Situation réelle de la sécurité au Burundi.
Les citoyens de Bujumbura vivent dans la terreur, les journées sont marquées par des barrages de la police, des fouilles-perquisitions, des arrestations et parfois des tirs d'armes à feu. Les nuits sont cauchemardesques: des tirs, des rafales de fusils et des explosions de grenades voir des obus ponctuent les nuits de Bujumbura. Les enfants crient et s'agrippent à leurs parents eux-mêmes terrorrisés. Dans de nombreux quartiers(Musaga, Kinindo, Ngagara, Jabe, Kanyosha, Cibitoke, Mutakura, Bwiza, Rohero, etc), personne n'ose encore dormir sur son lit ou près de la fenêtre de peur d'être victime d'un éclat de grenade ou de balle perdue. Le lendemain ce sont des corps sans vie qui sont ramassés dans les rues, dans les bosquets, dans des courants d'eau ou ce sont des fosses communes clandestines qui sont indiquées par des témoins anonymes quelques jours plus tard.
La logique réaction des ressortissants étrangers.
La plupart des pays occidentaux demandent à leurs ressortissants d'éviter le Burundi. La France écrit sur sa page web du Ministère des Affaires Etrangères: "L'ensemble du territoire burundais est déconseillé sauf raison impérative".
L'Union Européenne a décidé d'évacuer du Burundi les membres des familles de ses employés et du personnel non essentiel.
La Belgique a conseillé à ses ressortissants dont la présence n'est pas essentielle au Burundi de quitter le pays.
La Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs(CIRGL) vient de décider de transférer son siège à Lusaka. Cela avait du reste été envisagé par le sommet des Chefs d'Etats de l'Organisation depuis le 18 mai 2015.
La réaction du pouvoir de fait de Bujumbura face aux décisions de la Belgique et de la CIRGL est à la limite d'une crise d'hystérie. Après les conseils du Ministre des Affaires étrangères belge à ses compatriotes vivant au Burundi, le parti CNDD-FDD-NKURUNZIZA a sorti une déclaration dont la violence est à l'image du climat politique et sécuritaire au Burundi. Quant à la CIRGL, c'est le Ministre des Affaires Etrangères du gouvernement illégal de Bujumbura qui a pris les choses en main. Une diatribe digne de la diplomatie CNDD-FDD-NKURUNZIZA a été adressée au Secrétaire Général de cette organisation se concluant par "le siège de la CIRGL ne sera en aucun cas délocalisé sous quelque prétexte que ce soit du secrétaire exécutif de la CIRGL ".
Le Président-Usurpateur au maquis.
Pendant que le pouvoir refuse le droit aux uns et aux autres de mettre leurs ressortissants ou leurs personnels à l'abri, le président Nkurunziza est quasi-introuvable. Ses apparitions sont devenues très furtives. Ses convois roulent à tombeau ouvert (comme une balle disent les burundais) après que toutes les populations aient été chassées des zones proches de son trajet supposé. Il n'est plus vu dans les fameux travaux communautaires, ni dans les stades, ni dans ses nombreuses propriétés terriennes , ni même dans ses croisades de prières. Même des diplomates de haut rang ont de la peine pour obtenir une audience.
De nombreux témoins assurent qu'il aurait même envoyé sa famille à l'abri quelque part en Asie. Depuis que des obus de mortier sont tombés non loin de son palais de Bujumbura, il serait entre Bujumbura, Ngozi et Gitega. Il est devenu un véritable président clandestin.
La solution à portée de main.
La situation d'insécurité est une catastrophe pour tous les burundais et étrangers vivant dans notre pays. Cette violence,ces morts, cette angoisse marqueront à jamais de nombreuses personnes, surtout les enfants. L'économie déjà peu florissante est à l'agonie, la misère ne cesse de s'aggraver.
De nombreuses voix ont déjà montré la voie pour une solution durable. Les derniers à s'y joindre sont la Russie, la Chine et l'Angola. Il s'agit tout simplement de discussions entre tous les protagonistes de la crise, à l'extérieur du pays car rassurant pour tout le monde et sous une médiation internationale acceptée par tout le monde.
Mais Nkurunziza et sa clique louvoient, essaient de gagner du temps espérant pouvoir venir à bout de la contestation de son pouvoir usurpé. Il espère saper par la corruption et par la manipulation d'appartenance ethnique l'unité de l'opposition rassemblée au sein du CNARED. Mais il s'agit de mal connaître la détermination du peuple burundais et une inutile perte de temps et des vies humaines. L'heure est aux discussions qui n'aboutiront pas j'espère à l'absolution de ceux qui ont plongé le pays dans un nouveau conflit sans nom.