PCM, un défenseur des droits de l'Homme sans droits.
P.C.M. a bien comparu vendredi dernier pour se voir reconduit en prison à l'issue de l'audience. Ses défenseurs s'attendaient à une remise en liberté provisoire de leur client, mais les justiciers en décidèrent autrement. ''La partie civile demande réparation'', a titré Iwacu qui a repris les propos des avocats de PCM dont l'un d'eux a évoqué l'article 163 alinéa 1du Code de Procédure Pénale qui dispose que « lorsque la juridiction de jugement est saisie de l'action publique, la partie lésée peut la saisir de l'action en réparation des dommages en se constituant partie civile. » Pour le premier jour du procès de Pierre-Claver Mbonimpa, Arib.info a fait état de « mobilisation sans précédent pour "Le défenseur de la veuve et de l'orphelin" ».
Reprenant les propos d'RFI, nos confrères reproduisent les propos des gens qui avaient bénéficié de la défense de PCM, '' l'homme de petites gens'', a dit quelqu'un, du temps où il était libre. '' Une foule immense pour soutenir Mbonimpa à son procès'', a titré dans un autre article Arib.info, une foule d'où l'on pouvait apercevoir un représentant du BNUB et d'autres organisations internationale et chancelleries et ''même des congolais de Bukavu, membres des organisations de la société civile''. Le même jour du procès, le bureau de l'APRODH a été visité par des policiers qui ont encerclé le bureau de l'APRODH situé tout près de la présidence de la République ; à la recherche de ....''d'un individu qui les avait photographié''. ''Au Burundi, détruire celui qui lance l'alerte'', alerte Libre.be sur cette anomalie à nulle autre pareil.
Libre.be qui constate que depuis les élections 2010 boycottées par l'opposition, la situation politique n'a cessé de se détériorer, ''une soixantaine d'exécutions extrajudiciaires avaient été recensées par l'Onu après ces scrutins'', écrivent nos confrères de Libre.be. L'AFP quant à lui parle d'un ''procès très suivi d'un défenseur des droits de l'Homme'', faisant aussi état de ''cris de ses partisans présents à l'extérieur couvraient parfois les débats dans la salle d'audience, où étaient présents une douzaine de diplomates (Etats-Unis, France, Belgique, Pays-Bas, ONU et Union européenne notamment)''. AFP constate aussi que le climat politique se crispe au Burundi à l'approche des élections générales de 2015. Ainsi presque à genou '' Pierre Claver Mbonimpa va t-il rebondir ?'', se demande avec suffisamment de cynisme Burundi information qui fait état de la '' haine pathologique ( de PCM) envers le parti présidentiel le CNDD-FDD a été telle qu'il préféra au mois d'avril dernier d'ourdir un complot de diabolique intelligence contre la jeunesse affiliée au parti des Bagumyabanga les « Imbonerakure »''.
Sur la question de la liberté provisoire, nos faux confrères estiment qu'elle a été analysée par une commission ad hoc qui a conclu à un maintien en prison de PCM car ce dernier constituant '' un danger pour la sécurité des burundais en général et du Burundi en particulier''. Burundi transparence quant à lui fait état de '' 3 membres de l'APRODH arrêtés parce qu'ils portaient des T-Shirt à l'effigie de MBONIMPA''. Et parmi les trois figures Mbonimpa Gyzène, la propre fille du défenseur des prisonniers aujourd'hui prisonnier d'un pouvoir aux abois. Après deux heures de détentions les 3 personnes ont été libérées sans aucune autre forme de procès, provoquant la furie de FOCODE pour qui '' Ce pays devient une jungle, une jungle ou le plus fort peut manger le faible comme il veut, une jungle ou n'importe quelle autorité nantie des pouvoirs peut arrêter qui il veut sans aucun titre, sans aucun motif et sans lire aucun texte de la loi''. IWACU constate avec une amertumer amusée que même une transition musicale irrite un pouvoir aux abois, d'où le titre :'' « Koma akaruru », une transition musicale de la RPA qui irrite le CNC''.
Pour Richard Giramahoro, président du Conseil National de la Communication, '' la diffusion de la transition musicale Koma akaruru, lors du journal ' (de la RPA) n'est pas du tout professionnelle »''. Il s'agit d'un intermède musical appelant « les agneaux à crier pour la défense de la brebis condamnée pour avoir mangé de la viande alors que cette gent ne se nourrit que d'herbe », une allégorie à l'emprisonnement de Pierre-Claver Mbonimpa. D'où alors la question de IWACU :'' Médias et société civile : dangereux pour le pays ?'' Oui, selon en tout cas le Sénat burundais dont certains de ses membres ont sommé les ministres de l'Intérieur et de la Communication à tenir à l'œil la presse et la société civile. Les ministres répondaient aux questions orales des sénateurs manifestement agacés par leur incapacité à fermer la gueule à ceux qui n'ont pas la même gueule qu'eux. S'agit-il d'une simple ''divergence de compréhension ou abus de pouvoir ?'' se demande toujours Iwacu qui fait intervenir trois acteurs, deux représentants des médias et celui du CNC. Si les premiers se montrent inquiets de l'allure que prennent les évènements, le second estime que '' si le Sénat leur demande de sévir contre les écarts de certains médias vis-à-vis de la loi, il ne fait qu'enfoncer une porte ouverte puisque cela entre dans leurs activités quotidiennes'', alors que pour le président de l'OLUCOME tout cela n'est que du cirque, « C'est un alibi pour la restriction des libertés publiques », dit-il avant de paraphraser Desmond Tutu pour qui '' dans une situation d'oppression, la neutralité montre qu'on est du côté de l'oppresseur''.
'' Emprisonné pour avoir un numéro d'Iwacu'', s'indigne toujours IWACU qui fait état d'un homme incarcéré à Bubanza, accusé d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat avec pour infraction : la ''possession d'un journal où l'on voit la caricature de certaines autorités''. Pierre Claver Mbonimpa est accusé d'atteinte à la sécurité et d'usage de faux pour avoir dénoncé les entrainements des milices Imbonerakure à Kiliba Ondes en RDC. Des accusations ont été formulées aussi par d'autres médias, y compris le cndd-burundi.com qui affirme avec photo à l'appui que ''les militaires burundais et les miliciens Imbonerakure (sont) sur le territoire de la République Démocratique du Congo''. Avec les détails fournis par le site, avec la précision des noms et des lieux, c'est à se demander pourquoi vraiment PCM reste derrière les barreaux de Mpimba, alors que la réalité de ses propos sont corroborés par tant d'autres acteurs. Ou alors faudrait-il emprisonner tous ceux détiennent une information sur Kiliba Ondes.
Un attentat contre Nditije Charles.
Une preuve donc de cette panique qui gagne les hommes de Nkurunziza : c'est la tentative d'assassinat d'un opposant et du maintien en prison d'un innocent.'' Un week-end sans répit pour Nditije et les siens'' , a titré Iwacu pour qui le président de l'Uprona aurait échappé à une tentative d'assassinat samedi alors que dimanche, ses partisans ont joué au chat et à la souris avec la police. Iwacu qui fait remarquer que même les diplomates étaient au rendez-vous de Nditije, un signal que le pouvoir aura sans doute du mal à décrypter. Pour le ministre de l'intérieur, ''c'est tout à fait normal que des diplomates répondent à une invitation, mais c'est dommage quand même qu'ils ont répondu à une invitation d'un groupe d'Upronistes non reconnu par la loi''.
'' Le policier Jean Bosco Sengiyumva dit avoir voulu assassiner Charles Nditije'', nous affirme Arib.info, un Jean Bosco, d'abord considéré comme « un héro » par les upronistes pro-Nditije, puis comme un vulgaire assassin par les mêmes personnes. AFP nous apprend que ''le pouvoir avance la thèse d'une manipulation'', et "ce qui vient de se passer est la preuve que c'est le ministre de l'Intérieur et le pouvoir qu'il représente qui sont à l'origine de la crise à l'Uprona", selon Nditije. L'attentat aurait eu lieu la veille de la tenue d'une réunion du comité central de l'Uprona, une réunion qui n'a finalement pas eu lieu, la police ayant empêché sa tenue. Pour RFI ce qui s'est passé est une preuve que'' la guerre des chefs se poursuit à l'Uprona''. ''Le glas sonne pour Charles Nditije'', a titré Burundi Information qui a préféré revenir sur les chefs d'accusations que la rivale de Nditije formule contre ce dernier : retrait du gouvernement, dilapidation des biens du parti et entretien des divisions.RFI a repris les propos des autorités burundaises pour qui'' personne n'a voulu assassiner Nditije'' alors que Pana parle d'une ''confusion autour d'une tentative présumée d'assassinat d'un leader politique''. AFP quant à elle indique que la pouvoir avance la thèse d'une manipulation. CNDD-burundi.com revient au phénomène des Imbonerakure en posant cette question : ''le pouvoir CNDD-FDD serait-il en train de préparer un massacre de la population?''. Une véritable révélation des personnes qui avaient été approchées pour des opérations meurtrières d'envergure. Un article qui vaut la peine d'être lu même si, il faut l'avouer, il donne froid au dos.
Nyabusorongo . Org a préféré parler d'un autre combat, celui qui aura opposé Bonavaneture Niyoyankana et Bernard Busokoza. '' Ménacé de mort par sa propre famille, Hon. Niyoyankana se rétracte'', titre en effet le site, qui fort de ses enquêtes ou en tout cas qu'il présente comme tel, fait état des menaces de mort qu'aurait proféré Busokoza avec le soutien de l'épouse et des enfants contre l'époux et le père de ces derniers. C'était la veille de la loi d'amendement de la constitution. Busokoza aurait ainsi mis la famille Niyoyankana dans sa combine, et Bonaventure n'eut point de marge de manœuvre et dut donc se soumettre. '' Comme Dieu aime le Burundi, la vie de NIYOYANKANA a été sauvée'', estime Nyabusorongo, car la famille Niyoyankana aurait pu être décimée surtout que ''les scénarios avaient été déjà mis en place pour imputer la mort de NIYOYANKANA Bonaventure au pouvoir en place'', dit Nyabusorongo.
La situation est donc grave, et Burundi transparence en veut sérieusement au Président de la République, voyant une ''Similitude entre le plan Simbananiye et celui de Pierre Nkurunziza'' si du moins l'on observe l'atmosphère politique morose qui caractérise le régime Nkurunziza Pierre et qui rappelle étrangement les moments de tristes mémoires que la population a enduré sous le régime du sanguinaire Micombero Michel avec Artémon Simbananiye son maître penseur. Burundi Transparence qui rappelle aussi que la dernière mesure de grâce présidentielle a été un véritable camouflet pour Hussein Radjabu et ses collègues militants, le décret n° 100/152 du 27 Juin 2014 portant également mesure de grâce présidentielle ''montre à suffisance le degré de méchanceté du président NKURUNZIZA quant à la libération de l'honorable Hussein RADJABU et ses coaccusés''. Tout a été fait pour que le prisonnier politique ne soit pas concerné par la mesure, laisse entendre nos confrères de Burundi Transparence. La morosité de la situation a en tout cas inspiré Cndd-burundi.com ou plutôt le président du CNDD qui a écrit une lettre ouverte aux militants du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Léonard Nyangoma appelait ces militants dont la majorité fut ses propres militants à faire preuve d'objectivité dans l'analyse de la situation, de constater la dérive à laquelle nous conduit le pouvoir de Nkurunziza, et d'avoir le courage de dire non pour que 2015 marque un véritable virage dans la gestion de ce pays.