lundi, 13 juillet 2015 07:45 Écrit par  Mukunzi Elias

Arrestation, torture, puis libération d’un jeune après une fouille perquisition.

Une fouille perquisition à la concession no45 de la 4e Avenue a été effectuée ce dimanche le 12 mai 2015 de 9h10 min à 10h 55 min par les policiers après l'arrestation d'un jeune appelé Nsavyimana Dieudonné soupçonné par certains policiers de porter un sac dans lequel il y avait un fusil. C'était dans le quartier Musama II de la commune de Kanyosha en Mairie de Bujumbura.

Nsavyimana Dieudonné habite au quartier Kigwati de la commune de Kanyosha. Il venait de passer plusieurs jours sans se rendre au quartier Musama II. Dans la matinée de ce dimanche du 12 juin, il était venu pour rendre visite à ses amis de Musama II. Trois autres jeunes Imbonerakure, membres de la milice du gouvernement, l'ont vu et ont vite appelé la police. Les trois imbonerakure sont connus sous les noms d'Emery, de Chinois et de Rivala.

Trois policiers sont vite arrivés sur des taxi-motos, deux en tenue civile avec des pistolets à la main et l'autre en tenue de service avec un fusil Kalachnikov. Ils ont attrapé Nsavyimana Dieudonné sur l'indication des trois milices imbonerakure, l'ont frappé et l'ont jeté par terre en route. Ils lui disaient de montrer là où il venait de mettre le sac dans lequel il cachait un fusil. Ils lui ont demandé aussi de montrer la grenade qu'il avait dans la main. Nsavyimana Dieudonné répondait que cela était un pur mensonge, qu'il n'avait rien.

Certains habitants de ce quartier se sont approchés et ont demandé aux policiers de ne pas malmener ce jeune, mais de faire l'enquête en toute tranquillité car le jeune arrêté n'était pas en train de fuir.

Un des trois policiers a appelé par radio en disant : « Venez vite! Nous venons d'arrêter quelqu'un qui portait un fusil dans son sac ». Deux véhicules de la police sont arrivés sur le lieu, et on pouvait compter au total 10 policiers. Un policier a visité le lieu, a écouté ce que la population disait et a dit : « Ibi biriko bibera ngaha ni amanyanga gusa », qui se traduit : « Ce ne sont que des montages grotesques pour extorquer des aveux».

Après une heure quarante cinq minutes de bagarre et de fouille dans deux concessions, les policiers n'ont rien trouvé et sont partis et Nsavyimana Dieudonné a été libéré.

Nous avons approché Nsavyimana Dieudonné pour lui demander comment il se sentait après sa libération et nous a dit : « Je sais ce qu'on me reproche. J'étais parmi les manifestants contre la candidature du Président Pierre Nkurunziza au troisième mandat, et c'est tout ».

Plusieurs jeunes qui ont manifesté contre la candidature de Pierre Nkurunziza au troisième mandat sont recherchés dans tous les quartiers de Bujumbura où il y a eu des manifestations. Les policiers qui viennent les arrêter les accusent d'être en possession des grenades et des fusils et ce sont les miliciens imbonerakure du gouvernement qui les aident pour que Nkurunziza Pierre s'éternise au pouvoir.

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