D'où alors le titre de '' fausse alerte à la banque de la République du Burundi'' du site cndd-burundi.com, qui ne manque pourtant pas de relever que ce 21 avril fut le jour le plus inquiétant pour la BRB depuis sa création en mai 1964. ''Voilà un établissement crédité d'une expérience de plus de 50 ans qui voit son image écornée par la fuite d'une fumée qui a perdu sa voie et s'est retrouvée dans des chambres autres que celle de l'incinérateur'' conclut le site du parti CNDD. ''Vers la révision de la loi bancaire'' titre Xinhua, une loi qui bien entendu n'a rien à voir avec le pseudo incendie, car il s'agit tout simplement de réformer les lois et règlements régissant l'activité bancaire en vue de se conformer avec les 25 principes de Bâle. De la BRB à l'Université, rien qu'un petit pas à faire, car dans les deux cas il s'agit d'une affaire de sous. ''Les étudiants boudent toujours les campus'', titre Iwacu qui constate que les étudiants de l'Université du Burundi n'ont pas encore repris le chemin des campus malgré les appels maintes fois répétés des autorités de l'Université. ''Les étudiants des universités publiques refusent toujours de regagner les auditoires'' a titré Arib .info, et ce malgré l'appel du 16 avril lancé par le Chef de l'Etat et l'annulation de l'ordonnance ministérielle. Car pour IWACU, ''la crise est loin d'être finie'', car pour les étudiants « En analysant les promesses du président de la République, nous nous sommes rendus compte que l'on n'a répondu qu'à une partie de nos doléances », disent les étudiants. Bonesha FM rappelle quant à elle cet appel de la CNDH au ''dialogue pour trouver solution à la question de la bourse''. Cndd-burundi.com publie quant à lui un communiqué du CNDD qui note qu'il persiste beaucoup ''de zones d'ombres qui méritent d'être levées pour une solution définitive à cette crise qui risque d'hypothéquer l'année académique et l'avenir de nos jeunes compatriotes''. Le même communiqué demande entre autres aux étudiants de garder ''leur sens de cohésion, de courage et de persévérance dans leur lutte pour une Université Démocratique, accessible à tous les citoyens burundais quel que soit leur niveau socio-économique''. Il faut dire que c'est avec enthousiasme que les médias électroniques avaient accueilli la demi-mesure présidentielle d'où les titres plutôt optimistes : '' Déblocage d'une longue grève dans les universités publiques du Burundi'' s'est écrié Arib.info, reprenant une dépêche de Pana, alors que Africatime annonçait assez simplement '' annulation de l'ordonnance ministérielle ayant été à l'origine de la grève des étudiants'' tout comme IWACU qui titre ''Attribution de la bourse universitaire : le président Nkurunziza annule les décisions ministérielles''.
La crise se fait sentir, les étudiants ont résisté, mais la commission sur le concours national n'a pu résister avec les coupes de 95 millions sur son budget de cette année. Et pour contourner le problème, '' le nombre de kilométrage va passer de 106.351 km à 56.851 Km et au lieu de 1008 véhicules, la commission compte en utiliser 397'', a dit le président de la commission. Tout est manifestement en baisse, même ''les recettes issues des champignons [sont] en baisse à cause de la dégradation des forêts claires'' nous indique Xinhua qui nous apprend que les recettes annuelles du commerce de ces champignons comestibles poussant dans les forêts claires du Burundi, qui étaient de 19 milliards de FB ont sensiblement chuté. Juste une parenthèse.
La crise universitaire, voire même nationale est politico-économique, on le sait. Et de l'économie précisément Iwacu nous fait remarquer que '' Seuls près de 10% des Burundais ont accès aux crédits ... et pour cause : la BRB dont il a été question au début, '' persiste et signe qu'elle n'est pas au stade de financer les institutions financières à caractère social''. Et pour les gens des organisations de la société civile , ''Le changement des mentalités s'impose''. Et pour un autre'' « Le Burundi ne pourra jamais sortir de cet état de pauvreté s'il n'apprend pas à ses citoyens comment se prendre en charge progressivement''. Même les plus avisés tremblent. Oui. Le même Iwacu nous apprend que : « Installés depuis 15 ans, les opérateurs de téléphonie commencent à trembloter avec l'arrivée d'un nouvel opérateur ! ». Et le Directeur de l'ARCT '' s'étonne et ne comprend pas le malaise des opérateurs de téléphonie''. Et pourtant le malaise est là, car un intrus, se serait introduit dans l'enclos si bien gardé par cinq opérateurs qui ''disent que depuis longtemps ils ont écrit à l'ARCT (régulateur) pour le renouvèlement de leurs licences'', « mais sans réponse ». Le Directeur, distributeur et gestionnaire des fréquences affirme ne pas être satisfait de la manière dont les opérateurs existants travaillent. Même '' la population se lamente sur le coût des appels, la qualité du service rendu, les coupures...'' a-t-il dit. Toujours dans le domaine économique, l'Agence APA nous informe que ''La BM injecte 100 millions USD dans des projets énergétiques au Burundi'' pour financer les projets hydroélectriques de Jiji et de Mulembwe. Près de 4% seulement des dix millions de Burundais ont actuellement accès à l'électricité, représentant un des taux d'accès les plus bas dans le monde. Même le secteur qui pourrait donner un peu de répit est paralysé car selon la RPA : « Au Burundi, le secteur minier [est] miné par la corruption et la fraude » au vu des résultats d'une qu'elle a réalisée. Bonesha FM quant à elle fait parler le représentant des consommateurs burundais qui s'insurge contre une loi adoptée récemment installant ce que l'on appelle '' une taxe de sûreté ''. Une taxe de plus qui s'ajoute à ''celles déjà existantes qui étaient un fardeau pour le consommateur, ce qui vient enfoncer le couteau dans la chair du consommateur qui était déjà malheureux'', dit le président de l'ABUCO. Mais '' Où va donc la taxe dite de sûreté'', demande la RPA qui fait observer que la gestion de cette taxe est des plus obscures.
De l'adoption de la loi portant création de la CVR, il en a été aussi beaucoup question. Tous les medias en ont parlé sous des titres aussi nombreux que variés. Au-delà des titres de simple annonce, on aura remarqué qu'Arib.info a insisté sur les réactions des partis gouvernementaux, l'Uprona et le FRODEBU version Minani, pour qui le projet est unilatéral car préparé et conçu dans le contexte où le dialogue ''a été rompu unilatéralement par le parti au pouvoir'' et qu'il faut donc '' rejeter le projet de loi sur la CVR qui est dépouillé du mécanisme judiciaire''. Conclusion de ces partis : '' l'adoption et la promulgation de ce projet de loi sur la CVR seront porteuses de tous les dangers pour la paix et la réconciliation nationale au Burundi''. ''La société civile dénonce la nouvelle Commission Vérité et Réconciliation'' fait observer RFI dans une interview de Pacifique Nininahazwe pour qui '' ''C'est anormal qu'ils aient décidé, en l'absence de l'Uprona qui à Arusha représentait une bonne partie des Burundais''. Africatime se contente quant à lui d'annoncer le '' vote des textes sur la CVR et la Cour Spéciale sur la CNTB''. La CVR parviendra-t-elle à la vérité des drames de ce pays. Le doute est permis au vu des dernières réactions, mais toujours est-il que des burundais de Belgique se sont préparés pour commémorer le génocide de 1972 comme nous l'apprend Arib.info. Et pour Kazirukanyo Martin, s'exprimant sur Arib.info, '' Pour le génocide de 1972 il faut crever l'abcès.'' L'auteur recommande une mobilisation de l'intérieur et de l'extérieur pour cette bataille contre la mort, l'oubli et le déni de justice''. Cette malédiction de 1972 réclame une prise de conscience : le droit de dire non, écrit-il. Et Arib. Info a mis le titre : '' L'Histoire n'a pas encore mesuré la gravité de l'hécatombe''.