Le grand échec de Nkurunziza, la grande victoire du peuple burundais.
Quand Nkurunziza et son club d'oligarques ont décidé de violer la Constitution et de jeter à la poubelle les accords d'Arusha, ils avaient non seulement misé sur la force brutale et la corruption, mais aussi sur la manipulation de l'appartenance ethnique. Dès le début des manifestations, ils ont voulu faire croire qu'il ne s'agissait que des jeunes issus des quartiers à majorité Tutsi qui étaient dans la rue. Ils ont multiplié les déclarations afin de faire croire que ceux qui contestent le 3ème mandat de Nkurunziza étaient des nostalgiques de l'ancien système qui était dominé par une poignée de ressortissants de l'ethnie tutsi. Ce mensonge ne visait rien d'autre que de diviser encore une fois le peuple pour les intérêts égoïstes d'un groupe de gangsters au pouvoir. La réalité est que tous les jeunes des quartiers populaires étaient dans la rue. Mieux encore, dès le 2ème jour des manifestations, les jeunes des collines surplombant Bujumbura, peuplées à majorité de Hutus, les jeunes de la plaine du Sud de Bujumbura sont venus massivement participer au mouvement de contestation, des branches d'arbres à la main, en signe de paix.
Tous les hommes politiques et les dirigeants de la société civile opposés au putsch constitutionnel ont condamné la tentative d'ethniciser le mouvement et ont appelé la jeunesse à rester unie.
Il faut souligner que la tentative de réintroduire le virus ethnique dans notre jeunesse est criminelle et un acte de haute de trahison de la part des hommes d'Etat, dont le rôle devrait plutôt de renforcer l'Unité Nationale.
Le 2ème échec de Nkurunziza et la 2ème victoire du peuple burundais.
Manifestants en provenance de Ruziba (image Iwacu)
Dès dimanche 26 avril soir, le premier jour des grandes manifestations, les zélés de Nkurunziza et de son club d'oligarques tablaient sur un affaiblissement de la contestation dès le lendemain. Sachant dans quelle misère ils ont plongé le peuple, ils espéraient que les jeunes se préoccuperaient de gagner leur pitance plutôt que de manifester dès le lundi. Mais à leur désagréable surprise, le mouvement de contestation se renforçait dès le lendemain matin, paralysant toutes les activités dans la capitale. Et le mardi 28 avril, les manifestations gagnaient la 2ème ville du pays, Gitega.
Le peuple uni vaincra.
Le régime Nkurunziza est désormais isolé. Les condamnations internationales se multiplient, certes à des tons divers, mais personne n'ose le soutenir publiquement. Le CNDD-FDD ou ce qui en reste compte désormais sur la répression tous azimuts. Sa force de frappe ce sont les miliciens imbonerakure, encadrés de façon très serrée par le Général Nshimirimana. Ce dernier est en effet aperçu dans tout endroit où la répression est sanglante. Les morts se multiplient, les enlèvements et les arrestations se comptent par milliers. Au même moment l'exode des compatriotes vers l'exil s'intensifie. Plus de 25 000 burundais ont déjà franchi les frontières pour trouver refuge dans les pays de la région.
Nkurunziza et son club comptent sur l'épuisement de la résistance. Ils organiseront leur tragédie-comédie électorale dont les résultats sont déjà connus, et s'octroieront des scores à la Mobutu. Ils pourront par la suite instaurer une « République dynastique », et les citoyens burundais ne seront plus que leurs sujets, autant dire leurs esclaves comme le prédisait un éminent homme d'Eglise.
Le combat actuel est donc capital pour l'avenir de notre pays. Il s'agit d'un combat pour la dignité, pour la justice, pour la démocratie et l'unité nationale. Il s'agit d'un combat pour un saut qualitatif dans la marche de notre Nation. Il nécessite la mutualisation de toutes nos forces sans distinction aucune, ni d'ethnie, ni de régions, ni de partis. Tous les patriotes de l'opposition, du CNDD-FDD, de la Société Civile, des Eglises et des Forces de défense avons l'obligation patriotique, en ce moment historique de mobiliser toutes nos énergies pour ce qui nous unit tous : notre Nation, notre Dignité en tant que Peuple. Et dans ce cas-là, Nkurunziza et son club seront sans aucun doute vaincus. Et le Burundi aura gagné une victoire de plus dans sa marche vers l'avenir.