Et pourtant ''62% de la population opposés à plus de deux mandats présidentiels au Burundi'', titre Arib .info, reprenant une dépêche de PANA qui lui-même publie les résultats d'un récent sondage du réseau africain de collecte et de traitement des opinions, "Afrobarometer". Un sondage qui indique que 62% des Burundais âgés de 18 ans et plus militent en faveur de la relève au bout de deux mandats présidentiels de cinq ans chacun, pour éviter l'usure à trop vouloir rester longtemps au pouvoir. Et que des cris pour dénoncer une violation flagrante de la constitution ! La société civile appelle Nkurunziza à renoncer à un 3e mandat, indique PANA une société civile qui exige du chef de l'Etat une annonce solennelle de sa non candidature pour prévenir d'éventuelles violences. Cndd-burundi.com relaie également l'appel de la société civile par ce titre : ''Plus de 300 associations appellent le président à renoncer à un 3eme mandat''. L'intéressé, lui, ne l'entend pas de cette oreille, les radios locales viennent de révéler que des millions de tee-shirts à son effigie appelant à voter pour Nkurunziza sont déjà sur place. Et le personnel de l'aéroport qui a fuité l'information a du coup perdu son boulot. Jeune Afrique, sous le titre de '' bruit de vote au Burundi'', nous apprend ''l'officialisation de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat est imminente'' et que l'opposition ''fourbit ses armes''. Cndd-burundi.com publie un article sur la RDC avec pour titre :'' RD Congo : le président Joseph Kabila ne briguera pas un nouveau mandat en 2016''. Un clin d'œil lancé sans doute au N° 1 Burundais l'invitant à prendre Kabila pour exemple.
FROID AU DOS car autant de partis, autant de coalitions, semble être la logique d'Edouard Nduwimana qui a fait de la division des partis et des coalitions sa ligne de bataille. Xinhua nous révèle la ''création d'une coalition entre FNL-Bigirimana et FNL-Kenese''. Les coalitions sont de plus en plus nombreuses : FNL-Espoir des Opprimés, ADC-Ikibiri, Ranac, et que sais-je encore autant de coalitions dont certains semblent plus fragiles que d'autres. C'est ainsi que IWACU parle d'une '' nouvelle coalition nommée ADC-Ikibiri...'', Nouvelle car la coalition agréée est de 4 partis seulement contre 9. Une tentative de diviser l'ADC ? peut-être, estime Iwacu. LA RPA constate que '' Le Ministre de l'Intérieur reconnaît l'ADC mais sans le MSD''. Ce dernier reconnait qu'il y a eu erreur administrative de sa part dans le processus de demande d'adhésion alors que l'UPD-Zigamibanga attend son congrès, un préalable pour formaliser l'adhésion à toute coalition. La situation du RANAC est encore plus pathétique, car '' '' Je ne peux pas agréer la coalition RANAC'' aurait dit Edouard Nduwimana cité par Bonesha, Nduwimana pour qui la loi reconnait la coalition de partis et non celle des partis et des individus, fussent-ils acteurs politiques. L'espace politique est ainsi sous strict contrôle, tout est fait pour que l'opposition ne s'oppose à rien, y compris son existence même, et ce malgré les cris et les mises en garde des acteurs tant nationaux qu'internationaux. ''Les USA demandent l'ouverture de l'espace politique au BURUNDI'', titre Bonesha, Washington ayant constaté ''un rétrécissement de l'espace politique pour les partis politiques de l'opposition, le verrouillage des médias et la restriction du droit de réunion''. Mais qu'à cela tienne. Selon Xinhua en effet, le Burundi se dirige ''vers un code de conduite des OSC en période électorale''. Car pour Edouard Nduwimana, ''le constat amer est que certaines OSC agissent comme si leur mission première était de saboter les activités gouvernementales''. Un tel code servirait de ''balise pour éviter que certaines OSC se gardent de produire des rapports tendancieux et dénués d'objectivité au cours de l'observation électorale sur les bureaux de vote où elles ont été affectées''. Preuve s'il en fallait une que Bujumbura a opté pour une fuite en avant au grand dam des partenaires qui ont en face d'eux un enfant si indiscipliné. Un monstre. Cndd-burundi.com nous livre in extenso la ''Résolution du Parlement européen sur le Burundi: le cas de Bob Rugurika''. Une résolution on ne peut plus ferme et dont il faut être politiquement outillé pour en connaître la portée, ce qui n'est pas le cas des hommes qui nous gouvernent.
FROID AU DOS enfin au regard de la suite réservée à Bob RUGURIKA. Contre toute logique, Il est toujours en tôle. ''Bob Rugurika sera-t-il remis en liberté ce mercredi ?'', se demandait RFI alors que Jeune Afrique constate que ''Malgré une forte mobilisation, Bob Rugurika va rester derrière les barreaux''. L'article signé Sabrina Myre et Olivier Caslin conclue que ''L'emprisonnement de Bob Rugurika laisse craindre le pire aux journalistes burundais, à quelques mois des élections législatives et présidentielles prévues en mai et en juin 2015''. PANA constate avec regret qu'il y a eu ''Rejet de la demande de remise en liberté provisoire d'un responsable d'une radio privée au Burundi''. Les pressions exigeant la libération du journaliste viennent pourtant de toute part, à commencer par les mardis verts, où le port des habits de couleur verte est recommandé pour toute personne soucieuse de soutenir Rugurika.''En vert pour demander la libération d'un journaliste'', a titré France 24, alors que l'AFP nous indique que '' l'ONU condamne sévèrement la détention du directeur de la RPA''. Lewis Mudge de Human Right Watch indique que ''Au Burundi, c'est le messager qu'on jette en prison''. Un messager qui se veut chaque jour un peu plus fort, conscient de la volonté du pouvoir de le réduire à néant et du devoir de tenir bon malgré l'épreuve. D'où son '' Si je ne suis pas journaliste, je ne suis rien et ils auront gagné.'' lancé à une des personnes qui le visitait en prison.
Une jungle judiciaire, dirait-on au regard du dossier Rugurika. Et pourtant certains de nos confrères, ceux de AG NEWS jettent l'opprobre sur leur confrère et la radio qu'il dirige, une radio qualifiée par AG NEWS de ''radio privée anarchiste violente locale, fer de lance du parti politique anarchiste violent – le MSD – de l'ancien journaliste M. Alexis Sinduhije, actuellement sous mandat d'arrêt international lancé par la Justice Burundaise depuis mars 2014''. Nos faux confrères reproduisent une photo parue dans le temps dans Nyabusorongo.org où Bob Rugurika était en compagnie de deux dames en maillot de bains sur une plage. Comme si être en compagnie de ces belles créatures, dans une tenue relaxe et de sport de surcroît était un péché. C'est très vicieux et trop bas.
En tout cas cette année se révèle éprouvante pour le Burundi d'où le titre de Pana qui estime que ''L'année électorale 2015 inspire des peurs dans les milieux des défenseurs des droits humains au Burundi''. Des peurs exprimées aussi par l'Organisation régionale des défenseurs des droits humains de l'Est et de la Corne de l'Afrique (EHAHRDP). Le réseau compte plus de 75 organisations de droits humains dans les 11 pays de la sous-région à savoir : le Burundi, Djibouti, l'Erythrée, le Kenya, le Rwanda, la Somalie (y compris le Somaliland), le Sud Soudan, le Soudan, la Tanzanie et l'Ouganda. RFI a prêté le micro à un,membre du réseau Clémentine de Montjoye pour qui '' Si l'on cherche à faire taire la société civile et toutes les voix critiques du gouvernement, les élections ne vont pas avoir lieu d'une manière démocratique comme elles devraient''.
''Faut-il organiser des élections malgré une atmosphère volcanique ?'', s'interroge cndd-burundi.com qui présente des faits inquiétants poussant à se demander s'il faut y aller ou pas. '' Le peuple burundais semble abandonné à lui-même'', constatent nos confrères du site tout en émettant une lueur d'espoir : ''Son salut (du peuple) résidera dans sa cohésion, surtout en résistant aux sirènes de tribalisme et de régionalisme''. L'opposition dans son ensemble est prête à se battre (démocratiquement) et pour preuve, '' Contrairement à 2005, l'opposition annonce qu'elle ira cette fois "jusqu'au bout", fait observer un journal local. Et pour preuve d'une certaine détermination, ''Un ancien chef rebelle historique annonce sa candidature à la présidentielle au Burundi'', titre PANA qui reprend une déclaration du CNDD présentant son candidat aux présidentielles.
« Que la paix soit sur le Burundi ! » titre en tout cas IWACU se faisant ainsi l'écho d'une séance de prière des Évêques et pasteurs protestants, regroupés dans le forum des Eglises chrétiennes du Burundi, organisée en vue de prier pour le Burundi.