Je ne veux nullement faire « l'avocat du diable », mais si on paraphrasait le sage des sages en disant « que le politicien qui ne l'a jamais fait, lui jette la première pierre ! ». Combien parmi nos hommes et femmes politiques oseraient lui jeter ne fusse qu'un grain de sable ?
Le marigot politique burundais est malheureusement plein de caïmans, véritables disciples du Prince N. Machiavel. De nombreux faits de compromissions, de retournements, voire de trahisons ont jalonné l'histoire politique moderne de notre pays. Nous ne pouvons qu'en rappeler les plus récents et les plus truculents:
- Dans la nuit du 20 août 2000, pendant que la plupart de nombreux protagonistes du conflit de l'époque au Burundi dormaient, quelques politiciens auraient nuitamment tripatouillé quelques articles des Accords d'Arusha, quelques heures avant leur signature. Le pot aux roses n'a été découvert qu'après que le document soit solennellement signé.
- Quelques années plutôt, le putsch de Buyoya II avait été légitimé par des hommes et femmes politiques qui ont, contre la volonté populaire, rejoint le gouvernement issu du coup de force.
- Des hommes politiques hauts placés ont contresigné Nkuruziza les contrats mafieux comme le contrat Nickel et autres contrats militaires, hypothéquant ainsi la souveraineté et l'indépendance du pays sans lesquelles, le développement et la démocratie demeurent un leurre.
- Très récemment, après le putsch électoral de 2010, le pouvoir de Nkurunziza II a été légitimé par des leaders qui excellent dans l'art de la manipulation et de la démagogie uniquement pour leurs intérêts égoïstes.
- Des leaders aujourd'hui autoproclamés opposants farouches ont joué il y a à peine quelques semaines un rôle moteur dans la légitimation d'une CENI fantoche inféodée au régime, c'était après la démission des deux femmes très courageuses de ce laboratoire de fraudes électorales.
L'idylle actuelle entre Rwasa et Nkurunziza finira comme les précédentes, comme celle entre le truand et la brute. Heureusement, des leaders politiques burundais déterminés, fidèles à leurs convictions existent encore dans notre pays. Je n'ai aucun doute qu'au sein de la jeunesse vont émerger de véritables patriotes progressistes et animés d'un esprit critique, seulement leurs aînés les plus engagés pour défendre les valeurs de l'indépendance du pays et de la démocratie réelle ont une tâche immense pour assurer la formation politique de leurs cadets.
C'est au fil du temps que le peuple burundais saura distinguer le bon grain de l'ivraie. Et ce sera le moment du salut pour le Burundi.