Le problème de Nkurunziza n'est pas seulement une troisième candidature illégale, illégitime et immorale, étant donné sa gestion chaotique et maffieuse du pays.
Nkurunziza sait aussi qu'il n'a aucune chance d'être élu au décours d'un scrutin libre, transparent et démocratique.
Il est vomi par le peuple entier, y compris par les militants de son propre parti, devenu un véritable panier de crabes. Ceci explique les multiples renvois du congrès d'investiture du candidat du CNDD-FDD à la prochaine élection présidentielle. La récente spectaculaire évasion de son ex mentor Hussein RADJABU confirme qu'il ne peut même pas compter sur la police. La majorité des policiers ont compris qu'ils font partie intégrante du peuple!!
Les dernières déclarations du représentant de l'Union Européenne à Bujumbura montrent clairement que la clameur du peuple burundais commence à être entendue au-delà de nos frontières. D'après Mr Patrick Spirlet, ...« la présentation à un troisième mandat du président actuel pourrait créer un certain nombre de tensions et présenter un certain nombre de risques. De nombreuses voix se sont exprimées par rapport à la question du 3e mandat et nous avons exprimé notre souhait au gouvernement que ces voix soient écoutées. »2
Nkurunziza n'a plus ni arguments politiques, ni juridiques encore moins moraux pour convaincre les Burundais quant à son troisième mandat. Il table désormais sur la violence. C'est ainsi que son Chef d'Etat-Major, Mr Prime NIYONGABO, a réuni les 21 et 23 février derniers les commandants des régions militaires et d'unités afin de les convaincre de donner l'ordre à leurs troupes de tirer sur les populations au cas où celles-ci viendraient à sortir dans la rue pour contester le 3ème mandat de son « Gourou ». A ceux-là qui rêvent de verser le sang de leur peuple, j'ai envie de dire : « On ne tire pas sur un peuple qui ne veut plus, on ne tire pas sur sa patrie ! »
Au-delà de la candidature de Nkurunziza, le peuple avec l'opposition en tête, doit exiger le respect des normes d'élections libres et transparentes. Il s'agit d'une question capitale de droit, de démocratie et de dignité pour tout peuple. Et la population burundaise doit défendre ce droit de choisir librement ses dirigeants par tous les moyens pacifiques, y compris des manifestations. Elle doit, de façon urgente, exiger un monitorage du fichier électoral, notamment son contenu informatique avant la tenue de tout scrutin. Le recours à des experts en informatique neutres et de moralité reconnue est une nécessité absolue.
Au fait, pourquoi Ndayicariye et son maître s'y opposeraient-ils s'ils n'ont rien à cacher ?
- Il a déclaré sur une radio locale qu'il travaille pour le Président de la République qui l'a nommé. Et que quand Léonce Ngendakumana, président de l'ADC-IKIBIRI, sera président de la République, il changera de camp et travaillera pour lui.
- AFP DU 05 /03/15 Burundi: Une candidature de Nkurunziza à un 3e mandat présente des "risques" de tensions (UE)