un exercice démocratique mais une trahison, fait observer Mporeburundi.Org. En fait, constate toujours ce site, le parti Cndd-FDD est ligoté par le président Nkurunziza dont ''tout dérapage engagera sa propre responsabilité pénale et devra en répondre devant l'Histoire et devant le Peuple''. IWACU dont un de ses partenaires de la rubrique opinion, Pierre Charles Ndabaniwe, s'approche de près de l'homme pour en analyser ses stratégies de communication. Bel exercice qui montre l'inconstance et la perfidie de l'homme dont Burundi News nous promet révéler la maladie dont il souffre.
Nkurunziza=Bagbo ?
Oui semble dire Sentore Richard à travers Arib.info car Pierre Nkurunziza devra subir le même sort s'il ne se ravise pas à temps. Un article qui aurait suscité des réactions dont celle de Jean Paul¨Pougala de Genève dans un article où il démontre que Nkurunziza ne peut être taxé de Bagbo burundais montrant ce qui se cachait derrière l'acharnement contre Gbagbo dont notamment'' le pétrole du Golfe de Guinée et le contrôle géostratégique de la région contre la Chine''. Un texte qui semble-t-il pourrait mettre à nu les fameux ''mensonges'' développés dans le texte du jeune Richard Sentore, qu'il aurait publié ''innocemment par ignorance''. La pavé de la marre est aussi cette ''réunion de Carama pour organiser les tueries des frondeurs du cndd-fdd'' dont fait état Burundi News tout comme il dévoile ''le plan secret d'intégrer les imbonerakure dans l'armée'' durant le 3ème mandat ? C'est cette promesse qui ferait courir les démobilisés devenus Imbonerakure qui attendent bruyamment de re-répondre à l'appel. Pana constate en tout cas l'existence d'une '' Psychose sécuritaire grandissante sur fond de chicanes politiques préélectorales au Burundi'', une psychose dont l'une des sources est la ''Distribution des armes dans la commune de Buyengero'', nous indique CNDD-Burundi.com. Mais pas seulement à Buyengero, les médias locaux ayant énuméré plusieurs endroits du pays si pas tous où, organisés en garnisons, bataillons etc... les Imbonerakure sont armés au vu et au su de tout le monde. D'où d'ailleurs ce titre d'IWACU : '' Distribution d'armes : la société civile tire la sonnette d'alarme'', une société qui demande tout naturellement que '' l'armée passe aux actions concrètes pour désarmer la population'' au lieu des discours incantatoires vides de sens. Allusion était certainement faite au discours du ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants qui avait ordonné aux militaires de désarmer les civils, mais sans aborder les aspects pratiques de ce désarmement.
