''Les propos n'engagent que leur auteur'', dit pratiquement le porte-voix de la présidence de la république qui s'est exprimé dans la plupart des radios locales. Lâché par les siens, dirait-on donc à l'écoute et à la lecture des propos de Léonidas Hatungimana qui a sommé Nduwimana de s'expliquer lui-même sur la source de ses informations.
Commentant les propos du ministre de l'intérieur, Iwacu.org se demande s'il ne s'agit pas là d'un « dérapage » très contrôlé. Dans sa page éditoriale du 28 mars, le directeur du groupe Iwacu constate comme tout le monde que M Nduwimana a eu à faire face à des attaques provenant de son propre camp, qui a tiré à boulets rouges sur le ministre. ''Mais au-delà de tout ce ramdam, l'essentiel a été annoncé : la candidature de Nkurunziza a été annoncée''. Mais, et c'est là l'objet de son éditorial ''Il se pourrait donc que fidèle parmi les fidèles, (Nduwimana) a fait un « dérapage » très contrôlé''. L'intéressé au premier plan (Pierre Nkurunziza), joue au désintérêt. Fidèle à ce que Iwacu.org a appelé sa « stratégie de l'escargot », qui consiste à « ne rien dire et laisser mousser » alors qu'il suit le débat, tâte le terrain, étudie les réactions des uns et des autres. ''C'est très intelligent'', conclut le site. L'agence Pana a constaté que de toutes parts « des voix continuaient à s'élever avec véhémence au lendemain du pavé dans la marre lancé par le ministre de l'intérieur. »
Dans une interview accordée à un « politologue » burundais, le même journal a enfoncé pratiquement le clou en affirmant que « vu son poste au gouvernement et sa place dans le Cndd-Fdd, M.Nduwimana n'a pas propagé une rumeur. Il a officialisé une position partagée par ses supérieurs » poursuit M.Barumwete.
''Après avoir subi un revers politique cinglant, le président Pierre Nkurunziza et ses partisans ne désarment pas'', indique le Pays. Pour ce journal si Nkurunziza et ses partisans restent fidèles à une telle stratégie, le Burundi entre dans un processus de désintégration des institutions du pays. Pourquoi un tel nihilisme politique ? se demande le journal qui estime que la seule raison expliquant se nomme « l'ivresse, la puissance du pouvoir qui possède complètement le président burundais' ». Le journal trouve en tout cas étrange d'observer comment, contre toute logique historique, Nkurunziza dépense actuellement une énergie folle pour « violer » la Constitution de son pays. Le journal ne perd pas espoir, estimant désespérément que tout n'est pas perdu, la Cour constitutionnelle pouvant encore sauver la démocratie burundaise d'une mort certaine, mais évitable.
Pour la plupart des écrits à ce sujet en tout cas, Nduwimana n'aurait dit tout haut que ce que tout le monde dans son camp pense tout bas, et pour preuve, a dit RFI cité par Arib. info « Le pouvoir ne dément pas. » Tous les démentis venus du camp présidentiels sont exclusivement de forme mais pas de fond.
Burundi transparence estime qu'au Burundi, "la démocratie est en panne".Ce n'est pas lui qui le dit mais un politologue qui tire sa conclusion de l'état de fragmentation des partis politiques déchirés sur initiative du pouvoir. Il se demande alors qui, dans une situation pareille, restera dans la course prévue pour 2015. Même son de cloche du côté de la RPA pour qui la situation politique actuelle au Burundi hypothèque les élections de 2015. Il se fait écho des propos du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies. Parfait ONANGA ONYANGA aurait estimé que « le climat politique actuel n'est pas favorable pour des élections apaisées en 2015 ».
Cndd-burundi.com tente d'expliquer l'inexplicable '' De la violence politique à la tentation du pire ou quand le CNDD-FDD nourrit les démons'', titre le site un long article d'analyse qui demande notamment sur qui les burundais peuvent encore compter quand des miliciens tétanisent les policiers. L'analyste en arrive à la triste conclusion : les piliers de l'Etat s'étant effondrés, la violence et la haine s'étant installées, la victime étant déjà indexée, le CNDD-FDD de Pierre Nkurunziza est prêt à massacrer.
La Paix ! Tel est le vœu des burundais. La manif des cathos et des anglicans à Bujumbura a fait sensation, une marche pour ce qui nous manque le plus : la paix. Pratiquement tous les sites ont couvert cet événement, '' une marche pour la paix ce 29 '' titre cndd-burundi.com. Marche de paix, non seulement à Bujumbura, mais en Europe où une marche manifestation a été organisée à Bruxelles à la place des bâtiments abritant les institutions européennes. L'appel à la manif avait été lancée par l'ADC-IKIBIRI, car ''le devoir de manifester le raz-le-bol'' s'impose selon l'une des figures de l'opposition, Pangrace Cimpaye,alors que pour Innocent Bano qui, apparemment, garde sa foi dans la capacité du pouvoir à rester à la hauteur ses responsabilité ''la prudence s'impose de la part de la communauté internationale''.
Devant pareille situation, Nkurunziza, lui ne voit que ''la montée en puissance des extrémismes religieux en Afrique et dans le monde'. C'était lors de l'ouverture à Bujumbura de ce que l'on a appelé ''une conférence internationale sur le dialogue interreligieux pour la paix et la prévention des conflits et des guerres en Afrique''. PANA a couvert mais n'a pas fait de commentaire, comme d'ailleurs d'autres quotidiens, comme pour dire : le tout se passe de commentaire.
La crise universitaire continue à faire du tabac aussi. '' Echec des inscriptions dans les universités publiques en grève au Burundi'', titre Arib. Info citant PANA. Pour le journal, moins de 1000 étudiants sur 13.000 ont répondu à l'ultimatum du ministre de l'enseignement supérieur les enjoignant à se réinscrire jusqu'au 1er avril et mettre fin à ce qu'il a appelé une grève '' intempestive''.
Burundi Transparence a fait état de '' l'échec de la stratégie de fermeté face aux étudiants grévistes'', rejoint par PANA qui fait état de ''l'échec des réinscriptions dans les universités publiques en grève au Burundi''. Tout aussi intéressant est le site Cndd-Burundi.com qui fait état de ''l'agonie de l'enseignement supérieur public'', reprenant une phrase célèbre d'Abraham Lincoln, un clin d'œil aux princes qui nous dirigent : ''si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance''.
IWACU.Org nous fait savoir que "les étudiants appellent la CNIDH à la rescousse sur la question de la bourse", après constat que le dialogue direct avec le pouvoir est en panne .
Survie pour les étudiants, survie pour la population, la vie est devenue difficile, très difficile. Syfia Grands Lacs, cité par Burundi transparence constate que '' même dans l'illégalité, tout est bon pour survivre''. Il constate que la vie est devenue tellement difficile que l'on n'hésite plus à tomber dans l'illégalité. De plus, comme les dirigeants ne se préoccupent plus de du respect de la loi et des règles, pourquoi le citoyen lamdas'embarrasserait-il ? Le principe selon lequel ''La chèvre broute là elle est attachée'', est devenu la devise.
Bonne nouvelle tout de même : la mairie de Bujumbura vient de faire plus de 8 milliards de Fbu de recettes, ''une première !", s'exclame Iwacu. De 2012 à 2013 en effet, les impôts et taxes collectés au niveau de la mairie de Bujumbura ont presque triplés. Mais, constatent nos confrères, la population se dit déçue quant à leur utilisation.
