Cette société opère comme son prédécesseur Forever Living Products qui s'est implantée au Burundi il y a quatre ans. Les deux sont toutes du domaine médical. Par un système de chaîne au sein des acheteurs- vendeurs, elles vendent des produits appelés suppléments alimentaires qui, selon ces sociétés, une fois consommés ont des effets préventifs et curatifs.
La grande question qui se pose pour ce genre de sociétés est de savoir avec assurance si ces suppléments alimentaires remplissent les conditions hygiéniques exigées pour tous médicaments ou alicaments et surtout ceux dont la prise exige la voie orale, si on considère le temps que ces produits passent entre les mains des vendeurs, les lieux de conservation et les règles de posologie. Car bien que ces règles soient soigneusement et scrupuleusement données aux acheteurs, il n'est pas évident qu'elles soient gardées et fidèlement transmises aux consommateurs.
Bien plus, même si ces sociétés évitent l'usage du concept de médicaments pour se justifier et échapper aux lois médicales selon lesquelles seuls le médecin et le pharmacien sont habilités à prescrire des médicaments aux malades, les milieux ruraux restent à protéger des risques liés à la prise de médicaments dont l'état est douteux. Pour aller plus loin, y aurait-il des vendeurs qui oseraient affirmer,déclarer que les suppléments alimentaires qui sont en leur possession sont périmés. Si un tel courage existe ou peut exister pour des personnes bien intentionnées, quand et à qui le feraient-elles ?
L'inquiétude est partagée par Mr GIKORO Emmanuel, ex Ministre de la Santé publique lors de sa présentation du rapport d'étude menée auprès des maisons de vente et de stockage des médicaments au Burundi .Selon lui, bien des lieux de stockage de médicaments ne remplissent pas les normes exigées et par voie de conséquence influent sur l'état des médicaments.
Le Ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida devrait dans les meilleurs délais mener des études approfondies sur les suppléments alimentaires commercialisés par ces sociétés et cela depuis leur siège jusqu'aux consommateurs. Quant au Ministère du commerce et de l'industrie ayant l'enregistrement des sociétés dans ses attributions, il devrait être vigilant et anticiper les conséquences néfastes des produits que ces sociétés commercialisent au sein de la population.