Durant cet incident, des Burundais et des Rwandais sont morts. Une britannique du nom de Charlotte Wilson également. '' Si le Rwanda n'a pas encore haussé le ton pour exiger la vérité et justice pour ses ressortissants lâchement assassinés dans ce crime de guerre, le gouvernement britannique quant à lui, s'est alors engagé à faire des enquêtes et obtenir que les coupables répondent de ce crime crapuleux''.
Comme on le voit, le pouvoir se lèche les babines, et encourage même la justice britannique à arrêter un de ses citoyens qu'il est sensé protéger. Par ailleurs, il est très pressé de voir le Rwanda en découdre une fois pour toute avec un prétendu ''criminel'' qui n'a jamais été jugé, et n'a jamais donc été qualifié comme tel.
Des burundais morts à la même occasion, le gouvernement ne s'en occupe pas et veut régler le compte avec son opposant politique par les justices étrangères interposées. Et ceci montre au moins deux choses : le gouvernement confirme l'état paralytique de son système judiciaire et la peur que lui inspire son opposant à tel point qu'il est incapable de l'arrêter et de le juger. Il propose en fait aux étrangers de le faire à sa place. Le site du parti au pouvoir prétend que ''la commission rogatoire mise en place par le gouvernement de la Grande-Bretagne a déjà terminé les enquêtes auprès des rescapés rwandais. Même les enquêtes conduites minutieusement et en toute discrétion auprès d'anciens combattants du FNL Palipehutu et des habitants de la localité du lieu de la tragédie sont clôturées'', pour conclure que l'étau se resserre autour de son opposant acharné.Grâce aux révélations fournies par les témoins au Burundi et au Rwanda, la justice britannique compterait envoyer les membres de la commission rogatoire pour ''interroger le suspect numéro un qu'est l'ancien combattant en chef du FNL Palipehutu au moment des faits''.
Pour le site , ''le gouvernement britannique a sollicité tout le concours des autorités burundaises pour que Rwasa ne se dérobe pas et la justice burundaise a promis son entière coopération dans cette affaire qui a tant duré''.C'est ainsi que le procureur général de la République du Burundi aurait été invité à se rendre très prochainement à Londres pour échanger avec son homologue britannique de l'état d'avancement du dossier et de l'arrivée imminente des enquêteurs britanniques.
Par ailleurs, le pouvoir de Bujumbura, par le site Nyabusorongo interposé, fait remarquer qu'au moment où les autorités burundaises passent à la vitesse supérieure pour mettre en place la commission vérité et réconciliation, les britanniques craignent que Rwasa ne profite de ce cadre pour échapper à la justice et s'assurer de l'impunité à jamais. D'après le pouvoir donc, la commission vérité et réconciliation ne vise qu'à assurer l'impunité de Rwasa. ''Urucira mukaso rugatwara nyoko'', dit un adage burundais. Si c'est de cette manière que le pouvoir veut régler ses comptes avec son adversaire pour se présenter seuls aux élections, il ne s'agit que d'une bassesse éhontée.
En effet Bujumbura tient à laminer son opposition. Le président de l'ADC-Ikibiri est trainé à la justice sans motif suffisant, pour avoir dit haut ce que tout le monde, y compris l'ONU avait tout aussi dit haut : l'entrainement des miliciens Imbonerakure. Le Vice-président du FRODEBU Fréderic Bamvuginyumvira a été emprisonné pour une affaire abracadabrante qui a laissé tout le monde bouche bée, comme on ne sait d'ailleurs comment elle a été clôturée. Léonard Nyangoma, président du CNDD a échappé belle à une arrestation à Bujumbura. Dieu seul a pu le sauver et il est aujourd'hui à l'extérieur. Un mandat international courre Alexis Sinduhije, président du MSD pour avoir échappé de justesse à une mort certaine. Que reste donc de l'opposition ? Rien, croit sans doute Bujumbura. Ce que le pouvoir ne sait pas, et il ne le saura sans doute jamais, c'est qu'il est entrain de faire une propagande gratuite à une opposition qui à cette allure n'aura pas de mal à battre le parti au pouvoir en 2015.