M. Onanga-Anyanga, Représentant Spécial du Secrétaire Général au Burundi a fait remarqué que «L'espace politique demeure restreint. Le gouvernement insiste sur la nécessité de respecter les lois en vigueur, tandis que l'opposition, des Organisations de la Société Civile et des médias dénoncent des lois répressives. ... Un tel contexte n'est souvent pas propice au respect et à la protection optimale des droits de l'homme». D'autant plus que, Pour M Onanga-Anyanga, «On note une propension à la violence politique et à la confrontation entre les jeunes affiliés aux partis politiques», a dit le Représentant Spécial pour qui «Ce phénomène est particulièrement préoccupant car il touche aussi des jeunes zélés du parti au pouvoir». De ces derniers, il en a donc été question surtout avec le grave incident de Marangara où la journaliste de RFI et notre confrère de RPA ont été malmenés. «Séquestration d'une envoyée spéciale de RFI», s'était indigné PANA qui a fait pourtant remarqué cette flagrante contradiction, car l'incident s'est produit alors que la presse et les pouvoirs publics vivent en lune de miel depuis les premières assises nationales des médias qui ont eu lieu du 5 au 7 mai dernier à Gitega.
Mais RFI veut toujours y croire car elle titre : «Burundi : les Imbonerakure condamnent la séquestration des journalistes». La radio pour qui Sonia Rolley travaille a repris les propos du patron de ces Imbonerakure Karera Denis pour qui «les responsables du blocage des deux journalistes doivent être ''traduits en justice et puis punis''». Il ne pouvait guerre en être autrement car ses hommes ont été pris la main dans le sac malgré les dénégations sur leurs existences et leurs affres.
«Les ''imbonerakure'' plus forts que la Police et l'administration» a titré Iwacu qui constate en effet que, témoignages à l'appui, ni la police, ni les pouvoirs locaux présents n'ont pu empêché la séquestration de journalistes. Arib info reprend les propos de Pancrace Cimpaye pour qui «la milice Imbonerakure dévoile son commandant suprême», partant du fait que en date du 19 avril, le président Pierre Nkurubnziza a «réuni le commandement de la milice Imbonerakue, au niveau national, dans sa province natale de Ngozi» pour discuter de l'incident de Marangara. Pour l'opposant au régime de Bujumbura, la séquestration pendant plus de 3 heures des journalistes par une cohorte de miliciens Imbonerakure, «les faits et gestes posés ce soir là par les différents intervenants sont plus éloquents et confirment malheureusement que la menace d'une catastrophe devient de plus en plus évidente» et prouvent que la note du Bureau des Nations Unies à Bujumbura adressée à New York est à prendre très au sérieux.
Pour M Cimpaye donc et en forme de conclusion, «au lieu de faire les cartons (L'ONU) devrait plutôt se déployer au Burundi pour prévenir l'irréparable. Cette force dangereusement excessive qui est accordé à la milice Imbonerakure mènera indubitablement à une explosion. Cette déflagration fera mal au peuple burundais et coûtera cher à la communauté internationale».
Dans sa rubrique «Opinion», Arib.info rapporte les propos d'une toute nouvelle association, la SOCIC, Société Civile Citoyenne qui elle jure, les bras sur le cœur, que pour elle, «il n'y a pas de distributions d'armes ou d'entraînements» aux Imbonerakure. Elle estime même qu'il n'y a pas lieu de mener une campagne de négation puisque l'absence d'éléments tangibles sur ces rumeurs est un fait indéniable. Pour ce tout nouveau né de la société civile donc, les bruits sur l'armement des miliciens relèvent de «tentatives de manipulation de la population burundaise et de la communauté internationale». Elle estime que «le Burundi n'est pas, d'un côté, peuplé de sauvages qui ne pensent qu'à exterminer leurs semblables et de l'autre, d'anges naïfs qui méritent une protection particulière» comme certains voudraient le leur faire croire avant d'inviter le BNUB «à mettre fin à l'ostracisme imposé à une partie de la société civile pour se donner l'occasion de connaître les Burundais tels qu'ils sont ».
Toutes ces polémiques partent de cette situation combien embarrassante pour le pouvoir avec l'apparition au grand jour de miliciens dont le pouvoir voulait faire travailler dans l'ombre. Cndd-burundi.com préfère garder l'œil de l'autre côté de la frontière, direction Kiriba Ondes, le site pour qui il y a bel et bien '' «Recrutements pour une formation de la milice Imbonerakure». Le site repend les témoignages accablants des personnes ayant été formé et qui à leur tour assurent des formations malgré les démentis répétés mais vite contredis par le refus obstiné du pouvoir à toute idée d'enquête neutre pour une vérité acceptable et acceptée pour tous.
Dans tout ce flou artistique, une personne dans les arènes du pouvoir CNDD FDD donne l'impression d'avoir senti la mesure de la menace posée par les Imbonerakure. «La prévention de conflits entre jeunesse affiliée aux partis politiques préoccupe l'ombudsman burundais», a titré Burundi information qui rapporte que l'Ombudsman «a décidé de prendre le taureau par les cornes pour que cette jeunesse ne soit pas manipulée par les politiciens» en initiant des rencontres tour à tour avec les jeunesses des parts politiques. Un travail d'hercule, ne cache pas le site Burundi information pourtant très proche du pouvoir.
En tout cas, pour le président des miliciens du CNDD FDD, «Les Imbonerakure, c'est la pépinière du parti au pouvoir». Dans une interview de ce 14 mai, Denis Karera tente de répondre à une question posée par RFI sur l'état de mauvaise presse dont souffre les Imbonerakure qu'il traduit par «visionnaires» : Mensonge, manipulation, propagande, voilà les raisons de cet état de fait selon M. Karera.
Ceux qui ont osé dénoncer les affres des Imbonerakure commencent en tout cas à en payer les frais. Pierre Claver Mbonimpa, devenu une icône pour sa défense des droits des prisonniers en paye les frais déjà. «Pierre Claver sous arrêt» a titré Iwacu après s'être demandé dans un titre précédent «Pierre Claver Mbonimpa échappera-t-il à l'arrestation?». Tout est allé très vite car en moins de 10 jours, Pierre Claver Mbonimpa (PCM) a comparu 3 fois, pour se voir finalement «cachoté» à la police judiciaire à Jabe ce 15 mai, alors qu'il devait comparaître à la police le 19 mai selon en tout cas une convocation qui lui avait été délivrée.
Disfonctionnement entre police judiciaire et parquet de la République, se demande un membre de la société civile visiblement indigné. Arib. Info nous informe M. Mbonimpa devait donner des éclairages sur ses déclarations concernant les preuves des jeunes burundais qui auraient été envoyés en RD Congo pour y suivre des entraînements militaires. Des preuves, il en avait donné, notamment «des noms, des photos et des familles de certains jeunes qui sont partis en RD Congo faire ses entraînements, les noms et les photos de ceux qui sont morts ou blessés ainsi que les noms de familles de ces jeunes sans oublier les photos de ceux qui portent des uniformes de policiers ou de militaires alors qu'ils n'appartiennent pas à ces corps», reprennent la plupart des sites, sauf Burundi Information du 14 mai qui se demandait «Jusqu'où ira Pierre Claver Mbonimpa ?». Il n'ira pas loin, titrerait-il aujourd'hui, au vu des déboires que vit l'homme des droits de l'Homme et plusieurs fois primé.
Pour Burundi Information, à la vue des photos et images présentées par M Mbonimpa certains ont ricané, d'autres ont rigolé car «rien ne prouve que les photos ont été prises en RD Congo, non plus que les cadavres sont des ressortissants burundais tombés sur le champ de bataille» vu que les cadavres sont partout au Mali, en République Centrafricaine... et ailleurs. Cynisme quand tu nous tiens.
Dans un tel contexte «Les Élections de 2015 au Burundi : consolidation démocratique ou autoritaire?», demande un des titres d'IWACU.org qui a repris une analyse publiée en février dernier, de celui qualifié de politologue, Benjamin Chemouni qui décortiquait les positionnements des uns et des autres (les acteurs politiques). Au niveau politique, Cndd-burund.com s'indigne de ce que «le pouvoir promet(te) de livrer Rwasa Agathn à la justice britanique». Car en effet la révélation à été faite par Nyabusorongo.org qui aurait révélé que «le gouvernement britannique a sollicité tout le concours des autorités burundaises pour que Rwasa ne se dérobe pas et la justice burundaise a promis son entière coopération dans cette affaire qui a tant duré». C'est dans l'affaire du bus Titanic qui est tombé sous les feux qui se sont croisés durant la grave crise qu'à traversé le Burundi. Mais comme on le voit, «le pouvoir se lèche les babines, et encourage même la justice britannique à arrêter un de ses citoyens qu'il est sensé protéger. Par ailleurs, il est très pressé de voir le Rwanda en découdre une fois pour toute avec un prétendu ''criminel'' qui n'a jamais été jugé, et n'a jamais donc été qualifié comme tel», constate cndd-burundi.com.
Le CNDD-FDD n'a pas peur que des grands, même les gosses lui crée des frissons et pour preuve, le jeune Emmastony Ntaconayigize surnommé «Démocrate mu Rugombo» qui a été arrêté à Rugombo. C'est un jeune militant du FROEBU qui s'exprime souvent sur les médias locaux et c'est son seul péché qui lui a valu des bastonnades de la part des Imbonerakure, toujours eux et de la prison de la part des forces de sécurité! C'est Burundi transparence qui nous en parle.