Le dossier P.C. Mbonimpa n'aurait pas été entièrement occulté.
En réalité, c'était un double sommet, l'un mettant face à face Obama et ses pairs africains avec pour ordre du jour la réflexion sur l'AGOA, la place des femmes ou encore la protection de la nature, nous a dit la Voix de l'Amérique. L'autre rassemblait le vice président Joe Biden et les OSC, occasion pour l'américain de confirmer que ''sans elle (société civile) il n'y avait pas de démocratie''.
Un sommet tant attendu car jusque là Obama a bien déçu les africains pour s'être appuyé sur les politiques de ses prédécesseurs, l'AGOA de Bill Clinton et le PEPFAR de G Bush, selon donc The Voice of America. Beaucoup de médias locaux et internationaux ont annoncé la participation de Pierre Nkurunziza au sommet '' Le chef de l'Etat burundais prendra part au sommet afro-américain de Washington'', a par exemple titré Pana qui nous informe que les Etats-Unis savent élever la voix en cas de violation avérée des droits de l'Homme au Burundi et continuent à presser pour un procès équitable en faveur du doyen des défenseurs des droits humains, Pierre Claver Mbonimpa.
Net Press nous a confirmé que '' Pierre Nkurunziza (fut) reçu hier au Département d'Etat américain'' tout en faisant remarquer que OBAMA a laissé le soin à son vice-président et à son secrétaire d'Etat, de s'entretenir avec ses hôtes, en leur donnant des leçons sur les principes de la bonne gouvernance politique et économique. '' John Kerry tient des pourparlers avec 5 nations africaines dont le Burundi'' s'exclame pratiquement PANA qui a tenu à insister sur le choix du Burundi qui travailleraient avec les USA dans les domaines de l'application de la loi, le système judiciaire et l'armée, ''pour développer les institutions et les procédures qui protégeront les citoyens et établiront une fondation pour une stabilité nationale et régionale à long terme... sur des questions plus larges comme la gestion des conflits avec la jeunesse très vulnérable, le déploiement de missions de maintien de la paix du Burundi...''.
'' Le dossier Mbonimpa rappelé par des Burundais en marge du sommet USA-Afrique'', a rappelé IWACU qui faisait état des Burundais de l'association ''EFAB Biraturaba'' ayant manifesté en marge de la présence du président burundais au Sommet USA-Afrique. Nos concitoyens de l'Outre Atlantique ont conseillé à nos chefs d'Etat de ne pas se rendre à Washington avec de mains tendues dans l'attente d'une aide plus accrue, mais de s'armer de propositions susceptibles d'être bénéfiques aussi bien pour l'Afrique que pour les Etats‐Unis, car disent-ils,'' le mal qui ronge l'Afrique n'est pas le manque de ressources ou la qualité des hommes, mais la mauvaise gouvernance''. Et pour le Burundi, disent-ils ''en l'absence d'un Etat de droit, du respect des libertés politiques et civiques, de la liberté d'expression, etc., le Burundi ne connaîtra jamais de développement durable''.
Réaction de Burundi information : ''les opposants grincent les dents !''. Pour ce site en effet, la présence de P. Nkurunziza à Washington ''est un pied de nez sur le visage de l'opposition et de la société civile liguée contre le régime CNDD-FDD''. Ces dernières auraient tout fait pour ''diluer le succès diplomatique du Burundi dans le monde''. Et plutôt que de saluer la reconnaissance du rôle ''d'exportateur de la paix en Somalie, en RCA, à Haïti, au Mali et au Soudan, les médias hostiles au régime de Bujumbura veulent faire croire que le Président Nkurunziza est infréquentable''.
Toute honte bue ! écrit le site s'adressant aux médias, à certaines associations de la société civile et une poignée de Burundais de la Diaspora qui '' se donnent en spectacle dans leurs efforts vains de reléguer la participation du Président burundais à l'arrière plan des intérêts d'un « mercenaire » déguisé en défenseur des droits de l'homme qu'est Pierre Claver MBONIMPA''. Haine quand tu nous tiens ! Sinon, continue à tonner Burundi Information '' Sinon comment expliquer l'entêtement de certains médias à vouloir présenter le pays comme liberticide et prédateur de droits de l'homme alors que tous les visiteurs et plus de 500 Burundais de la Diaspora présents en ce moment au Burundi ne tarissent pas d'éloges sur les changements très positifs en termes de sécurité et de progrès ?''. Allusion étant faite ici à un groupe de burundais de la Diaspora qui vient de tenir une réunion d'une semaine à Bujumbura.
''Les droits de l'Homme s'invitent au sommet des chefs d'Etats'', a titré Arib.info sur un article de PANA avec pour titre ; '' des activistes demandent au Sommet Etats-Unis/Afrique de faire des droits de l'Homme une priorité''. L'agence de presse reprend le contenu d'une lettre adressée lundi au sommet par des grandes organisations internationales telles que Human Rights Watch, Frontline Defenders, Human Rights' Campaign, Council for Global Equality, African offices of the International Commission of Jurists and Lawyers for Human Rights, des organisations de femmes, des organisations de la société civile et des militants des droits de l'homme. Elles dénonçaient le fait que '' "De nombreux gouvernements combinent les menaces directes aux lois oppressives et aux politiques étatiques pour saper le travail des médias indépendants, des défenseurs des droits de l'homme et d'autres qui cherchent à exprimer pacifiquement leurs points de vue". Elles ont fait état de l'amer constat que ''D'autres nations comme le Burundi, le Zimbabwe, la Gambie et l'Afrique du Sud ont imposé des lois restrictives pour les médias ou bâillonné les organisations de médias indépendants''.
Les OSC ont tout de même exprimé leur amertume de ne pas avoir participé directement au sommet, mais pour le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines, les organisateurs du sommet avaient décidé de mettre les activistes dans un programme séparé parce que "le sommet actuel est un sommet entre leaders, et nous voulons avoir des discussions franches avec ces leaders sur les questions que la société civile a posé sur la table". La RPA nous a informé que '' John Kerry (est) contre les prolongations des mandats présidentiels'', et c'est ce qu'il aurait déclaré car estimant que '' Aucun leader ne devrait modifier la Constitution pour des intérêts politiques ou personnels''. Même ton de l'AFP pour qui '' Sommet Etats-Unis/Afrique : Kerry vante la démocratie et les droits de l'homme'' car pour l'homme politique américain '' l'Etat de droit et les droits de l'homme, ce ne sont pas seulement des valeurs américaines, ce sont des valeurs universelles''.
L'AFP qui nous a révélé que Mr OBAMA s'est entretenu avec le président burundais Pierre Nkurunziza devant qui il a plaidé pour '' le respect de la loi, de l'appareil judiciaire, de l'armée et d'institutions qui protègent les citoyens''. La réponse du n0 1 burundais ne s'est pas fait attendre : L'AFP nous indique en effet que ''Le chef de l'Etat burundais lui a répondu, en français, que son pays était en post-conflit et qu'il savourait aujourd'hui les dividendes de la paix''. La paix malgré les inquiétudes de la communauté internationale et des organisations des droits de l'homme qui s'inquiètent depuis plusieurs mois ''d'une montée des tensions sur fond de violence politique et d'entraves aux libertés au Burundi, à l'approche du scrutin de 2015 dans ce pays des Grands Lacs sorti en 2006 de 13 ans de guerre civile'' nous a fait remarquer l'AFP dans une dépêche reprise par Arib.info avec pour titre: ''Sommet USA-Afrique : Kerry interpelle Nkurunziza sur le respect de la loi''.
Quant aux résultats du sommet, la RPA constate que ''Washington promet de renforcer les infrastructures africaines'', alors que REUTEURS fait état de '' Promesses d'investissement en cascade au sommet USA-Afrique''notamment dans la construction, l'énergie ou les technologies de l'information. Au deuxième jour du sommet, Obama aurait promis que les Etats Unis seront pour l'Afrique"Un bon associé, sur un pied d'égalité et sur le long terme."
"Les Etats-Unis sont déterminés à s'associer au succès de l'Afrique", a dit le président, ajoutant que "Le capital est une chose, les programmes de développement et les projets sont une chose mais l'Etat de droit, les réformes réglementaires et la bonne gouvernance comptent peut-être encore davantage". Ils comptent d'avantage, et c'est peut-être dans ces secteurs précisément que le Burundi a des défaillances. C'est en tout cas le constat du rapport du secrétaire général des Nations Unies sur le Bureau des Nations Unies au Burundi, BNUB. ''La situation politique au Burundi est restée tendue...la gestion des terres contestées... les préoccupations de la population au sujet de l'indépendance du pouvoir judiciaire...le nombre sans cesse croissant de violation et des atteintes touchant à l'exercice d es libertés publiques, notamment à la liberté de réunion et d'association pacifique...'' autant entre autre des préoccupations relevées dans le rapport. Et Face à tout cela, Bujumburanews fait des propositions pour sortir le Burundi des ornières :'' seul un état de droit et une mère de la nation peuvent faire l'affaire des burundais !'', propose le site dans un article signé Severin NTACOBERA
Les tensions politiques
Les tensions politiques dont fait état le rapport sont bien une réalité, certains partis sont menacés de disparition, car phagocytés par un pouvoir ''particides'', c'est ainsi que pour ce qui est de l'Uprona IWACU estime que « L'avenir de l'Uprona est incertain », citant les propos d'un politologue burundais pour qui '' , l'Uprona se trouve dans une situation dangereuse : entre la vie ou la mort'', une situation qui exige '' le dépassement de certains égo et clivages (des protagonistes)'' pour s'en sortir tout en avertissant ''qu'il serait très risqué également de chercher des alliances ou voies de sortie ailleurs''.
Pendant que certains partis sont menacés de morts, d'autres naissent, c'est le cas de cette force coalisée, le PASIDE , résultat de la fusion de l'ABASA, du PACONA et du PPDRR, nous indique Xinhua avec le titre : naissance d'un parti écologiste', constituant ainsi le 43ème parti agrée au Burundi', partis dont '' La majorité des partis politiques sont sans assise nationale'', fait observer PANA, citant le ministre de l'intérieur. Assise ou pas, ''La CENI, en complicité avec le parti au pouvoir, a déjà les listes des agents recenseurs'' ; accuse Léonce Ngendakumana sur CNDD-Burundi.com, tout en faisant remarquer que ''l'établissement du fichier électoral est un élément névralgique dans tout le processus électoral''.
Toujours dans le domaine des tricheries, la RPA fait état d'une distribution à Ruhororo à Ngozi de cartes d'identité à des mineurs signées par des chefs de collines en lieu et place de leurs propriétaires. Des élections qui donc font grand bruit. Sera-t-il candidat ou pas ? Le suspens n'a fait que trop durer, même si pour ceux qui savent lire entre les lignes, le 3ème mandat de Nkurunziza ne fait plus l'ombre d'aucun doute. Sera-t-il constitutionnel ? Le débat reste ouvert aux spécialistes dont la dernière sortie est celle de Me Ndikumana PACELI qui s'est invité dans un débat de deux constitutionaliste, un burundais et un belge, et cette fois pour trancher. Pour lui, la grave lacune que comporte l'analyse du Chargé de Cours Stef Vandeginste est ''d'avoir omis, volontairement ou inconsciemment, que la première institution qui doit mettre en application le principe constitutionnel de la limitation des mandats demeure l'institution du Président de la République''.
Pour M. Ndikumana, l'acte de déclaration unilatérale de candidature de Nkurunziza serait non seulement assimilé à un crime de haute trahison mais il serait surtout considéré comme un acte longtemps prémédité par le Président de la République dans la mesure où, ''ayant eu connaissance de son projet de déclarer sa candidature depuis le début de son deuxième et dernier mandat en 2010, celui-ci a délibérément évité d'initier et de mettre sur pied la Haute Cour de Justice, institution hautement importante prévue par la Constitution en vue de remplir son rôle d'institution judiciaire devant laquelle le Président de la République et les deux vice-présidents sont pénalement justiciables''.
Et dans les divers....
Les Imbonerakure n'ont pas fait grand bruit dans la presse de la semaine, et pourtant Arib.info a fait une révélation sous le titre de '' Raffles à Kiliba Ondes visant des "infiltrés" burundais''. Des pick-up de l'armée congolaise ont fait des navettes entre leurs positions militaires et les lieux des rafles, non pas d'irréguliers, mais d'infiltrés selon les propos des témoins. Ces rafles interviennent après de longs mois de refus du Gouvernement de Bujumbura d'enquêter sur la présence des jeunes burundais s'entrainant sous encadrement des autorités burundaises, une révélation qui a valu à Pierre Claver Mbonimpa un emprisonnement dont l'issu qui s'annonce est la mort.
En tout cas pour Bujumbura, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, AGNEWS fait état d'une ''évaluation positive de la vie politique au mois de juillet 2014'', par le ministre de l'intérieur, tellement positive que même ''la 2ème édition de la fête communale au Burundi'' s'est déroulée dans le calme et la sérénité, selon Burundi Information, confirmation vite démentie par CNDD-burundi.com pour que, cette édition de la fête de la commune a été tout simplement ''un fiasco général'', car, annoncée avec fanfare, elle n'a pas drainé de masses, à cause de la pauvreté qui frappe une population rançonnée par des taxes et des cotisations intempestives. Le manque d'énergie à Bujumbura n'a fait qu'ajouter le drame au drame et pour IWACU '' Chômage et manque d'électricité riment ensemble à Bujumbura ''.
Le premier Vice président n'a pas non plus arrangé la chose, avec sa mesure d'ouverture tardive des bistrots, les gens de toute part se plaignent. ''Grogne des cabaretiers à Gitaza'', a rapporté RPA qui nous a fait observé qu'il y a une exception dans l'application de cette mesure :''Une exception pour les bistrots de Ngozi'' fief du président de la République et dont le gouverneur a fixé ses propres heures d'ouverture et de fermeture des cabarets. Comme quoi les chèvres doivent apprendre à brouter là où ils elles sont attachées.
Pendant que les pauvres s'appauvrissent, les riches s'enrichissent car vivant aux crochets des premiers, c'est le cas notamment de l'Université du Burundi où les étudiants n'en peuvent plus, leurs maigres bourses étant détournées par des autorités rectorales trop gloutonnes. Le constat est de CNDD-burundi.com pour qui ''la division des étudiants, la corruption et l'activation des grèves répétitives par les autorités de l'université sont des sources d'enrichissement illicite d'une mafia à l'université du Burundi''.
Nécrologie pour terminer : Manwangari Léon, le dernier des mohicans politiques des années 60 est mort. C'est Iwacu qui nous l'a appris. ''Qu'il se repose en paix après avoir tant vu et tant enduré'', et c'est nous qui le disons. Une nième bibliothèque vient ainsi de disparaître à la veille des travaux d'une CVR qui se fait attendre