Le vieux cliché du seul tutsi oppresseur s'est envolé car ''la majorité hutue a aujourd'hui découvert qu'un pouvoir hutu pouvait lui aussi accaparer les richesses et pratiquer le clientélisme !'' Outre les problèmes politiques, se pose aussi au Burundi la '' bombe foncière 'qui risque de susciter le phénomène des sans échecs. Dans une telle situation, le pouvoir a beau souhaiter le départ du BNUB, ce dernier estime que sa présence est plus nécessaire que jamais''. Xhinua soulève le problème de la ''la gestion foncière face à la problématique démographique'', la population burundaise étant estimée à 26 millions d'habitants en 2050 sur une superficie d'un peu moins de 28.000 Km2. La peur donc face à une situation de plus en plus hors contrôle, d'où l'appel du Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smail Chergui qui, de passage à Bujumbura où il a rencontré Pierre Nkurunziza lui aurait entre autre dit que '' l'UA exige une plus grande ouverture politique à l'approche des élections'' comme l'a titré XHINUA. Pana confirme la rencontre : ''Le commissaire à la Paix de l'UA reçu par le chef de l'Etat burundais'', titre-t-il.Une ouverture largement compromise par le phénomène Imbonerakure ''pointés du doigt dans des actes de déstabilisation de la sécurité'' fait remarquer Bonesha qui rapporte le cas de Nyambuye en commune Isale où ces miliciens du parti au pouvoir '' useraient des armes pour contraindre les gens à adhérer massivement à leur formation politique''. CNDD-burundi.com constate que ''le règne de la barbarie (est) légalisée dans la province de Makamba par le régime Nkurunziza. Un article qui confirme bien que à Kibago en province de Makamba, au moins cinquante deux fusils ont été distribués à la population dans la nuit du 5 au 6 avril 2014 par le Général Juvénal Niyungeko alias Kiroho. L'objectif visé par le régime de Nkurunziza est de terroriser les militants des partis d'opposition ou de déclencher la guerre au cas où le parti CNDD FDD perdrait les élections de 2015
''Recomposition du paysage politique à l'approche des élections de 2015 au Burundi'' constate Arib.info citant Pana qui nous rapporte une fusion de 4 partis dans le perspective des élections dont ''le financement public des partis pour 2015 constitue un grand défi'', constate Xhinua citant les propos d'un'' politologue'' qui a rappelé que les acteurs politiques s'étaient convenus d'une mise en place d'une loi spécifique de financement des partis politiques, mais que cela n'a pas encore été fait à une année seulement de ces élections.Burundi Information saute sur l'occasion pour crier : '' L'opposition burundaise en quête de financement'' et pour rappeler que '' aucun texte au Burundi ni la Constitution, ni les Accords d'Arusha ni le Code électoral ne prescrit au gouvernement de financer les formations politiques et cela ne se fait nulle part au monde''. Financement ou pas, IWACU fait un clin d'œil à ceux qui tenteraient de l'oublier ''« Pierre Nkurunziza n'a pas encore cédé sur le 3ème mandat ». Un titre tiré des propos de Chovineau Mugwengeze de l'UPD Zigamibanga qui constate que malgré toutes les pressions nationales et internationales, Pierre Nkurunziza ne veut pas lâcher le morceau, en témoignent ses récentes déclarations sur les médias étrangers lors de sa dernière visite en France. Arib.Info publie l'analyse de StefVandeginste - Chargé de cours à l'Université d'Anvers-, une analyse qui est une étude juridique du cas burundais au regard justement de ce 3ème et problématique mandat avec pour titre: ''La limitation constitutionnelle du nombre de mandats présidentiels : une coquille vide ?''. On n'en dit pas long, pour des raisons évidentes, et donc, cfr à Arib. Info qui a introduit le sujet par ce titre :''Nkurunziza candidat en 2015 : les limites d'une approche purement juridique''.
Quand le politique bégaie, l'économique tremble
C'est la dure et triste réalité : ''Le Burundi un des pays les plus touchés par la faim dans la sous-région'', constate Xhinua repris par Arib. Info, un constat enfin reconnu par la ministre de l'agriculture du pays qui, depuis 2005 jusqu'à on ne sait quand, aura cessé d'être celui du lait et du miel. Les chiffres sont têtus, même le politique le plus dribleur est incapable de les baratiner. Au Burundi, ''les carences en micro nutriments sont de 45% et se manifestent surtout chez les enfants de moins de 5 ans et chez les femmes en âge de procréer'', a reconnu Mme Kayitesi, reprise par Xhinua , s'exprimant lors de l'ouverture des états généraux de l'agriculture et de l'élevage le 16 juin dernier. ''Des Etats généraux pour venir à bout de l'insécurité alimentaire au Burundi'', a titré PANA qui nous informe, ou plutôt rappelle à ceux qui l'oublient que ''à l'exception de la capitale, Bujumbura, toutes les autres provinces ont largement dépassé le seuil critique de 40 pour cent de malnutrition chronique''. Ce n'est pas fréquent, mais quel courage de la ministre avec les temps qui courent ou vérité est devenue synonyme de lèse-majesté ! L'inefficacité de "beaucoup de politiques, stratégies, projets et programmes qui ont été mis en place jusqu'à ce jour, mais sans parvenir à asseoir une sécurité alimentaire durable" est la source du problème.'' Burundi : défis majeurs pour les Etats généraux de l'agriculture'' a titré RFI, alors que Arib.info faisait état ''des Etats généraux au chevet du secteur agricole au Burundi''. Pana a partagé avec nous son constat : '' L'urbanisation s'invite dans les états généraux de l'agriculture au Burundi''. Le béton ravage les plaines agricoles d'où l'appel du forum d'arrêter les constructions dans ces terres si fertiles pour ne construire que dans les hauteurs. Sur ce même registre agricole, la RPA nous épingle ''les défis qui hantent le secteur de l'agriculture au Burundi'' dont le peu de moyens de production des semences de bonnes, le manque de formations et de moyens financiers des agriculteurs et l'exigüité des terres cultivables''. Les propos ne sont pas siens, ils sont du directeur général de l'Agriculture. Ce n'est pas seulement la campagne qui souffre, car '' Dégradation du cadre de vie urbain suite à l'urbanisation rapide de Bujumbura'', avertit Xinhua citant le ministre ayant le domaine urbain dans ses attributions qui nous informe que la ville de Bujumbura abrite, à elle seule, près des 3/4 de la population urbaine du pays.
Au vu de ce qui précède, ''La plupart des OMD ne seront pas atteintes à l'horizon 2015''. Entendez les objectifs millénaires pour le développement. Il s'agit des conclusions d'une étude commanditée par le ministre burundais des Finances et de la Planification du Développement Economique. Des OMD pour d'éliminer l'extrême pauvreté et la faim,assurer une éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes, promouvoir l'autonomisation des femmes.....selon Xinhua repris par Arib.info. Et comme pour enfoncer le clou, RFI titre : ''Burundi : un pays en situation de malnutrition chronique'' alors qu'Arib/info renchérit par ce triste constat : ''Au moins un Burundais sur deux est en situation de malnutrition chronique''
Les incendies des marchés se sont aussi invités.
Bien avant l'incendie du marché de Bujumbura de janvier 2013, au moins 12 marchés, parmi les plus importants du pays ont été réduits en cendre en une seule année. Rien, ou presque n'a pu être sauvé. ''Multiplication de cas d'incendie de marchés au Burundi'' s'est pratiquement écrié PANA. Pour ne citer que les plus récents, le marché de Bugenyuzi est le dernier de la série noire, précédé par celui de Kayanza une semaine avant. Gitega, Ngozi, Kayogoro, Kamenge, Jabe, sans oublier le marché central deBujumbura, tous y sont pratiquement passés. Et tous ont ce quelque chose de commun : l'origine des incendies reste inconnue, les enquêtes aboutissant rarement. D'où le titre paru dans Arib. Info : ''Des incendies de marchés sans explications et sans coupables. Actes accidentels ou criminels ?''. Il s'agit d'un article d'une certaine Jacqueline Nibaruta qui se demande ''comment voulez-vous que dans de telles circonstances, le peuple burundais arrête de se poser toutes sortes de questions ? Des questions qui deviennent au fur du temps des rumeurs, lesquelles rumeurs sont désormais sévèrement punissables par la loi, depuis que Monsieur le Président de la République, Pierre NKURUNZIZA, a décrété la « chasse aux sorcières »en la matière, il y a de cela quelques semaines''. Et de conclure humblement '' je pense que c'est demander l'impossible au peuple. ''De son côté Xinhua interpelle :''les commerçants demandent des mesures pour sécuriser les marchés'' alors que IWACU nous dresse la liste des stations d'essence à risques, car cohabitant avec des maisons, des commerces, des banques...avant de nous livrer ce constat amer : Si''Certains déplorent cette situation''d'autres n'y voient aucun problème.
Tant qu'il reste à Mpimba, il reste aussi dans nos colonnes
C'est en tout cas ce que semble indiquer la presse, au vu des articles sur l'incompréhensible et inacceptable incarcération du vieux Pierre Claver Mbonimpa à Mpimba.'' Appel à manifester pour la libération d'un activiste des droits de l'Homme au Burundi'' a titré PANA, appel à manifester vendredi dernier pour la libération de PCM. Une manifestation que le maire de la ville a interdite car revêtant ''un caractère insurrectionnel'' alors que ''la manifestation pour soutenir Mbonimpa est un droit constitutionnel'' comme a titré IWACU. Cndd-burundi.com publie une lettre qu'un opposant a écrit à Pierre Nkurunziza exigeant la libération de PCM. Une lettre de Pangrace Cimpaye qui se termine par un rappel cinglant : '' Hier vous étiez condamnés à mort par le pouvoir que vous combattiez. Il est navrant de réaliser que vous répétez les mêmes traitements d'oppression sur votre peuple. Du coup vous donnez raison à Georges Bernard Shaw qui soutient que « Les révolutions n'ont jamais allégé le fardeau de la tyrannie, elles l'ont seulement transféré sur une autre épaule ». '' Un autre appel est venu de FIDH et de l'OMCT qui suivent de très près le cas PCM car entrant dans leurs attributions : la protection des défenseurs des droits de l'Homme. Ils rappellent les derniers développements, constatent l'entêtement du pouvoir avant d'exiger encore une fois la libération immédiate et inconditionnelle de PCM, copie du document ayant été adressée au Président de la république. ''Le droit aux soins de santé pour les détenus ne serait pas respecté au Burundi'' a fait remarquer Bonesha qui relève des cas précis de violations des droits des prisonniers. RFI nous indique que même ''Son président en prison, l'Aprodh demeure toujours active au Burundi''
Dans ce pays devenu une véritable jungle, Jeune Afrique titre : Exécutions extrajudiciaires au Burundi : des ONG saisissent la CADHP (Commission africaine des droits de l'homme et des peuples). L'objectif est d'interpeller le pouvoir de Pierre Nkurunziza sur des cas documentés et précis d'exécutions extrajudiciaires commises entre 2010 et 2012 dans le pays. Une action qui intervient dans un contexte pré-électoral tendu dans le pays.