Les étudiants de l'Université du Burundi-UB ont enfin décidé de regagner les auditoires, clamaient la plupart des medias de ce 6 mai. Attention, les deux parties, étudiants et gouvernement, ont chacun lâché du lest, mais des pommes de discorde subsistent, à commencer par le déblocage des bourses d'avril et de mai, disent les étudiants. Et que de cris dans le désert les appelant à regagner leurs campus avant ! '' Les étudiants doivent reprendre les auditoires ce lundi 5 mai 2010'' avait tonné Burundi information en se référant à l'appel ferme du Président Nkurunziza, un appel dont ''la gravité du ton et la lourdeur des mots utilisés pour exprimer cette mise en garde, reflétait la détermination du gouvernement à mettre fin à cette situation''.'' les professeurs appellent les étudiants à regagner les auditoires'' avait titré Iwacu qui avait fait remarqué que seuls trois étudiants du BAC 2 Mathématiques étaient en train de suivre un cours vers 11 heures ce lundi du 5 mai. Arib quant à lui, citant Xinhua, avait titré :'' les étudiants en grèves priés de reprendre les cours'' par le ministère de l'Enseignement supérieur, tout en faisant remarquer que les étudiants demandent la suppression de l'article 24 du décret présidentiel qui supprime la bourse à un étudiant redoublant. Burundi Information reprend le communiqué du parti au pouvoir qui, après avoir appelé les étudiants à une reprise des cours, accuse les partis d'opposition de chercher à pêcher en eau trouble, entendez par là la récupération politique d'une situation frôlant le chaos. Arib.Info rapporte l'écrit d'un certain Ntibashirakandi qui offre une voie de sortie qui se résume en '' seul un dialogue franc et sincère peut désamorcer la crise qui secoue l'université du Burund et l'ENS''. Il lance du coup ''un appel à la mise en place d'une équipe de médiation''. Il qualifie ''d'incendie'' ce qui s'est passé à l'Université, incendie que le pouvoir avait le devoir de '' contenir''. Mais au lieu de cela, il a tenu un discours ''qui entretient l'incendie'' et à ''fouetter d'autres chats'' au lieu d'organiser des débats.
Plusieurs titres ont été également consacrés à la commémoration ce 29 avril du 1er génocide africain de 1972 dont les Hutus burundais ont été victimes. Arib. Info fournit une série d'images d'une marche-procession à Montréal au Canada organisée la veille de la première conférence Internationale sur le génocide de 1972 au Burundi. ''Massacre de 1972 : « Honorer les héros non chantés »''. C'est ainsi qu'à titré Iwacu qui a préféré les témoignages des gens qui, au milieu de la furie humaine, ont eu le courage de sauver des gens qui n'étaient pas de leur ethnie. C'était lors d'un atelier pour la commémoration de la tragédie de 1972 à Bujumbura. '' 1972-2014 : 42 ans d'immobilisme'', constate Iwacu sous la plume ou plutôt le clavier de Jean Marie Ngendahayo pour qui pendant les 42 ans ''rien ou presque n'a été fait pour établir les faits, pour les qualifier et pour ensuite les gérer judiciairement, politiquement, économiquement et même culturellement afin d'aller de l'avant sereinement''. Le travail et la responsabilité d'établir la vérité ''relève de l'initiative des Burundais eux-mêmes'', dit-il et il s'agit en premier lieu du devoir de l'Etat car 1972 a été une tragédie publique et nationale. AG news nous parle de '' Près de 500 fosses communes identifiées'', des fosses communes où reposent toujours ''des restes des Bahutu Barundi victimes du 1er Génocide des Grands Lacs au 20ème siècle''. AG NEWS rappelle aussi qu'à la même date, le Burundi fait la '' commémoration de l'anniversaire de l'assassinat' du Roi Ntare V. ''Le Burundi doit la vérité sur la spoliation des biens de l'élite Hutu par l'Etat'', a titré Nyabusorongo qui a repris le titre et l'article publié par Arib.info, article de notre consœur Perpétue Nshimirimana et dans lequel celle-ci se demandait '' Quand il est permis de spolier les biens d'un Premier Ministre, que devient le sort d'un citoyen ordinaire ?'' « Nous avons enfin récupéré les clefs de notre maison » ! Nous, ce sont les membres de la famille Bamina Joseph, ancien premier ministre, lâchement et sauvagement assassiné en 1965. La famille aura attendu cette année pour récupérer une maison spoliée par les pouvoirs publics, il y a plus de 40 ans, une histoire qui illustre si bien la tragédie de plusieurs familles et des orphelins des successives horreurs qu'a traversées le Burundi.
Et Pourtant ! Pourtant, l'ONU fait semblant toujours de n'avoir rien vu ni entendu. '' Génocide de 1972 au Burundi : L'ONU a-t-elle besoin d'un rapport complémentaire'' ? se demande alors Arib. Info, manifestement agacé. Les preuves, les rapports sont là, mais rien ne semble bouger d'où l'inquiétude d'Arib.info pour qui ''les cicatrices de tous ceux qui ont souffert dans leur chair et dans leur psyché restent béantes et les rescapés continuent de donner de la voix, une voix certes nasillarde, mais qui finira par exploser et faire échos multiples.'' Ne vaudrait-il pas mieux l'entendre déjà maintenant ? , demande-t-il avec pour appui plusieurs références des écrits publiés à ce propos auparavant. Ceci justifie sans doute cela, et c'est peut-être cela qui a poussé Ntamahungiro Joseph à se demander '' Où en est-on avec la réconciliation au Burundi''. Sa réflexion est parue dans Arib.info et l'auteur tente de prouver que l'Accord d'Arusha n'a pas été une panacée pour des raisons qu'il a développées. Un autre critique de l'Accord d'Arusha est venu d'AG NEWS où l'auteur de l'article constate que '' la Charte africaine pour la démocratie (est) antinomique avec les quotas des Accords d'Arusha''.
Last, but not least. S'exprimant sur la commémoration du génocide, Albanel Simpemuka, titre dans Cndd-burundi.com : ''Burundi. Avril- juillet 1972. De la mémoire à l'histoire. Quelle vérité pour quelle justice?''. L'auteur de l'article navigue dans les différents témoignages déjà connus, pour tenter une réponse à la question, tout comme il nous fait une lecture du contexte international, contexte qui pourrait expliquer en partie l'inaction de la communauté internationale quand un génocide se perpétuait dans notre pays. La conclusion de l'article est assez saisissante : « On le voit, les avis sont partagés sur ce qui s'est passé dès la fin d'avril 1972. Mais, à coup sûr, certains écrivains font preuve d'une frivolité honteuse quand ils justifient le génocide des Hutu comme une leçon qui leur fut administrée après la révolte, probablement manipulée, de quelques-uns d'entre eux... Le devoir des intellectuels, écrivains, historiens, acteurs de la société civile, guides religieux, et bien sûr, des politiciens patriotes, est de participer au débat d'où naîtra une vérité de plus en plus partagée. »
La réconciliation n'est pas facile, elle n'est surtout pas acquise, dans un environnement économique morose. Morose, c'est peu dire quand '' 70% de la population burundaise vit dans la pauvreté'' si l'on en croit une étude menée par la Banque Mondiale et l'UNICF tel que nous l'apprend Xinhua. Est-ce une réaction à pareille situation ? Est-il qu'en tout cas la France vient de débloquer 30 millions d'euros destinés à un établissement public (FORCE) ayant pour objet la mobilisation des ressources financières en vue d'améliorer l'accès aux services financiers pour les burundais ne bénéficiant pas du système bancaire classique. Tout un programme qui risque bien d'avoir des difficultés, surtout quand '' le Burundi perd 102 M USD par an à cause de la malnutrition des enfants'' comme nous l'affirme Arib, citant les sources de l'UNICEF. "Cette malnutrition hypothèque la croissance économique et ruine les investissements que le Burundi souhaiterait réaliser dans les autres secteurs tels que la santé, l'agriculture et l'éducation'' lit-on sur Arib.info. IWACU.Org assène un autre coup en affirmant '' Baisse de plus de 50% de la production du café'' pour la campagne 2013-2014. Elle a tellement baissé que '' pas d'emballage, pas de café !'', car en effet en plus de la réduction de la production ''à cause du manque d'emballages, l'Autorité de Régulation de la Filière Café (ARFIC) ne parvient pas à servir régulièrement les consommateurs du café''. Une consolation tout de même, car toujours selon Iwacu, il est devenu ''difficile d'écouler les mandarines et les oranges'' ; la demande étant devenue inférieure à l'offre, ce qui ne signifie pas nécessairement qu'il y a eu augmentation de la production.
3ème ouf ! enfin car '' L'opposant burundais Alexis Sinduhije libéré à Bruxelles'', titre AFP, alors que Arib.info du 6 mai confirme ''La justice belge suspend le refoulement d'Alexis Sinduhije'', contre un '' Belgique : Sinduhije ne sera pas refoulé''. Une immense victoire de la défense pour qui "Il n'entrait pas dans le rôle de la police des frontières de signaler la présence d'un opposant à l'ambassade du Burundi à Bruxelles''. '' Alexis Sinduhije est libre'' s'écrie IWACU tout de suite tempéré par Arib qui précise que le prochain épisode de la saga se jouera vendredi quand ''ses avocats vont demander la remise en liberté d'Alexis Sinduhije''. Mais que de titres ont précédé cette libération !'' Burundi : « Arrestation d'un opposant pour propagation de "rumeurs" », avait titre Arib. Info. Qui avait repris les propos de RFI qui avait titré'' Burundi : un cadre du parti d'Alexis Sinduhije arrêté'', la même RFI pour qui la saga d'Alexis Sinduhije était « Un cas "administrativement compliqué" pour la Belgique ». A noter que la section MSD-Belgique avait sorti un communiqué où elle affirmait que « l'extradition de Sinduhije signifierait "une condamnation à mort" ». Burundi Information tentait d'expliquer à la suite d'une question posée par lui-même :'' : Pourquoi a-t-il été arrêté à Zaventem ? Et d'expliquer qu'Alexis a exhibé un document de voyage falsifié sous un prête-nom ( Alexis Yahya) et une prête-nationalité (kenyane). Nyabusorongo va plus loin à travers la question qu'il pose lui-même : ''Les déboires judiciaires de Sinduhije arrangent-ils le camp UPRONA ?''. Oui estime le journal car le MSD tente de damer le pion de l'Uprona au niveau des militants des couches défavorisées. Le même journal titre : '' Mr Sinduhije Yahya (Alexis), des fréquentations dangereuses''. Le journal nous append qu'il vient d'apprendre que ''Monsieur Sinduhije Yahya (Alexis) a effectué un long séjour au Tchad, au cours duquel ''il aurait négocié et finalisé une série d'accords, sur une base religieuse, de coopération et de collaboration avec les ténors des mouvements Islamistes qui pullulent dans cette région notamment les responsables de la SELEKA, du Boko Haram et du Mujao''. Bravo ! Quelle imagination !