mardi, 18 mars 2014 19:42 Écrit par 

Revue de la presse

Tous les médias locaux ont traité de la question ou plutôt le problème de l'Université du Burundi aujourd'hui fermée et celui des fameuses violences du 08 mars et de leurs conséquences.

A propos de l'Université, certains médias non gouvernementaux pensent que le gouvernement s'est mis les épines aux pieds. Plus de 12.000 étudiants grévistes expulsés, reprend la PANA qui rappelle que la décision du renvoie a été prise au lendemain d'un déclenchement d'une grève illimitée, « illégale », précise Joseph Butore, ministre de l'enseignement supérieur. Iwacu .org reprend les propos du recteur de l'Université pour qui « Les étudiants doivent faire une compétition ». Dans sa conférence de presse M Gaston Hakiza affirme tout net que « « : « Nous n'avons pas de partenaire qui finance la bourse des étudiants ». Et donc, comme la rubrique ne peut couvrir les bourses de seulement 4500 étudiants, il est impératif de faire le tri qui va encourager la compétition. Et pour confirmer ses dires et bien noter l'ampleur de la tâche, «un étudiant interne à l'Université du Burundi coûte à l'Etat 2,5 millions Fbu par an », dit-il.

BBC Afrique a repris les propos d'un représentant des étudiant ; ce dernier estime qu'il s'agit bien d'une décision brutale, le gouvernement ayant opté de « trancher dans le vif pour casser tout de suite ce mouvement de grève ». Pour la radio, cette mesure « radicale » fait office de réponse à la grève des étudiants débutée mercredi dernier. Pour un cadre du ministère de l'enseignement supérieur, c'est une réponse à la crise financière que traverse le pays, l'un des plus pauvres de la planète et qui vit grâce aux aides internationales. Cette charge financière est devenue ingérable, a-t-l confirmé. Mais alors, se demande-t-on dans les conversations de Bujumbura, pourquoi avoir attendu la grève pour prendre une telle mesure!

De tous les partis politiques, le CNDD de Léonard NYANGOMA a été le premier à réagir, il a supplié le pouvoir de '' ne pas supprimer la bourse » après avoir condamné l'acte de suppression qu'il qualifie de '' de mesures régressives'' qui par ailleurs fragilise d'avantage l'enseignement supérieur au Burundi.

Bujumbura news reprend la déclaration du FOCODE pour qui ''le gouvernement burundais doit savoir que l'égal accès à l'éducation est une garantie constitutionnelle''. L'organisation de la société civile considère que c'est devenu habitude pour le Gouvernement de chaque fois recourir à la force au lieu de faire face aux questions posées par voie de dialogue.

Les violences du 08 mars et leurs conséquences restent toujours à la une de la plupart des journaux

Comme tous les autres médias locaux tant locaux qu'internationaux, RFI du 17 mars a annoncé la suspension du MSD, estimant que ''les condamnations et autres appels à la modération lancés par la communauté internationale n'y ont rien fait''. Après les violents affrontements entre les militants d'un parti d'opposition et la police, qui a tiré contre les manifestants, l'heure semble être à la répression. « Le gouvernement burundais vient de franchir, durant le week-end du 15 mars, un palier supplémentaire dans la voie de la répression ». Cette suspension de quatre mois ne semble guère impressionner le porte-parole du MSD, comme d'ailleurs les militants de l'ADC IKIBIRI, car de toute façon, estgime Nyamoya François, « « on était déjà suspendu de facto, car le pouvoir nous interdit systématiquement de manifester et même de tenir de simples réunions depuis des mois ». RFI rappelle que la société civile et les médias sont aussi dans le viseur du pouvoir, le Conseil national de sécurité s'étant pris violemment aux stations privées et à certaines activités de la société civile, coupable à ses yeux de '' pactiser avec l'ennemi''.

L'UBJ précisément n'a pas tardé à réagir par le biais d'IWACU.org notamment où il indique que « la RPA (n) a fait (que) son travail, et plus que cela '' il s'est acquitté de son de voir'' ; l'Union burundaise des Journaliste réagissait donc aux propos de la CNS ( Conseil national de sécurité) qui avait notamment dénoncé le caractère « déviant » de certains médias. Le CNS avait demandé à la Conseil national de la Communication de sévir contre ces médias. Et à l'UBJ de demander à ce dernier de faire preuve de discernement entre « injonctions politiques et responsabilités »

Pour Burundi information.Com apparemment bien en odeur de sainteté avec Bujumbura, « les burundais doivent dire non à la manipulation ». Face à une « soi-disante opposition hautement irresponsable, qui se livre régulièrement à des actes purement terroristes, tout le monde comprend désormais que la population doit accroitre la vigilance pour barrer la route aux fauteurs de troubles ». Tout un programme.

Le Témoin Nyabusorongo dans ses dossiers du top secret et pour qui « le monde ne sera plus le même lorsque vous aurez ouverts ces dossiers brûlants », Nyabusorongo révèle que « Comme les Egyptiens à la place Tahrir au Caire, Sinduhije voulait que les militants du MSD, ceux de l'ADC IKIBIRI, la JRR derrière Charles Nditije et les femmes de l'UPRONA convergent vers la place de la révolution. Il rêvait alors de prononcer un discours et de prendre solennellement la tête du printemps arabe au Burundi comme si Léonce Ngendakumana (alors attendu au podium) devait passer le flambeau et montrer la vraie face de l'ADC IKIBIRI ». Heureusement, « l'homme propose et Dieu dispose ». Conclut le site. « En rêvant de révolution, Sinduhije a fait de son parti un gâchis », d'où donc la suspension. Une suspension en tout cas dénoncée par l'ADC-IKIBIRI dans une déclaration rendue publique en intégralité par Arib.info. Pour l'ADC IKIBIRI il s'agit d'une mesure qui n'a d'autres visées que de « détruire tous les partis politiques d'opposition » avant le rendez-vous de 2015.

La justice on le sait s'est saisi de l'affaire, des dizaines de militants de l'ADC IKIBIRI ont été arrêtés et emprisonnés, leurs procès ont été ouverts le 18 mars, et Net Press parle d'une '' journée de « procès politique »'' à Bujumbura. Il faisait référence à la comparution des 69 prévenus de l'ADC-IKIBIRI et du procès de Fréderic Bamvuginyumvira

A ce propos justement, AGnews titre : '' Les 69 délinquants membres du MSD jugés au TGI de Bujumbura'' assistés d'une vingtaine d'avocats. Pour le site, les 69 sont accusés d'avoir « bravé une interdiction de manifester'' en affrontant, armes et « pavés de pierre » à la main, la police burundaise. Ag news nous apprend que le Parquet burundais a requis la prison à perpétuité pour 46 des « anarchistes » violents du MSD, jugés pour « participation à un mouvement insurrectionnel. MSD suspendu donc, une dizaine de prisonnier à la barre, le président de l'APRODH déplore le fait que les membres du MSD ont été arrêté et ont comparu à l'insu de leurs avocats, le dossier de flagrance qu'évoque le ministère public n'en est pas un puisque des mandats d'arrêts ont été émis. C'est en tout cas ce que reprend la plupart des médias locaux, à part Rema FM pour qui ce sont des criminels qui ont été appréhendés.

IWACU.org pose une question ; « Probable libération provisoire de Bamvuginyumvira ? Le site reprend les propos plutôt pessimiste de l'avocat du prévenu qui s'appuie sur l'état dez santé du détenu dont la voix ne sort même plus. Me Fabien Segatwa, signale, en outre, que même le ministère public a sollicité, auprès de la Cour anticorruption, la liberté provisoire de son client et lui demande de payer une caution qui puisse garantir sa représentation en justice.
Pour ce même site en tout cas, « Ni la police, ni le MSD ne sortent grandis de cet affrontement, la première ayant fait usage d'une force disproportionnée, le second pour s'être mis à la séquestration des policiers, »un acte grave et contreproductif », estime IWACU.org. Ces événements sont en tout cas « alourdir encore plus un climat pré-électoral pourri » qui fait que des citoyens « commencent à s'interroger sérieusement sur la tenue des prochaines élections »

Les avocats de la défense estime que la police a commis des crimes, et un crime ne pourrait rester impuni, c'est en tout cas l'avis des avocats du parti MSD et des blessés ont porté plainte pour tentative d'assassinat, lésions corporelles volontaires, destruction méchante, non assistance à personne en danger, contre 6 officier de police qui commandaient l'opération du 8 mars.

Pour Burundi transparence en tout cas, le commissaire régional Gahungu Bertin, est devenu '' un des symboles de la brutalité et de la sauvagerie de la PNB, la police nationale burundaise.
Et au site de confirmer à haute voix ce que tout le monde pense tout bas '' C'est le chef de l'Etat en personne qui a donné l'ordre de tuer Sinduhije Alexis, le fameux ''numéro un'' donneur d'ordre pour les basses besognes n'est autre que le Chef de l'Etat lui-même. Et de faire observer que certains policiers et militaires refusent de répondre aux ordres, et ce serait de cette manière que finalement Alexis a eu la vie sauve. Pour un moment au moins, car la chasse à l'homme se poursuit.''

L'AFP rappelle que le gouvernement du Burundi a "rejeté et déploré le parti pris" de la communauté internationale, en réaction aux critiques formulées par l'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis après de violents affrontements entre des membres de l'opposition et la police.

Rejoignant les autres acteurs de la communauté internationale, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait en effet déploré jeudi "les restrictions croissantes à la liberté d'expression et de rassemblement".

Le gouvernement a en tout cas du mal à y voir clair, "Que ce soit les USA, que ce soit l'UE ou l'ONU, tous ont des diplomates au Burundi. On se demande pourquoi ils ne disent pas ce qu'ils voient sur le terrain et se contentent de rapporter sans vérifier les accusations sans fondements de l'opposition et de la société civile" ? s'est interrogé M. Nzobonariba, porte-parole du gouvernement pour qui ce qui s'est passé le samedi 08.03 n'était ni moins ni plus qu'un '' une situation de rébellion '' et qu'aucun gouvernement au monde n'aurait pu s'y prendre autrement.

Les mêmes médias se sont longuement appesantis aux tentatives de discussion entre les factions du parti UPRONA. Ils faisaient miroiter une lueur d'espoir, suscité par les députés de l'UPRON qui avait appelé à des discussions avec la médiation d'un sage, un appel qui ne semble pas avoir eu d'écho, au vu du moins de la conférence de presse organisée par Mme Nibigira pour qui la police avait des raisons de tirer sur de femmes qui manifestaient.

Bujumburanews fait allusion à la lettre du parti au pouvoir au secrétaire général de l'Onu à proposd'une communication que l'opposition burundaise a passé aux nations Unies. Pour le parti de Pierre Nkurunziza, c'est un débordement de la liberté d'expression dont a usé et abusé l'opposition de l'ADC IKIBIRI. Pour Pascal Nyabenda, les propos de l'ADC ne sont que des 'de mensonges de ceux qui veulent couvrir leurs rôles joués dans les drames qu'a connus le Burundi''.

Les concernés n'ont pas tardé à réagir ; le président de l'opposition extra parlementaire Léonce Ngendakumana a salué la lettre du CNDD-FDD, il a particulièrement apprécié le fait que la lettre ait demandé à l'ONU de continuer à assister le Burundi. Par contre il est dit scandalisé par la menace d'une poursuite judiciaire à cause de ses propos, car dit-il, il a parlé au nom de l'ADC –IKIBIRI et non en son propre nom.

N'empêche, le Conseil National de Sécurité se dit satisfait du climat de paix qui règne dans le pays malgré les sons de cloches qui clament le contraire. A l'issue de sa réunion, le Conseil s'est inscrit en faux contre certains médias qui diffusent des informations qualifiées d'''alarmistes''.

Au-delà des apparences, le gouvernement est conscient de la gravité de la situation, aussi le ministre des Relations Extérieurs et de la Coopération a-t-il rencontré presque en catimini les représentants de l'union européenne pour leur décrire à sa manière la situation au Burundi. C'est Bujumburanews qui le révèle. Une initiative saluée en tout cas par le chef de délégation de l'Union européenne au Burundi, l'ambassadeur Patrick Spirlet, a félicité le ministre des Relations extérieures et de la coopération pour cette initiative. Comprenez en langage diplomatique : vous venez de désamorcer une bombe, mais l'épée de Damocles reste au-dessus.

Burundi Transparence reprend TV5 Monde où le porte-parole du gouvernement congolais révèle que le président Kabila se prépare à terminer son dernier mandat pour laisser la place à son successeur. Pendant ce temps, Pierre Nkurunziza se prépare à briguer un troisième en violation de la constitution et de l'accord d'Arusha. Le site fait observer toutefois que les partis politiques de l'Alliance pour le Changement démocratique"ADC-IKIBIRI" semble engager leur vitesse pour barrer la route à Pierre NKURUNZIZA. Et à ceux-là faut-il ajouter l'opposition interne de son parti CNDD-FDD qui atteint plus de 85 pour cent. Le meilleur choix pour le chef de l'Etat serait de renoncer à la candidature à sa propre succession afin d'assurer une sortie honorable comme Joseph KABILA

Les dernières actus


Déclarations
Mupfasoni Ntibwirizwa Bernadette umutambukanyi w’umuhisi Ndarubagiye Leonce, muryango usigwa na Leonce Ndarubagiye Ncuti, Bagenzi, Bavandimwe ...
En savoir plus
Déclarations
Le président du parti CNDD, l’Honorable Léonard NYANGOMA a une profonde affliction d’annoncer le décès du Secrétaire Général de ...
En savoir plus
Déclarations
Bagumyabanga ba CNDDBagumyabuntu ba FFDNamwe Ntebutsi za JPDBarundi,Barundikazi,Bagenzi mwese, ncuti za CNDD, 1. Munkundire ntangure kubaramutsa ...
En savoir plus
Actualités internationales
En tant que mouvement transnational regroupant des organisations africaines et afro-descendantes de la Diaspora et de l’ensemble du continent, ...
En savoir plus
Actualités internationales
DYNAMIQUE UNITAIRE PANAFRICAINEcontact@dup-international.org communiqué de presse Depuis le renversement du pouvoir de Mohamed BAZOUM au Niger par ...
En savoir plus
Prev Next