Lors d'une séance de cours, Saidi Kibeya a révélé l'orientation de l'Ecole Fondamentale : « Nous souhaitons que tous les enfants de notre pays aillent à l'école. Après la 9ème, seulement 20% de tous les enfants passeront à l'Ecole poste fondamentale, et 10% des élèves de l'Ecole post fondamentale passeront à l'université », a dit Saidi Kibeya.
Selon donc Saidi Kibeya, sur 50 élèves de l'Ecole Fondamentale, un seul suivra ces études jusqu'à l'Université. Saidi Kibeya a aussi ajouté qu'à la fin de la 9ème, les élèves auront chacun un certificat. Un étudiant a voulu savoir que les certificats livrés après l'école fondamentale ne seront pas un certificat de consolation. A cela, Kibeya s'est énervé et n'a rien ajouté.
Ce qu'a dit Saidi Kibeya fait entendre que les examens pour évaluer les connaissances ne sont pas très significatifs, L'important pour lui et pour les tenants du système, c'est la promotion collective dans l'ECOFO. La compétition entre les élèves commencera après la 9ème.
Après la 9ème, 70 % des élèves de l'ECOFO, tous à l'âge comprise entre 14 ans et 17 ans, se retrouveront tous dans la rue, chômeurs et sans qualification, sans maitrise ni du Kirundi, ni du français, ni du swahili, ni de l'anglais en écrit ou en parlé, ni d'aucune technique.
Ce qui est aussi inquiétant, c'est que les élèves de la 9ème de l'ECOFO ne feront pas les examens pour avance, mais ça sera un simulacre car dans un examen, les élèves qui ont 50% et plus sont pris comme des lauréats pour avancer. Pour notre cas, les lauréats seront connus compte tenu des places disponibles. Les examens de fin de l'ECOFO seront donc un test. Ce sera de même pour les finalistes de l'école post fondamentale.
Le changement du système éducatif burundais est survenu sans qu'il y ait les Etats Généraux de l'Education. Tout erreur commise dans le système éducatif occasionne des dégâts sur le marché du travail et est corrigé après plusieurs années.
La politique de tâtonnement, les erreurs et un nombre très réduit des élèves qui auront accès aux universités conduiront le Burundi dans un gouffre plus profond que celui dans lequel il se trouve aujourd'hui et y restera pendant plusieurs années.