jeudi, 27 mars 2014 13:20 Écrit par  Cyriaque Rubavu

Revue de Presse : 3 ème mandat présidentiel. J’y suis et j’y reste. « Les chiens aboient et la caravane passe. »

Plusieurs titres sur la récente confirmation par le ministre de l'intérieur de la candidature du président Pierre Nkurunziza pour le 3ème mandat. A remarquer qu'à la veille de cette annonce, Washington avait pourtant appelé les dirigeants des Grands lacs à respecter la limitation des mandats. Dans une longue interview publié à RFI., l'envoyé spécial du Président américain pour la région des Grands Lacs M. Russel FEINGOLD avait été on ne peut plus clair en paraphrasant pratiquement son patron à la maison Blanche :'' ce dont l'Afrique avait besoin, ce n'était pas d' hommes forts, mais d'institutions fortes''. Et d'ajouter : '' ce n'est pas une bonne pratique de modifier la Constitution simplement pour le bénéfice de celui ou de ceux qui sont au pouvoir''.

A la question de savoir quelle serait la réaction de Washington au cas où des pouvoirs passeraient outre ce conseil, le diplomate a été très diplomate : ''Nous verrons comment y répondre si la situation se présente, ''a-t-il dit, se contentant de conseils à ceux qui seraient tentés par ce type de tripatouillage, ''le respect de la Constitution est important, très important pour la population pour qu'elle ait l'impression de pouvoir participer et choisir son président, très important aussi pour la réputation internationale de ces pays de prouver qu'ils peuvent avoir des transitions pacifiques''.

Et pourtant... pourtant ''Nkurunziza sera candidat en 2015, annonce un ministre'', titre tout simplement Africatime, citant l'AFP. Et ce malgré le récent échec d'une réforme de la constitution qui limite théoriquement à deux le nombre de mandats présidentiels. Si la volonté de M. Nkurunziza faisait peu de mystère, c'est la première fois qu'un de ses proches annonce publiquement sa candidature, écrit une dépêche de l'AFP.

''Le président Pierre Nkurunziza briguera un troisième mandat'', renchérit Burundi transparence pour qui Edouard Nduwimana vient de relancer du coup la polémique sur ce sujet qui fâche. '' Une tentative de passage en force'' sous-titre le site, qui indique que les hostilités sont dorénavant engagées car après avoir perdu la première manche, le pouvoir burundais ''relance donc le bras de fer avec son opposition qui n'est pas prête à faire confiance à une Cour constitutionnelle qui a déjà montré ses limites.''

Une annonce qui a créé tout un tollé de protestations. L'opposition burundaise appelle à manifester à Bruxelles : l'invitation a été livrée, indiquent au moins deux sites dont l'un précise que la manifestation vise à dénoncer une menace de génocide qui pèse sur le Burundi''. ''Les Upronistes de Belgique tirent à boulet rouge sur le CNDD-FDD'', titre Arib. Info reprenant une interview lui accordée par un des représentant du parti en Belgique. Cela fait plus de 5 ans que l'ADC-IKIBIRI dénonce le comportement du pouvoir en complicité avec l'UPRONA, a fait observer l'intervieweur qui par ailleurs a demandé si le parti de Rwagasore va rejoindre l'ADC-IKIBIRI. Pas nécessairement a indiqué Philippe Ndagijimana, président de la section Uprona de Belgique. Pour lui ' on partage les points de vue de l'ADC ... mais ce n'est pas pour autant qu'on doit adhérer dans ADC- IKIBIRI ''

''Nkurunziza recalé par son propre camp entendra-t-il raison ?'', titre Africatime qui reprend le journal Le pays. Le journal constate en effet que Nkurunziza n'a pas réussi à obtenir la majorité qualifiée des membres du parlement pour réviser la Constitution dans le sens de lui permettre de ''rebeloter'' en 2015. Une attitude d'autant plus salutaire qu'elle permet à voir une image des parlements africains, qui, dans leur majorité, traînent la triste réputation d'être des caisses de résonnance de l'exécutif. ''Mais les apprentis dictateurs ont ceci de particulier qu'ils ont l'oreille dure et l'ego surdimensionné'' fait remarquer le journal, pour qui Pierre Nkurunziza, risque de ne pas tenir compte de la leçon de démocratie que viennent de lui administrer ses propres partisans, tout laisse croire que l'homme ne s'avouera pas vaincu.'' Et d'ajouter qu'il tentera probablement la voie référendaire pour contourner le camouflet de l'Assemblée nationale. Et, conclut le journal, '' l'on n'a pas besoin d'être un démiurge pour savoir que les résultats d'un éventuel référendum dans le contexte du Burundi, seront en faveur de celui qui tient la Bible d'une main et la verge de l'autre à Bujumbura''

Et donc : ''Nkurunziza, cet homme est dangereux pour la démocratie et pour le Burundi''.

En refusant tout net le changement de la constitution, l'assemblée nationale burundaise s'est couverte d'éloge : ''les députés suivistes du Togo doivent s'inspirer de l'exemple du parlement burundais'' titre Togo infos qui développe un large article sur fond de croyance que Nkurunziza a été rejeté par les siens du CNDD-FDD, et que par conséquent '' C'est clair que tous ces faits illustrent avec éloquence le désir profond et légitime de tout peuple d'alterner dans un intervalle maximal de 10 ans, la succession des dirigeants''.

A toute chose malheur est bon, semble dire une bonne partie de la société civile, pour le FOCODE en tout cas repris par IWACU, avec la déclaration de M. Nduwimana, '' c'est la fin de l'hypocrisie''. Car à chaque fois que la question du 3ème mandat de Nkurunziza était posée, la réponse était toujours la même: « Il faut attendre la position du président sur cette question ».
''Et si c'était finalement vrai ?'', s'exclame RPA de ce 25 mars. Une exclamation qui se transforme vite en une affirmation, car oui, ''la situation est clarifiée aujourd'hui puisque Edouard Nduwimana l'a annoncé en lieu et place du gouvernement''. '' C'est une première d'entendre le président de la république persister et signer de se présenter pour un 3ème mandat alors que la constitution le lui interdit''.

Dans sa centième livraison comptant pour ce mois de mars, Afrique-Asie sous la plume de François Misser s'interroge '' Pourquoi alors le président Nkurunziza a-t-il pris le risque de mettre en péril le fragile équilibre institutionnel burundais ? Tout simplement '' parce que l'UPRONA a rejoint les autres partis dans la dénonciation du dessein du chef de l'Etat de briguer un troisième mandat en 2015'' répond-il.

Une bonne nouvelle tout de même, pour celui qui veut bien y croire : '' une conférence internationale réunissant les représentants des confessions religieuses et organisations de la société civile'' se tient à Bujumbura, sous le haut patronage, tenez-vous bien, ... du Président de la République son Excellence....Pierre Nkurunziza '', nous informe Burundi-information. Objectif de la rencontre : '' la prévention des guerres et des conflits en Afrique''. Une conférence ouverte avec faste, fanfare et roulement de tapis rouge, fait remarquer Burundi Information, et qui a connu la participation entre autre du tanzanien Ali Hassan Mwinyi, le représentant de l'Emirat du Koweit et de l'Arabie saoudite, les représentants du corps diplomatique et des bailleurs de fonds.

Prévenir les conflits, un thème qui vient à propos, ou plutôt tard, car pour ce qui est du Burundi, les conflits sont là. Conflit politique, à l'instar de celui sur la constitution et les mandats, conflits sociaux illustrés notamment par la grève des étudiants et des syndicats, conflits judiciaire avec pour exemple les prisonniers illégaux etc... C'est à se demander si la conférence ne vient pas tard.
Tard oui, surtout avec le tableau économique qui s'assombrit. Même ''Les produits Brarudi de moins en moins consommés'', nous apprend IWACU, une chute de 30% depuis l'été dernier, c'est énorme, et pour cause,'' prix élevés et faible pouvoir d'achat des clients'', précise le journal.

Et pour rendre l'équation plus compliquée, ou plutôt comme réponse à une telle situation, l'Olucome appelle ''à marcher contre la paupérisation''. Le patron de cette organisation de lutte contre la corruption s'indigne que des dirigeants d'un pays comptant parmi les 10 plus pauvres de la planète '' se comportent comme si notre pays était le plus nanti de cette même planète''.

Tout cela fait que la Belgique se dit en tout cas préoccupée par '' une apparente montée des tensions et la réduction de la liberté d'expression et d'association" au Burundi, c'est l'agence Belga qui l'indique, il tire son information d'un communiqué rendu public par le du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui réagissait aux dernières condamnations de manifestants au Burundi.

Se référant toujours au même communiqué, Arib.info rappelle le même appel au dialogue et à la cohésion nationale lancé par la Haute Représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton. Dans de telles situations, les acteurs politiques doivent faire preuve de "calme et de modération", "privilégier le dialogue" et "exclure la violence" pour assurer au peuple burundais un processus électoral libre et pacifique, dit le communiqué de M Reynders.
SERA-T-IL ENTENDU ? THAT'S THE QUESTION.



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