Une ambiguïté qui fait monter la tension politique, autorise toutes les spéculations et porte en germe un fort potentiel de violence. Et de constater aussi que c'est au Burundi que les inquiétudes sont les plus vives du fait du phénomène des Imbonerakure qui apparaissent désormais comme une sorte de milice paramilitaire, qui ''font régner la peur dans les campagnes et surtout (que), des armes et des uniformes leur auraient été distribués''. Preuve d'une inquiétude sans cesse grandissante, ''Ban (Ki moon) nomme l'Algérien Saïd Djinnit Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs'', a titré UN News Center repris par Arib. Info. C'est confirmer ce que l'on savait déjà : l'envoi d'envoyés spéciaux est dicté par des situations spéciales. Spéciales car ''Afrique actualité constate que ''Des constitutions taillées sur mesure'' sont monnaie courantes en Afrique où ''les changements constitutionnels opérés en Afrique et imposés aux peuples par les dirigeants de ce continent sont motivés par la soif de rester longtemps au pouvoir''. Et de constater que ''cela est devenu récurrent dans plusieurs pays, notamment le Burundi, le Congo, la RDC''. Pour ce qui est de la RDC, CNDD-burundi.com revient sur le message des évêques congolais lors de leur 51ème Assemblée Plénière où ils affirment clairement que '' le " pouvoir ne peut être ni personnalisé, ni absolu et non redevable devant personne c'est-à-dire autocratique et dictatorial', tout en rappelant les devoirs et les responsabilités respectifs des différents acteurs du processus électoral, à savoir le gouvernement, le parlement, les Partis politiques, la CENI, les Organisations de la Société civile, la Population congolaise, les Partenaires de la RDC, les Ecclésiastiques en RD Congo, avant de formuler leurs propres engagements.
L'inquiétude est telle que, pour le Burundi en tout cas Pancrace Cimpaye dans Arib.info, demande : ''Le troisième mandat de Pierre Nkurunziza sera-t-il légal ?'', un article titré : ' Nkurunziza'fera-t-il un "coup d'Etat contre l'Accord d'Arusha" ?''par Arib.info. M Cimpaye ramène le dernier débat entre constitutionalistes, le Dr.Stef Vandeginste et Théophile Bamwumva en donnant son point de vue qui se résume en ''je ne pense pas que le professeur Vandeginste soit en service commandé ! Il a procédé à un exercice d'esprit, certes coupable, parce que susceptible de réconforter et d'encourager le numéro un burundais dans son aventure de violer l'esprit et la lettre de l'idéal d'Arusha''. Au Burundi en tout cas certaines choses se clarifient : ''Le calendrier des élections de 2015 au Burundi a été dévoilé'' a titré Arib. info qui reprend les propos de la BBC qui nous informe qu'il y aura cinq scrutins.
Xinhua nous apprend que l'élection présidentielle aura lieu le 26 juin 2015, tout comme le cndd-burundi.com qui dit tout simplement que ''la CENI annonce le calendrier électoral de 2015''. Reprenant l'AFP, Arib titre :'' Burundi : calendrier électoral dans un climat politique crispé'' alors que APA fait observer que ''les partis d'opposition au Burundi demandent la transparence aux élections de 2015''. De son côté, Xinhua nous fait remarquer que ''le processus électoral de 2015 fait face à quatre défis'', selon les propos du président de la CENI pour qui ces défis sont notamment l'enrôlement des électeurs, l'éducation électorale à temps, la surexploitation et la surmédiatisation de certains incidents localisés, ainsi que la mauvaise interprétation des compétences dévolues à la CENI. Pour le FRODEBU à travers la RPA, ''trois raisons pourraient saboter les élections de 2015'' à savoir ''le non respect de la feuille de route, les descentes dans les collines du seul parti au pouvoir et la dislocation des partis de l'opposition orchestrée par le pouvoir de Bujumbura''.
Pas de marcher, pas de grève de la faim
De la société civile, il en a beaucoup été question, surtout les cauchemars qu'aura vécu Gabriel Rufyiri de l'OLUCOME qui a décidé de marcher seul et faire une grève de la faim de deux jours. '' marche pacifique et grève de la faim contre l'enrichissement illicite'' a titré Xinhua. La RPA titrait aussi : '' Le président de l'OLUCOME entame une grève de la faim ce mercredi'', tout comme Bonesha qui justifie la décision de M Rufyiri pour qui ''Je vais marcher seul puisqu'on nous interdits de faire toute marche pacifique''. Bujumburanews n'a jamais caché son scepticisme car il se demandait : ''Le président de l'OLUCOME entamera t-il sa grève de la faim de deux jours ?'' Un scepticisme justifié, car dès l'aube du jour de la marche, la police encerclait le domicile de Rufyiri, le même site qui nous a pratiquement gavé d' images toutes fraîches '' de la séquestration de RUFYIRI à son domicile par la police''.
Le même site qui a publié la lettre de demande de sécurité que Gabriel Rufyiri a adressé au maire de la ville tout au cours de sa campagne du « D'où as-tu tiré ta richesse ? ». Une marche et une grève qui n'ont donc pas eu lieu car dans l'après-midi du même jour IWACU titrait '' Gabriel Rufyiri devant la justice avec la liste de ceux qui se sont illégalement enrichis'', « Une preuve de plus de restriction des libertés publiques » a constaté Iwacu qui nous a par ailleurs précisé, nous autres les incrédules, que ''Gabriel Rufyiri comparaît dans l'affaire Ernest Manirumva''. L'interrogatoire a porté sur sa motivation de révéler les cas de détournement des deniers publics, alors que la justice s'en occupe. Et à lui de répliquer : «Montrez-moi un seul dossier d'enrichissement illicite devant la justice », face au substitut Emile Nduwayo qui n'aurait trouvé quoi répondre. IWacu qui a aussi constaté qu'en moins de deux jours Gabriel Rufyiri a comparu trois fois. C'est ainsi que APA parle de '' grève de la faim avortée pour l'activiste'' tout en nous précisant que '' Le Burundi occupe depuis un certain temps la première place en matière de corruption comparativement aux pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Est'', citant les rapports de Transparency International. BONESHA nous indique aussi que le jour de la marché programmée ''Un dispositif policier pour le protéger ou pour le dissuader?''.
Mettre fin à la répression.
''Il faut mettre fin à la répression des opposants et des détracteurs du gouvernement'' ; s'est écrié Human Right Watch pour qui '' « Le procès des membres d'un parti d'opposition a été d'une iniquité flagrante et gravement défectueux du début à la fin, le gouvernement burundais devrait cesser de politiser le système judiciaire et faire en sorte que les tribunaux ne soient pas instrumentalisés pour punir collectivement les opposants à l'approche des élections nationales de 2015 », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. HRW qui est revenu sur les cas de ceux qui ont été si malmené, dont le cas de P.C. Mbonimpa.
PCM dont la décision judiciaire a été sans appel : point de liberté provisoire pour le défenseur des droits de l'homme malgré les pressions de toute part exercée contre le pouvoir et la justice : ''la Société civile reste mobilisée pour la libération de Mbonimpa'' avait pourtant titré Pana qui faisait état de 19.000 signatures en faveur de la libération de PCM. Le pouvoir a fait la sourde oreille, même '' une chanson de soutien à Pierre Claver Mbonimpa (a été) censurée'' a fait remarquer RFI qui a repris des propos de certains acteur de la société civile qui constatent que la décision de maintenir PCM en tôle constitue '' un « abus de pouvoir grotesque »''.
IWACU a aussi constaté que le CNC (a) interdit la chanson « Intama », une chanson aux ''contenus codés'' selon le président du CNC qui n'y est pas allé par le dos de la cuillère : '' « Il est formellement interdit à tous les médias de diffuser des messages, chansons et spots en rapport avec le dossier judiciaire du prévenu Pierre Claver Mbonimpa jusqu'à l'épuisement de la procédure'', a martelé Richard Giramahoro . Mêmes les extraits des discours de nos héros de l'indépendance et de la démocratie sur les droits de l'homme, ont été interdits. CNDD-Burundi.com, de même que Arib.info et Bujumburanews ont repris le Communiqué de Presse sur le maintien en détention du défenseur des droits de l'homme rendu public par la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples. La Rapporteuse de la commission en Afrique, Me Reine Alapini-Gansou s'est dit préoccupée par le fait que ''cette décision ( de maintien PCM en prison) ait été prise au mépris d'une circulaire du Ministre de la Justice du 27 février 2014 exemptant de détention préventive, les personnes âgées de plus de 60 ans ou souffrant de maladies chroniques et dont l'application devrait profiter à M. Pierre Claver Mbonimpa''.
AG News a réagit assez vigoureusement à ce communiqué, il constate que Me Reine Alapini-Gansou n'a jamais mis les pieds au Burundi pour constater les faits. Il dénonce la violence des propos de HRW et de FIDH, car ''face à la virulence de ces organisations des Droits de l'Homme, notamment FIDH ( ONG française) ou HRW ( ONG Américaine), qui ne cessent de salir l'image de la justice burundaise, en déconsidérant l'État de Droit du Burundi et surtout, en ne respectant pas l'indépendance de la magistrature burundaise, de nombreux observateurs se demandent si le problème ne viendrait pas du côté burundais... '' En tout cas pour Carina Terstsakian, responsable des recherches sur le Burundi au sein de HRW, '' l'emprisonnement de Pierre Claver Mbonimpa est un message envoyé par le gouvernement à la société civile dans le but de la museler''.
Net Press se déclare convaincu que '' L'intervention de tout un chacun est indispensable pour avoir la libération de Pierre-Claver Mbonimpa''. La décision de maintenir PCM derrière les barreaux a en tout cas troublé plus d'un. '' Pas de mise en liberté provisoire pour Mbonimpa'' s'était insurgé RFI repris par Arib avec pour titre : « Mbonimpa maintenu en prison : "inacceptable" et "injuste" », citant ainsi la défense. Jeune Afrique constatait aussi que '' toujours pas de liberté provisoire pour Pierre Claver Mbonimpa''. Certains de nos confrères qualifient PCM de ''Mandela Burundais'', alors que Bonesha estime que ''la détention de Pierre Claver MBONIMPA est un harcèlement judiciaire''. Malgré tout, AG News ne se gêne pas d'affirmer que ''l'Etat participe à la promotion des Droits de l'Homme'' faisant ainsi état d'une campagne de vulgarisation de la Politique Nationale des Droits de l'Homme, qu'aurait entamé le gouvernement. La RPA fait observer que la Ligue Iteka a appelé la Communauté internationale à intervenir, dans la situation où '' le contexte politique dégénère progressivement''. Sur ce dossier des droits de l'Homme, nos confrères sont loin de parler d'une seule voix. Alors que AGnews estime que ''L'ACAT ( association contre la torture)Burundi ne respecte pas l'Etat de Droit burundais'', RPA lui rétorque que '' ACAT-Burundi œuvre pour la prévention des violences politiques''. Burundi Transparence fait observer que ″face à l'inertie judiciaire au Burundi, de plus en plus de Burundais recourent à la justice de l'EAC″.
De nombreux divers
Parmi ceux-ci la célébration de 5ème anniversaire de la création du parti MSD qui a notamment correspondu à la reprise de ses activités après 4 mois de suspensions décidées par le ministre de l'Intérieur. ''Fin de la sanction à l'endroit du parti MSD'', a titré RPA alors que IWACU relevait ''les contradictions autour de la reprise des activités du MSD'' certains administratifs ne respectant pas les instructions du ministère de l'Intérieur, arguant qu'ils n'étaient pas officiellement prévenus. Les burundais de Belgique ont célébré tardivement le 52è anniversaire de l'indépendance du Burundi. Ils ont pourtant '' fêté en grandes pompes à Bruxelles'' nous informe Bujumbura news notamment qui a rapporté des propos des échanges de toasts. Ceux du représentant du ministère belge des Affaires Etrangères, l'ambassadeur François Cornet d'Elzius n'ont échappé à personne car il aurait fait observer que ''la trame idéologique de la Belgique est faite de fibres africaines, la Belgique étant présente en Afrique depuis 1831, au lendemain de son accession à l'indépendance''. Seul petit bémol de la fête font observer nos confrères citant un des participants ayant requis l'anonymat: ''« à la fête de l'indépendance, ...c'est plutôt Rwagasore qu'il faudrait mettre au milieu de Nkurunziza et Ndadaye, à défaut de le mettre tout seul »″.
Un article à ne pas rater. Il est sur cndd-burundi.com il est titré :'' L'Irak : Une longue et douloureuse agonie d'une nation''. Un article qui nous décortique des ressemblances saisissantes entre la situation en Irak et la guerre quasi-permanente constatée dans notre région depuis 1990. L'auteur tente d'amener les populations de la Région des Grands Lacs à s'interroger ''si les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets à quelques milliers de kilomètres''.