Dans la province de Bujumbura, il y a les jeunes de la milice Imbonerakure qui ont été formés avant les autres, et qui font actuellement des recrutements. Ceux qui ont été recrutés pour aller suivre la formation en République Démocratique du Congo mais qui ont refusé d'y aller nous ont révélé les noms de certains responsables des recrutements : «Runyanya Egide, né à Kabezi et ex combattant du FNL, est actuellement chef de Compagnie en République Démocratique du Congo. Sungura né dans la province de Bujumbura, commune Kanyosha, zone Kiyenzi, colline Nyagatoke, il a été emprisonné à Mpimba. Maintenant, il parmi les responsables chargés du recrutement dans la province de Bujumbura. Zabirara, né dans la commune de Kamenge en mairie de Bujumbura est aussi parmi les responsables du recrutement dans notre province», ont dit les jeunes qui n'ont pas voulu suivre la milice.
Sungura ne connaît pas l'agenda caché de cette formation. Il invite ses amis de Bujumbura de le suivre pour les aider à la vie: «Venez, je vais vous montrer là vous gagnerez votre vie», a dit Sungura.
Sungura fait tout pour rassurer ses amis candidats potentiels au recrutement de l'ambiance qui règne sur les lieux de formation: «Vous ne serez pas seuls. Vous trouverez à Kiriba Ondes beaucoup de personnes en formation. Il y a le moral, nous ne nous ennuyons pas, je vous assure», a dit Sungura.
Sungura n'a malheureusement pas pu convaincre ses amis. Ils ont refusé catégoriquement en ces mots: «Au paravent, tu étais un garçon très vigoureux. Pourquoi tu es si maigre maintenant? Nous ne te suivrons pas», lui ont répondu ses amis.
Selon les informations fournies par ceux qui ont rejeté cette offre de recrutement , Runyanya Egide, Sungura et Zabirara ont réussi à recruter beaucoup de jeunes de la province de Bujumbura et les ont conduits en RDC pour suivre une formation militaire.
Toute personne douée de raison peut se demander pourquoi le gouvernement du Burundi forme et entretien une milice. Le Burundi a une armée et une police bien formées et bien équipées. Le budget utilisé pour la conception du projet de mise en place de la milice, pour les recrutements, pour la formation, pour nourrir, habiller et faire soigner cette milice, les salaires, c'est une somme d'argent très énorme pour un pays classé parmi les trois les plus pauvres du monde.
Malgré les assassinats et les arrestations ciblés, aucune raison ne justifie la création d'une milice dans un pays où les autorités ne cessent de clamer que la paix règne sur tout le territoire. La preuve de cette paix est l'envoi de l'armée et de la police dans les missions de maintien de la paix dans les autres pays africains en l'occurrence la Somalie, la République Centre Africaine et bientôt au Soudan du Sud.
Il est clair que le gouvernement burundais veut se maintenir au pouvoir par la force des armes, les armes qui vont verser le sang d'une population très pauvre, très pauvre au point de ne pas se faire soigner au cas d'une maladie, une population très affamée à cause des catastrophes naturelles comme la sécheresse, une population très pauvres plus que la pauvreté elle-même à cause des malversations économiques.
Quand une radio locale a dévoilé du 6 au 9 mai 2014 toutes les activités de la milice Imbonerakure dans la localité de Kiriba Ondes en la RDC, cette milice a quitté la RDC pour s'installer dans plusieurs coins du Burundi. Personne n'a osé faire des commentaires dans les bus, dans les bureaux, sur les centres commerciaux de crainte d'être attrapé et subir une peine de prison à perpétuité. Ce qui est sûr, tout le monde cauchemarde avant que la réalité se dessine. Beaucoup de burundais gardent les séquelles d'une guerre qui a duré plus d'une décennie après l'assassinat du premier président démocratiquement élu Ndadaye Melchior.
Pour rappel, en date du 11 avril 2014, les medias locaux ont fait état d'une note interne des Nations Unies selon laquelle le Gouvernement du Burundi était entrain d'armer et d'entrainer la milice Imbonerakure, un mouvement des jeunes intégré au parti présidentiel CNDD-FDD, allégations que le gouvernement burundais a qualifié de «rumeurs sans fondements» et a exigé des excuses de l'ONU.
Le 17 avril 2014, le gouvernement du Burundi a expulsé de son territoire Paul Debbie le responsable de sécurité du Bureau des Nations Unies au Burundi, BNUB en sigle, et l'ONU a déploré cette décision dans la mesure où il avait abordé cette question de fourniture d'armes aux Imbonerakure avec le gouvernement du Burundi à maintes reprises.

