FND, une armée ou une milice du parti CNDD-FDD.
Selon les informateurs, il est interdit actuellement aux militaires d'écouter ou lire tout médias comme Inzamba, Humura qui critique le parti au pouvoir. La transformation des FDN en une milice du CNDD-FDD s'est effectuée progressivement et accélérée à partir de 2014, au moment chaud des débats sur le troisième mandat de Nkurunziza. Les miliciens formés à Kiliba Ondes ont été introduits au sein des FDN en violation des règles élémentaires de recrutement des militaires et surtout de la constitution. Les informateurs ne nous cachent pas que l'équilibre ethnique au sein des FDN a déjà été rompu.
Les militaires ont été formés et savent faire leur métier. La majorité des miliciens Imbonerakure n'ont reçu en général que l’uniforme de l’armée et de la police pour devenir militaires ou policiers. Contrairement aux militaires bien formés respectueux des droits des citoyens, les miliciens exécutent sans tergiversation les ordres de tuer la population de leurs chefs.
Les missions de maintien de la paix et de la sécurité.
Auparavant, les militaires qui partaient en missions de maintien de la paix et la sécurité à l’étranger, étaient sélectionnés en priorité parmi les militaires qui n'avaient jamais eu cette chance d'aller en ce genre de mission, c'est devenu un privilège, malgré le risque d'attentats qu'ils y encourent. Actuellement, les choses ont changé. Aujourd'hui , ce critère d'équité a été abandonné, on privilégie les militaires qui se sont distingués dans les exactions contre l'opposition en guise de remerciements. Ceux-là mêmes qui tuent beaucoup d’innocents. Le cas le plus effarant est celui de l’Adjudant major Ndayishimiye et bien d’autres.
Les inquiétudes des militaires.
Certains militaires ne cachent plus leurs inquiétudes sur le devenir de leur institution dont l'image et la composition devraient garantir l'unité et la souveraineté du pays. Nous leur avons tendu le micro et voici en résumé ce qu'ils expriment comme inquiétudes:
- Actuellement, de plus en plus, on parle de l'existence de mouvements rebelles. Le pouvoir pointe injustement du doigt les ex FAB en majorité tutsi qu'ils seraient de mèche avec ces mouvements rebelles, cela sert de prétexte au régime pour renforcer les divisions ethniques au sein de l'armée.
- Le gouvernement serait entrain de mettre sur pieds une armée monoethnique. Plusieurs militaires Tutsi et Ex FAB ont pensionné, d'autres ont été tués, tandis qu'un grand nombre parmi eux se sentant menacés ont fui l’armé ou alors ont été arrêtés et emprisonnés. L'article 257 alinéa 2, stipule que « Pendant une période à déterminer par le Sénat, les Corps de défense et de sécurité ne comptent pas plus de 50 % de membres appartenant à un groupe ethnique particulier, compte tenu de la nécessité d’assurer l’équilibre ethnique et de prévenir les actes de génocide et les coups d’Etat». La grande inquiétude est que cet équilibre aurait déjà été rompu. Le danger et grand problème est que le pays risque de tomber encore une fois dans les conflits d’ordre ethnique qui l’ont endeuillé depuis son indépendance.
- Certains observateurs neutres commencent à craindre des actes de génocide au Burundi et des crimes contre l'humanité, le dernier rapport des experts des Nations Unies a déjà alerté le monde entier sur cette question. En réaction à ce rapport, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU vient de voter une résolution contestée après le régime en place. Le massacre actuel des militaires des ex FAB poussent la population des tutsi à croire qu’ils peuvent être tous tués d’un moment à l’autre, et vivent dans une peur permanente.
Le gouvernement actuel est incapable redresser la situation et trouver la solution à une crise dont il est à l'origine. Il fait feu de tout bois pour attiser le feu, semer la haine entre les burundais, semer la zizanie. L’important est que le peuple burundais tienne bon, résiste à ces virus de haine ethnique véhiculés par le régime en place. Aux divisions et provocations ethniques, il faut répondre par le resserrement de l'unité et la solidarité nationales. Qu’aucun burundais ne devrait pas se résigner pour laisser le courage au gouvernement qui se fait un lion devant les antilopes qui n’osent blâmer aux environs. Le courage est la détermination de chacun montreront tôt ou tard à la clique au pouvoir que rien n'est comme avant, les choses ont changé. Un peuple uni est invincible.
