Tout remonte au 7 juillet dernier, vers une 1h du matin. Fabien Nduwayo rentre chez lui. Arrivé au quartier Carama 1 à la 6ème avenue, près de la barrière de la mairie, il est arrêté par un groupe d'Imbonerakure dont Saïdi alias Nzuyimbwa et Eraste, chargé de la sécurité du chef de quartier Carama. « Ils l'ont roué de coups et ont confisqué son téléphone », raconte sa mère. Vers deux heures du matin, il est relâché grâce à l'intervention de sa famille et des voisins.
Vers 6 h, Fabien Nduwayo retourne au même endroit pour récupérer son téléphone portable. Des jeunes du parti au pouvoir l'arrêtent, le ligotent et le frappent sur ordre d'Albert Nkundwanabose, chef du quartier Carama 1. « Ils l'ont alors conduit vers une destination inconnue », témoigne sa mère, les larmes aux yeux.
Le même jour, vers 14 heures, Claude Nsengiyumva, son frère, est arrêté sur la rivière Gikoma par la même équipe. « Il a été conduit à bord d'une camionnette par Jonas, un des policiers qui assurent la garde présidentielle », accuse sa mère.
Quid du mobile de leur arrestation ?
La famille des deux garçons n'y va pas par quatre chemins : «On leur demandait de montrer où se trouve leur grand frère, Pascal Bizimana. » Suite aux menaces de mort, précise leur maman, Claude Nsengiyumva a conduit Jonas et trois autres policiers dans la commune urbaine de Cibitoke où son grand frère se cachait pendant trois mois. « Ils ne l'ont pas trouvé sur place parce qu'il venait de déménager pour sa sécurité », confie un témoin sous couvert d'anonymat.
D'après nos sources, Pascal Bizimana est parmi les éléments qui sont allés à Kiliba-Ondes pour des entraînements paramilitaires. Ces derniers jours, la RPA diffuse ses témoignages sur l'organisation de ces entraînements par des membres du Service National de Renseignement. Le porte-parole du SNR, dans sa réaction, a mis en garde tous les démobilisés qui font ce genre de déclaration.
La famille de ces détenus accuse Albert Nkundwanabose d'être responsable de ces arrestations et de ces actes de torture : «Il pense que Pascal Bizimana pourrait révéler des secrets sur ce qui se passe à Kiliba-Ondes. Avant d'aller en RDC, il a passé plusieurs jours chez le chef de quartier. »
La mère de ces deux garçons réclame leur libération pour qu'ils se fassent soigner. Elle souhaite une position militaire ou policière pour éviter les patrouilles nocturnes effectuées par le même chef de quartier avec des Imbonerakure.
Contacté par Iwacu, Albert Nkundwanabose, chef du quartier Carama 1, nie toute implication. Il explique que l'un de ces garçons a été surpris avec une arme et rassure que la justice s'occupe déjà de cette affaire.
Source:http://www.iwacu-burundi.org/victimes-collaterales-des-declarations-sur-kiliba-ondes/