Ces derniers temps, le régime de Bujumbura, pour occulter les problèmes qui minent le pays s'active en tirant sur la corde ethnique, une régression que le peuple burundais rejette dans son ensemble. Le président Nkurunziza Pierre lui-même a procédé au lancement d'une campagne de tribalisation de notre société lors de la célébration de la journée de l'Unité Nationale le 5 février 2015, il a choisi comme principale cible d'attaque la société civile burundaise qui pour lui, est un sanctuaire des divisions ethniques. Dans ce travail de sape et de diabolisation de la société civile, Nkurunziza a été emboîté par ses commandants des milices Imbonerakure.
La première activité est la formation militaire des imbonerakure dans tous le pays. En effet, le 6 octobre 2014, un article de notre site informait le public qu'en date du 25 septembre 2014, dans une villa de Kiriri, de 11heures à 16 heures, des représentants des 17 provinces se sont succédés pour récupérer des armes destinées à la destabilisation et l'élimination des militants de l'opposition avant et pendant les prochaines élections de mai 2015. L'article a précisé que les principaux cibles seront les responsables des partis politiques et les mobilisateurs de la même obédience.
Cette distribution massive d'armes à feu se poursuit avec beaucoup de zèle. Elle est complétée cette fois-ci par une formation militaire accélérée des jeunes imbonerakure dans tout le pays. Les opposants à éliminer commune par commune dans tout le pays ont été déjà identifiés, et cette élimination sera faite du sommet à la base.
Cette élimination vise aussi les différents acteurs de la société civile qui ne veulent pas le 3ème mandat du président Nkurunziza.
Selon nos informateurs, les provinces du sud seraient les plus visées et beaucoup d'armes auraient été distribuées dans les provinces de Bururi et de Makamba au mois de janvier 2015.
Le total d'armes distribuées dans tout le pays aurait dépassé les 10000 fusils à la fin de l'an 2014. Dans ces conditions, personne ne croit la à tenue des élections libres et hônnetes, mêmes les tenants du régime qui sont en train de se barricader, pour eux, la victoire de l'opposition correspondrait à la fin du monde. Si rien n'est fait pour engager un processus de dialogue entre le régime en place et l'opposition pour apaiser le climat de tension actuelle, le risque d'explosion sociale avant ou après les élections est fort probable. La responsabilité de ce climat délétère encombe totalement au pouvoir incarné par Nkurunziza. Mais, il n'est jamais tard pour bien faire sans tarder.