1. Discours sur l'éducation.
A l'ouverture de l'année académique 2007-2008 a l'université du Burundi, il promet la construction de cinq campus universitaires et trois instituts. Suite à la réaction mitigée des étudiants qui semblaient se moquer de ces propos, il leur lance « muryamyekugahiye »c'est-à-dire, vous dormez sur un trésor. La situation est qu'après dix ans à la tête de l'Etat, le Burundi reste avec une seule et unique université à laquelle le régime fait subir tous les affres de la mauvaise gestion à commencer par les divisions entre les étudiants en poursuivant par les détournements, la mauvaise gestion de ses ressources et des carrières des professeurs. L'Université du Burundi est devenue l'ombre de lui-même d'autant qu'elle ne peut faire exception par rapport à la conduite générale des autres affaires. En effet, l'éducation, depuis l'école primaire jusqu'à l'université en passant par l'enseignement secondaire, constitue un véritable gâchis, une politisation à outrance avec des responsables qui ne font que patauger. Les conséquences sont incalculables : toute une génération sacrifiée de jeunes, une situation qui va se répercuter sur le pays pendant plusieurs décennies. Les valeurs morales sont les premières victimes de cet imbroglio avec les viols, les tricheries presque institutionnalisés.
-Au cours de la même année, il promet sans sourciller que tous les collèges du pays verront ouvrir des cantines pour servir des repas à tous les enfants qui les fréquentent et cela gratuitement ; Cette déclaration n'a engagé que ceux qui y croyaient mais la désillusion était totale chez les enfants et les parents qui y voyaient un signe de soulagement. Evidemment Nkurunziza est l'unique à ignorer qu'il a mis la population dans des conditions de mendicité et qu'il n'est pas organisé pour nourrir les lycéens tant qu'il ne peut le faire pour la population en général.
-L'autre annonce aussi rocambolesque qu'insensé a été que 40% du budget national sera consacré à l'éducation nationale. Cette annonce lancée au cours des séances auxquelles ils s'adonnent à cœur joie lorsqu'il prétend répondre aux questions de la population à travers les journalistes est un autre bavardage de plus. Impossible de s'imaginer s'il se rend compte de l'impact d'un discours du président de la République sur la vie de la nation. Il a cependant l'avantage de détenir les capacités énormes d'amnésies qui lui permettent de dormir même après de tels mensonges et de se réveiller après avoir oubliée tout ce qu'il a dit la veille.
2. Discours sur le développement :
Du haut de sa tribune un jour du premier juillet, la fête de l'indépendance, il déclare au monde que les financements et les aides extérieurs au gouvernement doivent venir sans conditions. La raison de son optimisme étant que les bailleurs de fonds et autres donateurs détiennent les fonds par la volonté de Dieu et que s'ils ne les donnent pas ils subiront la colère de ce dernier. De cet argent, il rêvait de réaliser beaucoup de chefs-d'œuvre entre autres qu'il ne tarde d'annoncer à savoir:
-La construction de six barrages hydroélectriques en une année, sachant bien qu'un seul barrage prend au moins quatre ans pour son achèvement.
-La construction de cinq stades olympiques à travers tout le pays. Souvenons-nous que Nkurunziza a trouvé un chantier en cours du stade olympique en construction à Ruziba qu'il n'a jamais été capable de poursuivre et qui maintenant est presqu'abandonné. A ce sujet, en vendant le terrain de Kigobe à l'ambassade américaine pour y ériger ses nouveaux bureaux, il était prévu que les fonds de cette vente servent à la poursuite du chantier Stade Olympique. Mais malheureusement cet argent n'est jamais apparu sur le compte du ministère des sports et son affection ne s'est trouvée nulle part dans le budget de l'Etat. Le chantier est actuellement en détresse.
-L'autre grande annonce a été la promesse de construire trois aéroports internationaux dont le plus importants est celui de Bugendana, je pense qu'il n'y a pas de commentaire à ce sujet à part que le régime est incapable même d'entretenir l'aéroport de Bujumbura avec comme résultat les accidents réguliers qui sont évités de justesse.
-Nkurunziza a trouvé sur la table un dossier complet négocié par ses prédécesseurs pour la construction d'un palais présidentiel par le Gouvernement chinois. Dans sa politique avec l'Afrique, la Chine offre aux gouvernements africains au moins une infrastructure sociale chaque année. Plus important est que cette infrastructure déjà homologuée doit impérativement être réalisée avant d'entamer une autre. Pour le Burundi depuis 2005 le dossier du palais présidentiel n'attendait que son exécution. Malheureusement, malgré les efforts des chinois pour pousser le gouvernement sur ce dossier, Nkurunziza a toujours constitue un obstacle à sa réalisation préférant poursuivre les locations à l'INSS et autres propriétaire privés. Le malheur du peuple burundais est que cette attitude a contribué à bloquer toutes les autres initiatives chinoises. La raison de ce manque d'intérêt est qu'il trouve que le Gouvernement chinois offre une infrastructure et non l'argent liquide pour détourner.
-Citons brièvement la promesse que les fruits d'avocats allaient constituer une source de devises pour le pays ; que le Burundi deviendra le Singapour de l'Afrique en 2020 et j'en passe.
3.Au niveau politique et sécuritaire:
-Nkurunziza promet toujours que les élections seront les meilleures que le pays a déjà connues en même temps qu'il ferme totalement l'espace politique. Il entretient la terreur et la tyrannie sur tout le territoire dans la volonté affichée d'empêcher toute autre formation politique de s'exprimer. Comme en 2010 il fait tout pour être seul lors des compétitions qui s'annoncent et c'est cela les élections qui se déroulent « merveilleusement bien ».
-Concernant le dossier de sa première législature sur l'emprisonnement de l'ancien Président et Vice- président de la transition. Nkurunziza avait promis de rendre public les preuves irréfutables de préparation de complot d'un coup d'Etat pour justifier leur détention. A l'époque, le journaliste Alexis Sinduhije lui avait répliqué qu'il lui donne cent ans pour trouver ces preuves. Toute honte bue, il les a relâchés comme il les avait arrêtés sans aucune explication à la population qui attendait de savoir les motifs de ces arrestations. Fut là un des mensonges grossiers de son quinquennat.
-Mensonges également dans ses différentes déclarations selon lesquelles il n'y aura plus de guerre au Burundi. Il utilise souvent un style lyrique en langue nationale en révélant d'une manière quasi prophétique qu'il pleuve ou qu'il neige, il n'y aura plus de la guerre au Burundi et qu'il prend à témoin le Bon Dieu du ciel (mugarama,muvyuka,ntangwano izosubira mu Burundi,ehee,Imana yo mw'ijuru nico cabona).L'ironie du sort est qu'il sait que la guerre ne s'est jamais arrêtée au Burundi et que les têtes tombent quasi-quotidiennement du fait de son régime. Il sait que les guerres naissent des conflits mal réglés ou entretenus et par conséquent il sait aussi que rien n'empêche que le pays puisse connaitre une guerre d'envergure dans les conditions de gestion actuelle. Après son élection en 2005 la guerre a continué à faire des ravages, de même qu'après son élection en 2010 tous les opposants sont rentrés dans les prisons, l'exil et la clandestinité tandis que les malchanceux se sont retrouvés les têtes coupées. La guerre que Nkurunziza a lancé contre son peuple est en cours et ne semble pas vouloir s'arrêter, reste à savoir s'il va continuer à être vainqueur.
4. Au point de vue de la Gouvernance :
Les mensonges se sont accumulés au fur des années suivant une progression déroutante:
-Il déclara que les cahiers de l'Ouganda constituaient un don du gouvernement ougandais alors que c'était une dette en remboursement;
-Mensonges lors de l'annonce de sa politique de tolérance zéro contre la corruption.
Quant à ses hommes, à commencer par les membres du Gouvernement, les mensonges et les écarts de langage sont devenus une culture.
-La première sortie de Joseph Ntakarutimana en tant que ministre de la bonne gouvernance sera de demander aux voleurs des deniers publics de venir se confesser auprès de lui. En effet, il leur a donné trois mois de grâce au lieu de les arrêter et les juger. C'était sans aucun doute dans l'objectif inavoué de pouvoir les négocier en vue des arrangements obscurs.
-Une autre déclaration sinistre fut celle KarengaRamazani, ministre de la communication de l'époque devant les diplomates qu'il avait eu le soin de réunir. Suite au tollé général que la vente de l'avion présidentiel avait provoqué, il leur lança qu'un gouvernement élus a droit de prendre n'importe quelle décision y compris celle de pouvoir donner l'avion gratuitement à celui qu'il veut. Argument selon lequel il n'y a aucune raison de s'alarmer lorsqu'un gouvernement élu détourne les fonds de l'Etat.
-D'autres discours divisant les citoyens étaient monnaies courantes comme celui de Sinankwa Denise alors ministre du commerce. S'expliquant sur le fait que la vente du sucre de la Sosumo était devenue un monopole des membres du parti au pouvoir, elle avait expliqué qu'il est normal que la majorité de ceux qui reçoivent le sucre soit du CNDD-FDD parce qu'ils sont nombreux dans le pays, comme quoi les non membres de son parti n'avaient pas droit au commerce à cette denrée. Depuis, toutes les fraudes par les membres du CNDD-FDD sont autorisées.
En gros, Nkurunziza fait et dit ce qu'il veut tout en se moquant de la portée de ses paroles et gestes comme si le pays se gère par des slogans à la place des programmes. Comme il l'a si bien expliqué un jour, sa méthode consiste à se comporter comme un escargot, qui cache ses antennes dans la coquille en vue de se mettre à l'abri des critiques que ses discours engendrent au sein de son peuple.
