Je vous entends déjà vous demander où veut-elle en venir avec ces histoires ? Que raconte cette « Cassandre » des temps moderne ?
Depuis l'histoire de Marangara où deux journalistes ont été séquestrés par les pousses de la pépinière (sic !) du parti de l'Aigle et des épées- quel symbole ! - j'ai beau chercher à rester zen par la prière, le yoga, et même par les anxiolytiques prescrits par mon toubib, rien n'y fait. Je reste fortement inquiète.
Voici, un groupe de miliciens imbonerakure et à leur tête un maire d'une quelconque commune, qui non seulement séquestre deux journalistes en ordre, mais barre une route nationale et empêche toute circulation. Le meilleur, les « aiglons » et leur maire n'obtempèrent ni aux ordres de deux gouverneurs de province, ni à ceux d'un commissaire de police responsable d'une zone de quatre provinces leur demandant de relâcher les deux journalistes. Le summum, il aura fallu un ordre de la Présidence pour que les deux otages soient relâchés. L'on comprend que ni le Ministre de l'intérieur, ni celui de la Sécurité Publique ne pouvaient se faire obéir par les « pupilles » du parti du Président !
Dites-moi, pouvons-nous encore appeler notre pays une République ?
Les uns et les autres ont salué l'arrestation de deux responsables locaux impliqués dans cette cauchemardesque affaire. Mais qui se fait encore des illusions sur la justice burundaise ? Cette justice qui laisse le commissaire RWEMBE (lame de rasoir) narguer les proches de ses victimes et condamne de jeunes manifestants pacifiques à des peines d'emprisonnement à vie à l'issue d'un procès expéditif !
Arrêtons de rêver, de nous voiler la face, regardons bien les choses en face, et voyons la situation telle qu'elle est, non pas telle que nous souhaiterions qu'elle soit. La naissante Démocratie est à l'agonie, la République est devenue une chimère, et la Paix ne tient qu'à un fil.
Le « monstre » imbonerakure ne respecte actuellement que son créateur, mais pour combien de temps encore ?
Surprenantes sont tout de même le revirement du représentant spécial de l'Onu au Burundi durant sa conférence de presse du 16 mai 2014. Alors que le câble onusien ayant fuité évoquait de possibles livraisons d'armes aux imbonerakure, voilà que M parfait Onanga Onyanga s'insurge contre , ''l'exploitation politicienne qui en a été faite'', comme l'a indiqué RFI. De cette épisode, l'on peut au moins tirer une leçon : La communauté internationale, que nous idéalisons assez béatement ne nous sera pas d'un grand secours. Le pire surviendra puisque les signes sont là. Ailleurs les choses se sont passées de cette manière, et la communauté internationale n'est venue que pour verser des larmes de crocodile. C'est à se demander même, si elle croit en cette démocratie pour les peuples africains. M. Onyanga l'a d'ailleurs dit quand il était question de faire des enquêtes sur les distributions d'armes aux Imbonerakure. ''Ce n'est pas de la responsabilité des Nations unies de les faire'', rappelle-t-il tout en martelant que « le Bnub ne s'engagerait pas dans une enquête à ce sujet ». Dans le contexte burundais que tout le monde connait, qui d'autre au Burundi pourrait faire une enquête de ce genre ?
Dans le film des « Horreurs de Frankenstein », c'est une petite fille qui finalement éliminera le monstre en lui déversant de l'acide.
Devons-nous aussi prier et attendre que la petite fille vienne à notre secours? Je pense que notre petite fille salvatrice serait l'Union Sacrée de tous les patriotes et démocrates burundais, sans distinction aucune, pour sauver notre patrie de la tragédie... déjà en cours.
Gardons à l'esprit cette citation du célèbre savant et sage allemand Albert Einstein : « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »