Les révélations.
Il ne s'agit pas de se regarder le nombril, mais force est de constater que le CNDD.com a titré très fort en relayant les révélations de la RPA sur l'ignoble assassinat de trois religieuses de la congrégation des Sœurs de Marie. Révélations: Chocs 4 mois après la mort de religieuses italiennes, a titré le site du CNDD), révélations car il y a eu mise en cause dans ce dossier d'enquête de la RPA de l'un des hommes les plus puissants du pays, le général Adolphe Nshimirimana, à l'époque chef de la Documentation nationale et aujourd'hui chargé de mission à la présidence. Burundi News n'y va point par quatre chemins car il confirme : '' Le Pouvoir Burundais A Assassine Les Trois Religieuses De Kamenge ''. Le site nous apprend que tout est parti avec le départ pour raison de maladie du père ''Buyengero'' et son remplacement par le père Mario qui aurait dès lors constaté certaines pratiques de malversations du Chef de la documentation, via le centre de santé de Kamenge . En effet, Adolphe a un hôpital à Kamenge. Pour importer ses médicaments, il ne paie pas de droits de douane en les faisant passer dans le lot du centre de santé de la paroisse de Kamenge. Le père Mario a mis fin à cette pratique. Un crime de lèse-majesté!, s'écrie scandalisé Burundi news pour qui c'est ce changement de pratique soutenu par le père Mario qui marqua la fin tragique de la vie des trois religieuses qui supportaient mal les intrusions d'Adolphe et qui étaient prêtes à parler. Elles sont mortes car elles s'attaquaient en quelque sorte aux intérêts du tout puissant Adolphe. La dernière sœur à être tuée avait aussi des infos sur la présence des Imbonerakure à Kiliba ondes. Car en effet de retour d'un voyage à Bukavu, la sœur Bernadette, celle qui a été assassinée le deuxième jour, s'est arrêtée à l'hôpital de Luvungi. Cet hôpital soigne les imbonerakure blessés et malades. Très curieuse, sœur Bernadette a pris des photos et a pris à part quelques imbonerakure hospitalisés pour des témoignages de ce qu'ils font au Congo. Elle aurait dit aux responsables de cet hôpital de ne plus soigner ces imbonerakure car ils préparent des actions dangereuses au Burundi et que des gens sont en prison à cause d'eux. Elle aurait collecté des informations pour les fournir à Mbonimpa en prison en ce moment. Pris de frousse, les forces du sinistre Adolphe ont opté pour la solution finale. Des assassinats qui peuvent sonner la fin de la recréation du pouvoir de Nkurunziza, conclue le site : ''Aujourd'hui, en assassinat ces trois sœurs, Nkurunziza a précipité sa chute et aussi la chute de son système. '
La comparution et incarcération.
Tout s'est passé très vite. Au bout de plusieurs heures d'interrogatoire devant le Parquet près le tribunal de grande instance, en mairie de Bujumbura, Bob a directement rejoint Mpimba, la prison centrale de Bujumbura, sans transition. C'est ce qu'ont repris en boucle toutes les radios locales, toutes estomaquées des pratiques des temps que l'on croyait révolus. Ces radios ont constaté aussi que Bob avait été accompagné par une foule de sympathisants, lors de sa comparution, une foule qui a accompagné Bob jusqu'aux portes de la prison en scandant "nous sommes tous des Bob Rugurika". Des Charlie. AFP repris par Arib constate dans son titre: ''le directeur d'une radio écroué pour "complicité d'assassinat", et risque de ce fait une peine de 20 ans de prison rien que pour avoir diffusé une version qui a pris le contre-pied de celle de la police qui a arrêté et écroué deux jours après l'assassinat des trois religieuses un homme qui passe pour un "déséquilibré" ce qui n'a jamais convaincu ni l'église catholique ni la population. Pour RFI en tout cas le motif de la convocation du directeur de la RPA était très révélateur de véritables intentions du pouvoir, le ministère public : « éclaircissements sur le dossier et produire, devant le ministère public, le criminel à sa disposition »
Pana, repris par Arib.info parle de ''Rebondissements dans le dossier d'assassinat de trois sœurs italiennes au Burundi'' ; le rebondissement dont il s'agit étant la comparution de Bob Rugurika devant le Parquet près le tribunal de grande instance, pour être entendu sur de nouveaux éléments et témoignages en sa possession qui mettent en cause de hauts responsables policiers et sécuritaires dans l'assassinat de trois religieuses. Pana estime que La radio la plus écoutée du pays pour son sens d'investigation et la proximité avec les petites gens, craint pour la vie de son directeur à cause de «sérieuses» menaces de mort qui pèseraient sur lui depuis que la RPA s'est mise à diffuser des témoignages sur les noms de présumés meurtriers des sœurs italiennes pour ''un motif qui n'a toutefois pas été clairement révélé à ce jour''. La même agence PANA avait alerté par ce titre simple, plat, mais pas moins alertant ''Arrestation d'un responsable d'une radio indépendante au Burundi''. Le papier ou plutôt la dépêche rappelle que les responsables et journalistes de la radio d'investigation sont des habitués de la prison centrale de Bujumbura. Il a rappelé les révélations fracassantes sur les commanditaires et exécutants du meurtre de Kassi Manlan, un ressortissant ivoirien qui était, à l'époque des faits, en 2001, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burundi. Il rappelle que les journalistes de la même radio avaient été embastillés au moment où ils enquêtaient sur un «faux coup d'Etat» qui a valu la prison, en 2006, à l'ancien président de la République, Domitien Ndayizeye et son ex-adjoint, Alphonse Marie Kadege. C'est aussi l'audace de cette radio des «Sans voix» qui fait qu'aux grandes heures d'écoute des nouvelles de la mi-journée, elle soit suivie régulièrement par plus de 2 millions d'auditeurs, soit loin devant les autres radios publiques et privées de la place, selon des enquêtes d'audimat au Burundi, précise Pana.
Iwacu.org, version tout public, nous a fait partager ce qu'il a appelé ''une folle journée'' de l'audition et de l'incarcération de notre confrère. D'où alors ce titre avec un brin de découragement: ''Bob est arrêté''. De Mpimba à la prison de Muramvya, ce fut une autre grosse surprise. ''Alerte ! Bob Rugurika vient d'être transféré !'' a effectivement alerté le même IWACU qui précise qu' ''Un véhicule de la police sans plaque transportant ce journaliste victime de ses révélations sur l'assassinat des trois sœurs italiennes, a été aperçu sur la RN 1 se dirigeant vers Bugarama''. Et pourtant ! Pourtant loin de se taire, la RPA a augmenté ses décibels sur le même dossier. C'est en tout cas ce que constate Arib.info qui reprend un article d'RFI avec pour titre ''Son Directeur arrêté, la RPA continue de défier le pouvoir burundais''.
Burundi News a aussi rapporté la lettre du politicien Pancrace Cimpaye au pape François pour que ce dernièr intercède pour la libération de Bob Rugurika. Une autre lettre du même auteur est adressée au président Nkurunziza pour que ce dernier '' libère le peuple''. Sera-t-il entendu ? Question mark.
Réactions tous azimuts
Une seule voix dissonante dans ce vacarme de contestation : celle de Burundi AG-News qui titre : ''Bob RUGURIKA – RPA- arrêté pour 3 infractions graves''. Le site, en odeur de sainteté avec le pouvoir, ne le cache guère car pour lui, ''le flou dans cette prise de parole de cet individu, à travers cette radio RPA appartenant à l'opposition violente burundaise, est que cette personne s'est pris un malin plaisir à commencer à impliquer, dans son prétendu crime, un grand nombre personnes et de policiers, y compris les services de renseignements burundais. Bref, une sorte de règlement de compte personnelle, à quelques mois des élections, consistant à nuire à l'image des autorités burundaises actuelles auprès de la communauté internationale surtout''. Et d'ajouter en terminant l'important de son message : ''la RPA, qui est la radio du parti anarchiste MSD de l'ancien journaliste M. Alexis Sinduhije, fait peur aux Barundi. Cette affaire d'un prétendu nouveau assassin des 3 sœurs italiennes semble être celle qui signera peut-être le glas de ce média anarchiste violent''. Un autre site, Burundi Information, pour ne pas le citer, aurait pu relayer Burundi AG-News, mais voilà il indique que '' Ce site est en maintenance. Merci de revenir ultérieurement.''. Tout comme Nyabusorongo. Est-ce un signe des temps ?
Burundi- Transparence estime que l'emprisonnement de Bob Rugurika est peut être ''une stratégie d'éteindre le feu par le gaz'' car écrit-il ''au moment où l'opinion nationale et internationale s'attendait à une réaction positive du pouvoir judiciaire Burundais qui permettrait à ce que les vrais assassins des 3 sœurs de chez Buyengero soient démasqués, le patron de la Radio Publique Africaine (RPA), Bob Rugurika vient d'être arrêté ce 20 janvier 2015.
Dans un Spécial Rugurika'', Net Press estime en tout cas qu' '' Ils confirment l'assassinat des Sœurs sans le savoir''. ''Ils'' étant sans nul doute les responsables de l'incarcération de notre confrère. Net Press qui estime que ''En emprisonnant le directeur de la Rpa, la force de frappe du gouvernement est annihilée et ce qui reste pour le moment, c'est de chercher la procédure de le libérer''. Et d'ajouter aussi que l'image de notre système judiciaire est sérieusement entamée.
La comparution et l'emprisonnement de Bob a choqué cndd-burundi.com dont le propriétaire du site, a jugé bon de sortir une déclaration, suite, écrit-il '' à la persécution des journalistes et l'arrestation de bob Rugurika, directeur de la RPA''. Signée par le président du CNDD en personne, avec photo à l'arrière-plan du titre, la déclaration établit les faits d'abord, donne la position du CNDD et fait quelques recommandations. Pour CNDD-Burundi. Com en effet –L'incarcération de Bob Rugurika est aussi une manœuvre du régime de Bujumbura ''visant à faire taire les médias et à les empêcher de libérer la parole et d'éclairer l'opinion durant le processus électoral déjà fortement biaisé''. Au-delà de la RPA c'est la presse en générale qui est visée car lit-on : ''La persécution de la presse, des défenseurs des droits de l'homme et des militants des partis d'opposition, ''consacre la fermeture de tous les espaces juridiques et d'expression démocratique, dans un climat préélectoral délétère, caractérisé déjà par des fraudes manifestes et massives des élections, dans la distribution de la carte d'identité et dans l'enrôlement électoral.'' La déclaration se clôture par certaines recommandations qui se clôturent par un clin d'œil et une confirmation indiquant que le régime de Bujumbura, ''qui a du mal à lire correctement les signes du temps, est en voie de tomber comme un fruit mûr''.
IWACU lance un véritable plaidoyer pour cet homme qui est emprisonné rien que pour avoir cherché la vérité sur l'assassinat de trois religieuses. '' Sous le titre ''La liberté pour Bob'', IWacu lance un appel : '' Mobilisons-nous pour qu'il retrouve sa liberté et pour la vérité sur l'assassinat des italiennes''.
Dans un article de RFI posté sur le site Arib.info avec pour titre '' Son Directeur arrêté, la RPA continue de défier le pouvoir burundais'', nos confrères insistent sur le fait malgré l'incarcération de son directeur, la RPA ''continue de défier le pouvoir burundais en faisant parler la même voix'' accusatrice.
