mardi, 08 juillet 2014 12:37 Écrit par  Cyriaque Rubavu

Revue de presse 20: P.C Mbonimpa a fêté dans le geôle l’indépendance d’un Burundi socio- économiquement meurtri.

Le Burundi a célébré le 1er juillet ses 52 ans d'indépendance. Avant le jour J, Iwacu nous a fait goûter les préparatifs de ce grand évènement en nous faisant observer que pour la mairie, il s'agissait d'une'' course contre la montre'' pour réussir la fête. Beaucoup d'embouteillages à la veille, causé par '' des travailleurs de la mairie qui s'acharnent à colmater les nids de poule dans la chaussée'' selon Iwacu, alors que Pana, sous le titre de ''Burundi : Le 52è anniversaire de l'indépendance sous le signe de la sobriété'' se réfère aux avis de certains spécialistes pour qui il faut distinguer l'indépendance politique qui, elle, est réelle au Burundi, de l'indépendance économique ''qui est encore loin de la réalité dans un pays qui dépend aujourd'hui encore, à plus de 50%, des aides extérieures, à commencer par celles de l'ancienne puissance tutrice belge.''

Célébration du 52eme anniversaire d'Indépendance'', s'est contenté de titrer Burundi Information en couvrant l'évènement par la reprise des propos des différents orateurs du jour et les décorations des personnalités qui se sont particulièrement distingués. Parmi ceux-ci, Mohamed Rukara, notre ombudsman bien aimé mais qui pourtant s'est vu boudé par une bonne partie de la jeunesse de l'opposition. C'est Cndd-burundi.com qui nous l'apprend sous ce titre : ''Boycott d'une réunion organisée par l'Ombudsman du Burundi par les jeunes de l'opposition membre de l'ADC-IKIBIRI''. Cette jeunesse se serait refusé à cautionner le mensonge et la manipulation dont elle allait faire l'objet, en rejetant notamment les recommandations soit disant issues d'un forum pour les jeunes affiliés aux partis politiques,. Pour ces jeunes ces recommandations étaient en réalité forgées de toute pièce par le bureau de l'Ombudsman dans le meilleur des cas, ou par lui même dans le pire.

Le discours le plus attendu était bien sûr celui du No1 burundais, ''un discours à la Nation tourné vers 2015" a fait observer Iwacu, un discours avec peu d'annonces fortes, mais d''une sévère mise en garde contre ceux qui voudront perturber les élections de 2015'', et qui donc seront considérés comme des ennemis des Burundais, de la démocratie, de l'indépendance, aurait martelé P Nkurunziza. Pana fait pratiquement le même constat, car ayant titré ''Le président burundais s'engage pour des élections « exemplaires »en 2015'' tout en faisant remarquer que ''l'atmosphère pré-électorale est déjà tendue au Burundi par plusieurs points de divergence entre la mouvance présidentielle et l'opposition''. Les points de discorde étant le nombre de mandats présidentiels dont le flou constitutionnel qui l'entoure, ouvre la voie à des spéculations dans les deux camps, l'instrumentalisation de jeunes affiliés aux partis politiques, et le "verrouillage" de l'espace politique. Iwacu constate avec amertume que lors de la célébration de la fête de l'indépendance à Gitega '' aucune mention du prince Rwagasore'' n' a été faite. Oublie ou acte intentionnel, on ne saura peut-être jamais, mais est-il que la seule fois où l'image du père de l'indépendance à flotter au-dessus du stade de Gitega est quand des élèves de l'ETSA ont défilé avec un énorme buste du prince fait de leur initiative. En tout cas pour Rwasa Agathon du FNL, « Le discours du président Nkurunziza sur les élections 2015 est étonnant »" car d'une part il promet des élections réussies alors que des partis politiques sont fragmentés par lui-même et que des dirigeants de l'opposition sont en exil. Une chimère, indique le patron du FNL s'exprimant sur Iwacu. Chimère aussi fut celle de nos confrères qui ont voulu croire en le ministre de l'intérieur qui aurait entamé le processus de réunification de l'Uprona. Iwacu y avait en tout cas cru car ayant titré :''Division des partis politiques : des tentatives de réunification sont engagées''. Le lendemain de l'annonce d'une telle tentative confirmée par l'Uprona, Charles Nditije était viré de son parti. Juste une parenthèse. Pancrace Cimpaye , lui avait vu juste, en rendant public le''Communiqué de Décès du Parti UPRONA'' paru dans Arib.info avec cette interrogation ''UPRONA : Epilogue d'une mort annoncée ou simple péripétie ?

Ne faisons pas digression et restons tout de même avec notre indépendance avec le Cndd-burundi.com qui a préféré prendre du recul et d'analyser ce qu'est devenue cette indépendance que l'on nous a tant chanté. Le président du CNDD Léonard Nyangoma s'est voulu plutôt pédagogue, en expliquant ce que l'on doit comprendre par « l'indépendance » d'un pays, les caractéristiques d'un pays indépendant, la situation sous les colonies avant de conclure que nos pays ne sont pas encore réellement indépendants et qu'ils ne le seront que quand des partis et des organisations progressistes émergeront avec des idées fortes et une volonté ferme de ne plus vivre sous le joug de quiconque. Une leçon qui aurait eu un retentissement international si l'on en croit aux internautes dont certains exigent la traduction du discours de Nyangoma qui a été fait en langue nationale. En tout cas ce ne sont pas les 3000 prisonniers qui ont bénéficié de la magnanimité de P. Nkurunziza, qui les a rendus libres qui oublieront cette date de I juillet. 3000 hommes qui par conséquent, selon les calculs du CNDD-FDD, deviendront automatiquement des inconditionnels de Pierre Nkurunziza pour 2015. Un calcul cynique, mais qui peut décevoir, car à malin, malin et demi. Dans tous les cas, constate RTBF, » les ''princesses des enfants" s'inquiètent pour la paix ». un article publié par Arib.info qui donne des extraits d'interviews que nos confrères de RTBF ont reçu de certaines dames, dont Barankitse Maggy, impliquées dans des projets de paix. Arib.info a ainsi titré : ''Burundi : Les bruits de bottes se rapprochent à un an des élections''.

Le 3ème mandat fait toujours débat.

Quelle indépendance dans un pays où un président viole la constitution, rien que pour rester au pouvoir ? A ce propos, Iwacu titre : '' 3ème mandat de Pierre Nkurunziza : ni la CENI ni la Cour constitutionnelle, nul ne peut l'arrêter'', se référant à la dernière analyse du constitutionnaliste belge StefVandeginste qui avait indiqué que « La limitation constitutionnelle du nombre de mandats présidentiels est une coquille vide », car il suffirait que la CENI reçoive favorablement la candidature de Pierre Nkurunziza pour que tout le monde se taise car entre autre '' Nulle part dans la Constitution, dans le Code électoral ou dans la loi régissant la Cour constitutionnelle, il n'est prévu que la Cour doive confirmer une candidature déclarée recevable par la CENI''. Le texte du belge a été en tout cas soumis à la critique dont celle de Théophile Bamwumva parue dans Arib.info où l'auteur, contrairement à ce que pense le belge ''Le constituant et le législateur burundais ne sont pas muets sur la limitation du nombre de mandats présidentiels''. Pour M Bamwumva le pouvoir a pris l'option ''de s'acheter en espèces sonnantes et trébuchantes, dans les quatre coins de la planète, des expertises aussi farfelues qu'injustifiées'' dont celle du belge , cela s'entend.. Réaction de ce dernier ''Mon analyse n'est pas à vendre'', dit-il , car il s'agit d'une analyse technique malheureusement perçue comme politique et jurant la main sur le cœur que ''je n'ai reçu aucune demande et aucun financement de la part du Président, de son parti, de son gouvernement ou de son entourage. C'est une accusation que je rejette''.

Nul ne peut donc l'arrêter. Semblent donc confirmer certains de nos confrères ; surtout que le sommet de Malabo vient se créer une Cour africaine de justice qui assure immunité aux chefs d'Etat en exercice, comme nous l'a indiqué Pana. Autre grief '' les compétences de la Cour africaine ne lui permettent que de s'occuper d'affaires pour lesquelles les tribunaux nationaux ou régionaux se sont révélés incompétents'', soulève PANA, reproduit par Arib.info. Des cours extra nationaux seront peut-être de plus en plus nécessaires. Et pour preuve :''Cour de justice de l'EAC : une alternative à la justice burundaise'', titre Iwacu se référant au cas d'un citoyen burundais qui vient de gagner un procès contre le gouvernement de Bujumbura devant la Cour de Justice de la Communauté Est Africaine. Une première donc, tout comme cette toute'' Première condamnation du Burundi par l'ONU pour un cas de torture'', a indiqué Arib. Info reprenant les informations venant de l'Ong TRIAL – Track Impunity Always – qui avec ACAT-Burundi ''obtiennent la toute première condamnation du Burundi par les Nations unies en faveur d'une victime de torture. Un cas datant de 2010 et qui mettait aux prises judiciaires le maire de la ville de l'époque Evrard Giswaswa qui, à la sortie d'une boîte de nuit, et donc tout éméché, avait tabassé presque à mort un veilleur de nuit de l'Hôpital Prince régent Charles. Mauvaise nouvelle pour l'ancien maire, surtout que le Burundi vient de décider de ne plus payer un sous dans les procès qu'il perd et que ce sont les incriminés qui doivent le faire. Il s'agit d' « un cas qui pourrait faire jurisprudence' » s'écrie RFI.

'' Bujumbura sous haute surveillance de la communauté internationale'', constate RFI et Cndd-burundi.com qui reprennent, les propos du sous-secrétaire général de l'ONU aux droits de l'homme, Ivan Simonovic, qui aurait ''lance une sévère mise en garde au pouvoir burundais pour qu'il ouvre le champ politique et mette fin aux violences politiques''. '' C'est une façon de vous dire que les Nations unies, l'Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs sont tous en alerte en ce qui concerne la situation ici au Burundi », aurait dit textuellement le diplomate. Ce dernier semble avoir eu du réel succès chez nos confrères qui ont rivalisé de titres. 'ONU appelle le Burundi à protéger les droits de l'homme avant 2015'' a titré Xinhua, '' Un responsable de l'ONU interpelle le Burundi sur la liberté d'expression'' a indiqué Pana, alors que sous un tout autre angle, Nyabusorongo fait état de ''Clash entre les membres de la société civile burundaise'', deux sociétés civiles qui manifestement n'auraient pas tenu le même langage devant le représentant de l'ONU stupéfait devant un spectacle combien embarrassant. Car la Nyakurisation des partis a été suivi de celles des OSC, d'où des empoignades honteuses un peu comme celles fréquentes des pasteurs d'Eglises devant des chrétiens médusés.

Iwacu nous fait un clin d'œil par ce titre :'' Le printemps arabe et nous'' en tentant des similitudes de la situation du Burundi à celles des autres peuples, pour que le Burundais ne finisse par croire que ce qu'il vit est « unique » ; qu'aucun autre peuple ne connaît les turpitudes dans lesquelles il se débat.Et de penser que ''Si l'avenir de notre jeunesse reste incertain et fragile, si le Judiciaire reste à la botte de l'Exécutif, si l'absence de création de richesses partagées tarde à venir et que la corruption s'érige de plus en plus en mode de gouvernement, le tsunami politico-social que vit le monde arabe est de moins en moins une vue de l'esprit sur les bords du Tanganyika'', l'Humanité étant une.

Le cas PCM en délibéré

C'est ce vendredi que s'est ouvert le procès de P.C Mbonimpa. ''une audience scrutée par la communauté internationale très attendue à Bujumbura'' ont fait remarqué nos confrères. Une audience sans sonorisation comme promis, mais le président du tribunal de grande instance s'est désisté provoquant du coup la colère des sympathisants nombreux de PCM venus le soutenir. RFI qui a fait remarquer que la défense de PCM fut malmenée dans sa quête pour la libération provisoire d'une personne de plus de 6O ans. Non, aurait rétorqué procureur Arcade Nimubona pour qui cela ne s'applique pas pour des gens accusés à l'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Reprenant Avocat Sans Frontière, Arib, titre : ''ASF appelle la justice burundaise à agir avec indépendance'', ASF qui avait appelé à un ''procès équitable'' rappelant que ''les avocats et autres défenseurs des droits humains doivent pouvoir exercer leur travail sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence'', car il s'agit d'une garantie essentielle au développement de la vie démocratique et au renforcement de l'Etat de droit.

Bujumbura affiche un large sourire en tout cas, Arib.info du 26 nous ayant appris que '' 432 millions d'euros de l'UE pour le Programme Indicatif National du Burundi'' et ce au titre du 11ème Fonds Européen de Développement, conformément aux promesses de la Conférence de Genève des partenaires du développement du Burundi en octobre 2012. Un sourire qui pourrait vite se faner l'UE ayant clairement fait comprendre que pour le financement des élections par exemple, ''des initiatives doivent être prises pour assurer un environnement apaisé et un processus électoral inclusif garantissant les libertés politiques et publiques à tous les participants''. Il souligne également ''l'importance cruciale du respect des droits de l'homme, de l'application d'une justice équitable et de la consolidation de l'Etat de droit, éléments importants non seulement pour le maintien de la paix sociale mais aussi pour attirer les investissements et favoriser le développement économique du pays''.'' Burundi : Une situation abracadabrante dans la coordination des aides extérieures'', s'écrie cndd-burundi.com pour qui la répartition des aides connaît des disparités qui sont perceptibles non seulement entre régions et provinces, mais aussi entre différents secteurs. Il relève que de 2010 à 2013, le volume de l'appui budgétaire et à la balance des paiements n'a cessé de diminuer, passant de 107,4 millions USD en 2010 à 60 millions USD en 2013, soit une diminution estimée à 77% sur toute la période. Ces chiffres sortent d'un rapport lié aux flux d'aides publiques au Développement édition 2012-2013 présenté par le Secrétaire Permanent du Comité National de Coordination des Aides. Ceci expliquant cela, Arib.info, se référant à la Banque mondiale nous apprend que ''le Burundi (est) classé par la BM l'avant-dernier pays du Monde sur base du revenu national brut''. Xinhua nous apprend de son côté que ''le Burundi se dote d'un plan stratégique de sécuritaire alimentaire'' 2014-2017, dont les premiers objectifs sont la réduction de la prévalence de l'insuffisance pondérale de 29 à 24% chez les enfants de moins de 5 ans.

Une sous région qui remue

Pas vraiment puisque Pana et les radios locales nous ont appris que ''la frontière entre le Burundi et la Tanzanie (est) en cours de délimitation'', un signe d'apaisement plutôt sur cette frontière longue de 451 kilomètres n'ayant jamais été l'objet de différends . RPA n'a pas manqué de nous signaler que des citoyens burundais ont été prié de plier bagage, ce qui a fait tiquer certains. De l'autre côté de la frontière, Jeune Afrique nous apprend que ''Rwanda : le centre culturel franco-rwandais de Kigali démoli à la pelleteuse'', une histoire qui semble se consommer, ''cette opération spectaculaire est évidemment hautement symbolique, à l'heure où les relations entre les deux pays sont au plus bas'', nous indique jeune Afrique. Au Rwanda où P Kagame se déclare "dégoûté" par le traitement réservé aux FDLR par la SADC qui a accordé 6 mois aux FDLR de rendre toutes les armes à défaut de quoi, ils le feront par la force. Le président rwandais estime que face à ceux pour qui les FDLR sont aujourd'hui des fils et des filles de ceux accusés de génocide. « Ce qui est un problème clair et simple a été transformé en un problème énorme. Et je crois que c'est fait exprès par certains », a insinué le président Kagame. APA nous apprend que le président Museveni de l'Uganda estime que "L'Ouganda n'a pas besoin d'aide extérieure", une réaction ougandaise à la décision de certains pays occidentaux de suspendre l'aide au développement destinée à Kampala, dans le but de le punir pour avoir adopté un projet de loi controversé anti-gay. Par Fulgence BUHIRI

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