Au début des manifestations qui ont commencé le 26 avril 2015, tous les militaires étaient calmes et n'empêchaient la population de faire les manifestations, surtout en Mairie de Bujumbura. Par contre, lapolice quant à elle, tirait à balles réelles sur les manifestants pacifiques. Plusieurs d’entre sont morts, d’autres ont été conduits en prison. C'est ainsi que le 26 avril 2016, le jeune Jean Népo de 16 ans fut tué par la police alors qu'il revenait de la messe dominicale de l'église Saint Joseph de Ngagara à Bujumbura.
La division ethnique à l’ISCAM a commencé après le contre coup d’État manqué du 13 mai 2015. Certains candidats officiers de l’ISCAM ont commencé à faire des réunions qui se tenaient chaque dimanche au bistrot dénommé Iwabo w'abantu appartenant à l'ancien patron du service national des renseignements-SNR de feu Général Adolphe Nshimirimana. Ces réunions se sont poursuivies et la situation envenimée par les discours de haine ethnique des dirigeants du parti au pouvoir le CNDD-FDD, n'a fait que se détériorer.
Lors de la mascarade électorale de 2015, la situation était tendue. Les étudiants de l’ISCAM qui avaient participé dans les réunions au bistrot Iwabo w’abantu ont commencé à surveiller et faire la chasse à leurs compagnons d'armes sous prétexte fallacieux que ces derniers n'auraient pas honoré leur devoir civique de participer au scrutin électoral biaisé.
Le Général Adolphe Nshimirimana, d’ethnie Hutu, a été tué le 2 août 2015. Les étudiants de l’ISCAM qui avaient participé dans les réunions d’Iwabo w’abantu se sont énervés et se disaient que les autres se réjouissaient de la mort de ce Général. Une semaine après, le colonel Jean Bikomagu d’ethnie Tutsi, a été assassiné à son domicile. Ce dernier était un ancien Chef d’Etat-major Général de l’armée. Les étudiants de l’ISCAM manipulés par le régime participant régulièrement dans les réunions d’Iwabo w’abantu n'ont pas pu se retenir et ont manifesté ouvertement leur joie suite à la mort du colonel Jean Bikomagu et se disaient entre eux : « Mbega Bikomagu yari akiriho », qui signifie : « Bikomagu, était-il encore en vie ? ».
Le 9 septembre 2015, il y a eu une embuscade tendue contre le chef d’Etat-major Général de l’armée Major Prime Niyongabo. Heureusement pour lui qu’il a pu s’échapper. C’était tout près de l’Ecole Internationale de Bujumbura. Parmi ceux qui ont tendu cette fait l’embuscade, certains ont été tués sur le champ, tandis que d'autres ont pu s’enfuir avec leurs armes. Parmi ceux qui ont pu s’enfuir, il y avait deux candidats officiers, deux Sous-officiers d’ethnie Hutu et un homme de troupe d'’ethnie Tutsi. Les jeunes étudiants de l'ISCAM qui ne sont pas conviés habituellement aux réunions d'Iwabo w'abantu étaient pointés du doigt et accusés injustement comme étant les responsables de cet attentat contre le convoi du chef d'état major de l'armée.
Le 11 décembre 2015, il y a eu des attaques contre certains camps militaires de Bujumbura. Lors de ces attaques, les étudiants de toutes les ethnies sont morts à l’ISCAM. On citerait par exemple ici deux candidats officiers de l’ISCAM qui sont morts sur le champ de batail et un homme de troupe tué par les balles perdues.
L’Assassinat du Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès.
Lors des attaques de l’ISCAM du 11 décembre 2015, un Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès d’ethnie Tutsi, étudiant de la Faculté de médecine, a été blessé par balle et a demandé la permission pour aller se faire soigner. Il est allé à Kira Hospital de Kinindo et il a été accompagné par le Sous-Lieutenant Habineza Clovis d’ethnie Hutu.
Quand le Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès a quitté l’ISCAM, les autres candidats officiers ont appelé les militaires qui étaient a cet hôpital et leur ont dit : « Parmi les militaires qui viennent à cet hôpital, celui qui a une blessure est un assaillant». Arrivés à Kira Hospital, le Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès a été embarqué dans un véhicule et conduit directement au bureau du service national des renseignements, le SNR, tandis que le Sous-Lieutenant Habineza Clovis a été rendu libre.
Du SNR, le Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès a été conduit dans la zone de Nyakabiga de la commune de Mukaza. Arrivée à Nyakabiga, les militaires qui le conduisaient lui ont dit : « Tu es libre maintenant. Pars ! ». Aussitôt ses pieds mis sur le sol, il a été fusillé et il est mort sur le champ et a été vite enseveli par ces militaires.
Quand les médias et les défenseurs des droits de l’homme ont fait des cris d’alarme pour tenter de sauver le Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès, son coprs a été déterré et jeté dans la zone Kanyosha de la Commune Muha. Puis, il y a eu des annonces que le corps de feu Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès a été trouvé. Son corps a été amené à la morgue de l’Hôpital Universitaire Roi Khaled et il a été finalement enterré dignement.
Pour aller se faire soigner, le Sous-Lieutenant Nduwingoma Hermès avait reçu la permission de son encadreur Adjudant Major Ndayishimiye. Le 12 décembre 2015, ce dernier est allé dans le quartier de Musaga sans permission et il a tué beaucoup de civils innocents. Actuellement, il est en mission de maintien de la paix et de la Sécurité en République Centre Africaine.
Après l’attaque du 11 décembre 2015, ceux qui participaient dans les réunions d’Iwabo w’abantu racontaient que se sont les étudiants de l’ISCAM qui ont appelé les rebelles pour qu’ils viennent attaquer sur leur camp militaire.
Situation actuelle.
Les candidats officiers d’ethnie Tutsi et les militaires ex Forces Armées Burundaises, ex-FAB en sigle, sont actuellement accusés par ceux qui sont endoctrinés dans les réunions tenues au bar Iwabo w’abantu de ne pas soutenir Nkurunziza Pierre, président autoproclamé.
C’est pour ces raisons que plusieurs militaires sont dans nos jours arrêtés et conduits dans le Service National de Renseignement ou à la Police Militaire. La grande majorité d’entre eux sont tués en ces lieux, les autres sont par après conduits à la prison centrale de Mpimba de Bujumbura ou ailleurs.
Dans ces situations, le Sous-Lieutenant Mbonicimpa Aristide de l’ISCAM venait du quartier Gasekebuye de la zone de Musaga en commune de Muha. Il faisait le Sport. Arrivé à Musaga, il a rencontré les policiers qui arrêtaient les civils. Lui aussi a été arrêté et conduit au Service National de Renseignement. Ces policiers sont allés se renseigner pour savoir dans quel quartier le Sous-Lieutenant Mbonicimpa Aristide habitait, et ont trouvé qu’il habitait dans le cartier de Musaga. Ils ont ensuite appelé le commandant de l’ISCAM et lui ont dit qu’ils ont beaucoup d'accusations contre ce Sous-Lieutenant.
Beaucoup de Sous-Lieutenant collaborent avec les agents du SNR et livrent leur collègues pour qu’ils soient tués ou emprisonnés. Un des agents du SNR a appelé le Sous-Lieutenant Kwizera Jean de Dieu pour lui demander s’il a une accusation contre le Sous-Lieutenant Mbonicimpa Aristide. Le Sous-Lieutenant Kwizera Jean de Dieu a recommandé de le garder dans leurs mains. Le Sous-Lieutenant Mbonicimpa Aristide a été incarcéré au Service National de Renseignement, et a été conduit par après à la prison centrale de Bujumbura jusqu'aujourd'hui.
Plusieurs Sous-Lieutenant de l’ISACM ont fui cette institution pour ne pas se faire arrêter et être tué. Parmi ceux qui ont été arrêtés, nous citons :
- Sous-Lieutenant Ndayishimiye Eric. Il est actuellement en prison de Muramvya. C’est le Sous-Lieutenant Sinigirira qui l’a fait arrêter.
- Sous-Lieutenant Nkengurutse Jean Claude. Il est actuellement emprisonné à Gitega. C’est Major Rugero, commandant de la 42ème promotion qui l’a fait arrêter. Sous-Lieutenant Nkengurutse Jean Claude était lui aussi de 42ème promotion. Au moment où le Major Rugero se préparait pour une mission de maintien de la paix et la sécurité en République Centre Africaine, il a rendu son âme après un accident de roulage survenu le 25 septembre 2015.
Il y a d’autres Lieutenant et Sous-Lieutenants qui ont fui l’ISCAM. Nous citons ici :
- Lieutenant Nduwindavyi Blaise ;
- Sous-Lieutenant Ntakarutimana Epaphrodite ;
- Sous-Lieutenant Bizoza Déo. Il a risqué d’être arrêté sous les ordres de Major Rugero lors du voyage d’étude ;
- Sous-Lieutenant Nzambimana Jolis ;
-Etc.
Ces Lieutenant et ces Sous-Lieutenants ont fui parce qu’ils ont eu peur d’être arrêtés par leurs collègues de service en intelligence avec le Service National de Renseignement. Ces étudiants militaires de l’ISCAM, collaborateurs du Service National de renseignement espèrent qu’à la fin de leurs études, ils seront envoyés en mission de maintien de la paix et de la sécurité à l’étranger en guise de remerciements pour leurs actes de barbarie qu’ils auront fait à leurs camarades de service. Parmi ces étudiants criminels, les plus connus sont :
- Sous-Lieutenant Bacimbizi Pascal, 78225 de matricule ;
- Sous-Lieutenant Cimpaye, 78327 de matricule ;
- Sous-Lieutenant Sinigirira, 78324 de matricule
- Sous-Lieutenant Ndacayisaba Jean Bosco, 78376 de matricule ;
- Sous-Lieutenant Mvumbuzi Emmanuel, 78455 de matricule ;
- Sous-Lieutenant Baragunzwa Célestin, 78331 de matricule ;
- Sous-Lieutenant Akimanana Mélance, 78125 de matricule ;
- Sous-Lieutenant Niyonzima Anitha, 78202 de matricule ;
- Etc.
Actuellement, avec les mots d'ordre du régime en place à Bujumbura, l'ISCAM est devenu un mouroir des jeunes étudiants livrés aux bureaux du SNR par leurs compagnons d'armes. Il n'y a plus de doute, le pouvoir Nkurunziza s'investit avec acharnement pour démanteler l'armée nationale, pour la remplacer par sa milice Imbonerakure. L'armée est une institution sur laquelle repose l'essentiel de la souveraineté d'un Etat, mais aussi un rempart de l'unité nationale. Sans l'ISCAM, pas de cerveau de l'Armée, pas d'avenir non plus pour l'armée car un adage kirundi dit que : « Izija guhona zihera mu ruhongore » en français: « on décime une espèce d'animaux, en commençant par les plus jeunes».

