vendredi, 10 avril 2015 11:07 Écrit par  Muco Gilbert

Gaciyubwenge, otage de son chef, puis libéré par des véhicules blindés.

Six véhicules militaires blindés des Forces de Défense Nationale, FDN en sigle, ont circulé dans la ville de Bujumbura vendredi le 3 mars 2015 pour libérer le Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants qui était enfermé à la Permanence nationale du parti CNDD FDD. L'information a été livrée par un militaire qui travaille sur l'un des six véhicules blindés, mais qui a voulu garder l'anonymat pour raison de sécurité.

Le discours solennel du Ministre des Forces de Défense et des Anciens Combattants, le Général Gaciyubwenge Pontien, ordonnant à ses militaires de désarmer toute personne en possession illégale d'arme, a fortement déplu au Président de la République Pierre Nkurunziza, du fait que la milice Imbonerakure, au service du parti présidentiel, était visée. Il a convoqué Gaciyubwenge à la permanence du CNDD FDD et lui a ordonné de reconnaître les membres de cette milice comme les siens et les encadrer, au lieu de les désarmer.

Gaciyubwenge lui a répondu qu'il ne peut pas les encadrer, et qu'il va les combattre sans réserve. Nkurunziza a insisté sur sa décision, mais Gaciyubwenge s'est levé et est sorti immédiatement. Nkurunziza a ordonné par téléphone de fermer le portail pour que Gaciyubwenge ne sorte pas, ce qui a été vite fait.

Avant de venir à la Permanence du parti CNDD FDD, Gaciyubwenge avait averti ses hommes et leur avait demandé de faire sortir six véhicules blindés et, si on lui faisait du mal, de détruire la permanence du CNDD FDD et tout ce qui s'y trouve. Gaciyubwenge a alors appelé ses hommes après la fermeture des portails de la permanence et le premier véhicule blindé est vite arrivé sur les lieux.

A l'arrivée de ce véhicule blindé, Nkurunziza a ordonné encore par téléphone d'ouvrir le portail pour que Gaciyubwenge parte avant que les cinq autres blindés n'arrivent.

Si Nkurunziza prend en otage son ministre de la défense à la permanence de son parti, du fait qu'il ne soutient pas la milice Imbonerakure acquise à sa candidature pour un troisième mandat illégal, qu'aurait-il fait à un autre qui n'est pas ministre des armées? Combien sont-ils, au sein du gouvernement, qui sont exaspérés par les incuries du régime, et préfèrent se taire et laisser faire ? Nos blindés seront-ils demain, aux côtés du peuple révolté ou bien protègeront-ils uniquement les ministres ou les généraux ?

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