Selon ces mêmes informateurs, il y a des agents de police à qui les hautes autorités vouent une confiance aveugle. Ce sont les agents de police issus du CNDD-FDD. Ils ont même obtenu de la haute hiérarchie de la police Nationale du Burundi des pistolets qu'ils gardent à leurs maisons.
Dans ces réunions, ces agents de police reçoivent les ordres de participer aux réunions des partis politiques de la coalition ADC-Ikibiri. Ils sont munis d'enregistreurs et des téléphones à plusieurs options pour enregistrer tout ce qui est dit, et des fois, ils prennent des photos. L'objectif de cela est de pouvoir bien identifier tous les leadeurs et les meneurs d'opinion de l'opposition. Ils les filent même pour connaître leur domicile dans le but de les éliminer physiquement au moment opportun à leur domicile et sans beaucoup difficultés.
Dans ces réunions, les animateurs de ces réunions ont le rôle de calmer et tranquilliser tous les agents qui expriment des craintes de poursuite judiciaire suite aux meurtres qu'ils auront commis, ils leur disent ceci: "ceux qui par malchance parmi vous seront pris la main dans le sac et par suite arrêtés, rien ne va leur arriver, juste une incarcération de quelques jours. En plus, ils continueront à percevoir leur salaire en prison. Une simple aventure".
Selon nos informateurs, ces agents de police se sont enrichis grâce à des récompenses qu'ils perçoivent des autorités supérieures. Ils mènent un train de vie indécent avec beaucoup d'arrogance, ils dénigrent leurs chefs hiérarchiques car ils dépendent directement de la haute hiérarchie de la police et collaborent directement avec les chefs des milices Imbonerakure.
Ils ne se sentent plus comme des subordonnés à leurs chefs directs mais de leurs autorités supérieures. Ainsi, ils jouent les intermédiaires entre leurs chefs directs et les hautes autorités de la hiérarchie donc les fameux généraux. Il est même très fréquent qu'un commissaire de police, au lieu de s'adresser directement à son supérieur, délègue son agent, son subalterne pour transmettre son message au général".
Ces agents sont tellement gâtés par les généraux, de telle sorte que les commissaires de police n'osent plus les sanctionner pour tout manquement de peur de se faire muter à défaut de perdre leurs fonctions.
Même si les rôles de ces agents intouchables ne sont pas encore clairement connus pour l'année prochaine en période électorale, il ressort que dans ces réunions auxquelles ils participent au bureau du renseignement, les animateurs commencent à distiller certains mots d'ordre, ils leur disent que "tout doit être fait pour que le CNDD-FDD gagne les élections de 2015". Pour ces animateurs, le parti doit gagner les élections de l'an prochain, dans le cas contraire, nos généraux seront malheureux et risquent de retourner là d'où ils sont venus. D'aucuns se demandent à quoi font-ils allusion quand ils parlent de là où ils sont venus? Leurs collines ou le maquis? Cela fait rigoler plusieurs jeunes agents de police qui ne s'embarrassent pas de se demander si ces généraux mafieux et corpulents sont encore capables supporter la vie de maquis, souffrir, passer des journées entières sans manger et abandonner leurs villas somptueuses.
On leur dit aussi que « Ntakwibagira uwaguhaye », pour dire qu'il ne faut jamais oublier celui qui vous a rendu digne et riche. On leur fait croire que si le CNDD FDD perd les élections et quitte le pouvoir, ces agents de police seront immédiatement renvoyés de la Police Nationale du Burundi.
Dans ces conditions, il est clair que les élections de 2015 ne sont pas préparées par la CENI, mais par les généraux. La CENI est un épouvantail, elle est là pour exécuter les instructions des généraux de la police. Si tous les membres de la CENI étaient des femmes et hommes courageux, ils auraient déjà démissionné mais ventriotes qu'ils sont, ils vont comme en 2010 enfoncer le pays davantage dans le fond du gouffre dans lequel le pays se trouve depuis plusieurs années. Qui plus est, les agents de police devraient se tranquilliser et savoir qu'ils ne travaillent pas pour les généraux, mais pour leur patrie. Les généraux passeront, mais le Burundi ne passera pas, et tous les policiers resteront au service de leur peuple. Très important est de savoir qu'une Police Nationale désorganisée comme celle du Burundi, où les commissaires sont gagnés par la peur et n'exercent plus d'autorité sur leurs subalternes, plusieurs agents de police tenaillés par la faim (http://www.cndd-burundi.com/actualites/nouvelles-burundi/285-famine-police), une pognée vit des détournements et du crime organisé, n'est plus à mesure de rendre de service efficace à la nation. Avant qu'il ne soit tard , tous les agents de police sont interpellés et doivent réfléchir sur les voies et solutions de redressement de l'institution ayant en charge une noble mission qu'est la sécurité de leur patrie. Il n'est jamais tard pour bien faire.

