lundi, 22 septembre 2014 10:57 Écrit par  Mukunzi Jean

Famine programmée au sein de la Police Nationale du Burundi.

Nos forces de défense et de sécurité ne sont pas à l'abri de la misère qui ronge toute la population burundaise dont plus de 70% vit sous le seuil de la pauvreté. Cette fois-ci, nos investigations ont concerné d'abord la police nationale, nous avons trouvé une situation ahurissante, une situation de misère indescriptible et révoltante.

En guise de rappel, cette famine programmée de la grande majorité des agents de la Police à la suite des fraudes initiées dans l'achat de denrées alimentaires tel que le riz ne date pas d'hier. En effet, dans son sixième rapport critique de l'action gouvernemental du 14 septembre 2007, le parti CNDD dénonçait sans détours les malversations de toutes sortes au sein de la police en ces termes: "Il est arrivé que les agents de la police n'aient pas de provision pendant plusieurs semaines parce que la Direction Générale de la police, dans sa quête de profit à travers l'approvisionnement en riz des camps, a passé une commande, non pas à la Société Régionale de Développement Imbo (SRDI) qui approvisionne habituellement les camps militaires et policiers parce que sa production est suffisante, mais chez un commerçant qui devait l'importer de la Tanzanie. La Direction Générale en quête de commissions sur cette opération a été surprise par l'incapacité du commerçant à honorer le marché.

Les camps de la Police ont passé des semaines sans provisions. Cette pénurie d'aliments pour la Police fait sans nul doute qu'il y ait une recrudescence de banditisme, de vols à main armée comme celui qui a emporté l'agent de sécurité du Ministre de la justice et d'autres qui ont été rapportés par la presse à travers tout le pays et dans lesquels les agents de l'ordre sont impliqués".

Plus loin, le CNDD "avait constaté que les uniformes que portent nos agents de police sont quasiment des loques qui ont perdu leur couleur depuis le jour de leur première lessive. Pourtant ces uniformes ont prétendument été achetés à des prix exorbitants parce que l'opération ne respecte pas les normes des marchés publics comme à l'armée."

Actuellement, les agents de la Police Nationale du Burundi rencontrent d'énormes problèmes dans la réalisation de leur métier. Ces problèmes sont des conséquences fâcheuses des détournements des vivres et le retard  du ravitaillement des denrées alimentaires. Le nommé Armique, commissaire chargé de la logistique au Ministère de la Sécurité Publique et le nommé Gahitira actuellement commissaire de la première région de la police sont les principaux bénéficiaires de ces détournements des vivres des policiers. Ces informations ont été révélées par les policiers qui ont bien voulu garder leur anonymat pour question de leur sécurité.

Dans les conditions normales, les policiers devraient manger le riz de première qualité, le haricot jaune, les oignons, l'huile de première qualité, les légumes, la viande deux fois par semaine.

Actuellement, les policiers passent plus de deux mois sans manger de la viande. Si le chargé de la logistique pense à eux après les deux mois, la viande fournie n'est pas celle de la boucherie. Ce sont de maigres vaches, voire malades, qui sont abattues, nous ont dit les policiers informateurs. Ils nous ont informés aussi que leurs chefs hiérarchiques s'accaparent tels les vautours de la viande de qualité de ces maigres vaches. Normalement ces chefs ne devraient pas se servir sur la nourriture des agents subalternes de police. A la limite, s'ils étaient respectueux de notre culture, ils ne devraient pas manger avant que les plus petits ne soient rassasiés.

Selon les mêmes policiers informateurs, les haricots et le riz sont de très mauvaises qualités, ils sont pourris et contiennent des charançons. C'est du riz et du haricot qui ont passé des années et des années dans les stocks, sont de mauvaises odeurs et sans goût.
Le ravitaillement mensuel en riz et en haricot est souvent aggravé par des retards de plus d'une semaine. Durant la semaine de retard, les policiers sont affamés faute de quoi mettre sur les dents.

Les conséquences à ce retard de ravitaillement en vivres occasionnent des dégâts énormes. Les informateurs nous ont rapporté que certains policiers prennent les vélos et les motos des passants illégalement et exigent des rançons et de l'argent avant de les restituer aux propriétaires, d'autres font la même chose aux véhicules de transport motorisés. Les cas les plus graves sont les policiers qui collaborent étroitement avec des malfaiteurs ou alors qui désertent carrément le corps de la police nationale et autres rejoignent des groupes de bandits armée, chacun se débrouille de sa manière pour vivre.

Ce désordre au sein de la Police Nationale du Burundi profite principalement à deux officiers de la police nationale, il s'agit d' Armique commissaire chargé de la logistique au Ministère de la Sécurité Publique et de Gahitira, commissaire de la première région de la police car, se sont eux les principaux organisateurs et bénéficiaires des détournements des vivres destinés aux policiers. Ces derniers collaborent dans ce plan macabre avec les fournisseurs véreux qui leur délivrent des fausses factures et même fictives. Au niveau inférieur, d'autres charognards s'engouffrent dans la brèche ouverte par les deux grands carnassiers, ce sont les chefs de services impliqués aussi dans cette affaire mafieuse au second degré, chaque chef coupe à son niveau sur les vivres des agents de police.

Les agents de la Police Nationale du Burundi sont mécontents et révoltés par les discours et les rapports de leurs supérieurs qui affirment sans honte et avec cynisme que les policiers burundais sont bien traités, bien nourris. Ce sont des mots creux qui trahissent la réalité, la vérité est autre chose. Ce mécontentement est accentué par le manque de cadre pour exprimer leurs doléances. Tous ceux qui prennent le risque de dénoncer ces malversations opérées par les chefs au sein du cops de police subissent des sanctions sévères comme les mutations ou purement et simplement le renvoi du cops de la police.

Faisant une comparaison avec les policiers des autres pays, ceux du Burundi sont très maigres. Le fait de ne pas avoir la quantité et la qualité suffisantes de nourriture serait à la base de leur état témoignant d'une mauvaise santé et de la vulnérabilité aux maladies. Il est clair que le mauvais fonctionnement de l'Institution de la Police Nationale du Burundi n'émane pas des simples agents de police, mais de leurs supérieurs hiérarchiques jusqu'au sommet, le ministre de la sécurité publique et le président de la république n'ignorent pas cette situation catastrophique et explosive. Si les autorités actuelles ne veulent pas écouter les policiers, elles devraient savoir qu'un petit incident risque de déclencher d'autres grands événements inattendus et imprévisibles.
La suite dans notre prochaine livraison

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