Ainsi, dans certaines localités, des militants du Cndd-Fdd détiendraient plusieurs cartes d'identité. « Fausses accusations », rétorque le parti au pouvoir. Dans le contexte pré-électoral, on pourrait penser que c'est de bonne guerre.
Mais le plus grave, par rapport à ces accusations, à mon sens, c'est l'aveu d'un haut cadre du ministère de l'Intérieur. Fataliste, le directeur général de l'Administration du Territoire reconnaît que « le phénomène de vouloir détenir plusieurs pièces d'identité à la fois n'est pas nouveau au Burundi. »
Pire, M. Mbonabuca avoue que le ministère de l'Intérieur n'a pas de mécanisme pour arrêter cette manœuvre ! Il regrette que le système biométrique n'ait pas fonctionné : « Il aurait mis fin à cette polémique parce qu'il évite les doublons. »Voilà donc le décor planté.
Cet aveu me laisse pantois et très mal à l'aise. Et je me demande à quoi riment tous ces préparatifs pour « un scrutin régulier » quand, en amont, le maître d'œuvre lui-même reconnaît que le système accuse une grave défaillance dans l'obtention d'un document aussi précieux : la carte nationale d'identité. Ceci explique peut-être la méfiance de plus en plus croissante envers les documents officiels burundais, surtout à l'étranger (permis de conduire, passeport, diplômes, etc.)
En ce qui concerne l'octroi de la carte nationale d'identité, une solution face à cette lacune doit être rapidement trouvée. La crédibilité du scrutin est à ce prix...