Tout serait parti d'un câble diplomatique confidentiel envoyé aux Nations Unies par Parfait Onanga Anyanga, représentant spécial et Chef de Bureau du BNUB concernant une « distribution présumée d'armes aux Imbonerakure », une information révélée entre autres par RPA et Arib.info et vite relayée par d'autres médias. Oui, indique Xhinua, des risques de conflit violent existeraient au Burundi malgré les dividendes de l'Accord d'Arusha, citant un consultant international pour qui ce sont ''l'incompatibilité des buts poursuivis par les adversaires, le déficit de dialogue entre les partenaires politiques ainsi que les tensions ravivées par les conflits fonciers et la militarisation de la jeunesse'', qui sont à l'origine des tensions.
Après les révélations du patron du BNUB, renforcée par les propos du représentant américain aux Nations-Unies, AG news nous apprend que '' le très populaire Président africain du Burundi... déçu de cette accusation de la part des USA, a réfuté ce mensonge...'', et parle d' ''une boule puante du BNUB trop chère pour le pays'', une boule du responsable du BNUB, déçu de devoir quitter dès décembre 2014 le Burundi. AG news révèle par ailleurs que c'est bien le BNUB, ''connu pour être au Burundi une institution au service des réseaux de l'ANCIENNE FRANCE-AFRIQUE'', qui aurait alerté le Conseil de Sécurité sur une accusation très grave vis à vis de l'Etat burundais. L'objectif étant de ''rompre les relations entre les USA et le Burundi, selon toujours AG news qui confirme ''le projet macabre d'un complot contre le Burundi qui voudrait empêcher les élections démocratiques de 2015 d'avoir lieu afin d'imposer une nouvelle forme de gouvernance ...''
En tout cas, l'Ambassadeur Samantha, représentant des Etats Unies à l'ONU, et sa délégation n'a pas mâché ses mots lors de sa visite au Burundi, selon plusieurs médias tant burundais qu'internationaux. '' Les Etats-Unis font part de leurs inquiétudes concernant la privation des libertés'', indique RFI repris par Arib.info alors que l'AFP indique que ''Washington appelle Bujumbura à respecter les libertés et la Constitution''. Reuters nous apprend que les USA exhortent Nkurunziza à éviter des ''jours sombres'' pour le Burundi
IWACU de son côté nous apprend que ''les Etats-Unis appellent au respect de la Constitution et des droits humains'' alors que la Voix de l'Amérique par Bujumbura news a titré : ''Mise en garde de Power contre les « risques de retour à la violence de masse »''
'' L'ONU s'inquiète pour le Burundi'', indique Radio Canada qui nous apprend l'inquiétude du Conseil de sécurité de l'ONU qui, selon Radio Canada, aurait exprimé son inquiétude mardi quant aux « tensions persistantes » au Burundi à l'approche des élections de 2015. La radio cite la présidente du Conseil de sécurité, l'ambassadrice du Nigeria, Joy Ogwu, qui a expliqué que le Conseil a tenu des consultations à huis clos pour discuter de la situation au Burundi, tout en relatant les propos du secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman, qui aurait présenté un portrait de la situation au Conseil en soulignant ''les activités violentes des mouvements de jeunesse de partis politiques''. Bujumbura news nous apprend que'' Le secrétaire général adjoint des NU saisit le conseil de sécurité sur l'armement des IMBONERAKURE''. Bujumburanews nous livre in extenso la déclaration de l'Ambassadeur Jeffrey Feltman, où il affirme sans ambages que des armes et une formation au maniement des armes à feu ont été fournies aux Imbonerakure à plusieurs endroits et insiste particulièrement sur la campagne systématique de harcèlement des adversaires politiques engagée ces derniers jours par les Imbonerakure.
Non, écrit Burundi Information, "La Ligue des jeunes Imbonerakure n'est pas une milice armée''. Le site se fait écho d'une déclaration de presse du CNDD-FDD dans lequel il dément encore une fois que la ligue des jeunes Imbonerakure soit une milice armée.
Il réagissait aux propos du journal britannique The Guardian du 6 avril qui avait fait état d' « une distribution de machettes, d'armes à feu et d'uniformes à travers le pays ». Il s'agit d'''une désinformation grossière et grave, voire même dangereuse'', dit la déclaration relayée par Bujumbura information qui nous apprend aussi que le patron du CNDD-FDD a rencontré le conseiller spécial du secrétaire Général de l'ONU en matière de prévention des conflits pour lui réaffirmer que les propos sur l'armement des Imbonerakure ne sont que des ''mensonges montés de toute pièce'' .
''Distribution d'armes aux imbonerakure : Info ou intox'' titre Arib qui développe les propos de Jeune Afrique qui se demande sérieusement si l'on distribue des armes aux jeunes du CNDD-FDD. Au moment précisément où le Rwanda commémore les 20 ans du génocide.
''Pour le Cndd-Fdd, Samantha Power n'est pas la bienvenue au Burundi'', avait tenu à souligner Arib. Info qui fait observer que la visite de cette diplomate gène le régime de Bujumbura, se référant à ''des informations des coulisses relayées d'ailleurs depuis ce lundi par certains médias proches du pouvoir''. Ce même groupe d'information nous apprend qu'un membre influent du parti présidentiel CNDD-FDD se serait montré inquiet par l'annonce de la visite de cet ambassadeur qui connaît bien le Burundi. « Le régime en place n'est pas aimé par les américains ou les occidentaux. ''Au moins la Chine'', aurait-il préféré.
Ce qui est tout à fait prouvé, c'est qu'en effet, dès le début de la semaine, Nyabusorongo .org n'était pas allé par le dos de la cuillère. Il estimait que le régime est victime d'un complot : ''Certaines personnes de l'intérieur et de l'extérieur s'activent à saper le processus de paix et de démocratisation de ses institutions, par une vaste campagne de médisance. Parmi ces personnes figure Mme Samantha Power, une ancienne compagne de Alexis Sinduhije''.
Le même constat est fait par une certaine Kankindi Lea qui, dans la rubrique opinion d'Arib.info avertit que '' Samantha Power visite le Burundi dans une position délicate''. Et pour cause indique-t-elle : ''Samantha Power et Alexis Sinduhije : une relation qui gêne''. Dans cet article d'opinion, l'auteur développe tout un tas de relations tant sentimentales que professionnelles qu'auraient tissées les deux personnes. Et dans ce contexte comment l'ambassadeur arrivera-telle à défendre son protégé sans être considérée comme juge et partie ? ''Et surtout, plus grave, osera-t-elle se faire l'avocat d'un preneur d'otage quand on connaît la position de l'Administration américaine face aux actes de terrorisme, et particulièrement aux prises d'otage ?''. Sans que la question ne fut posée directement par la concernée, la réponse est venue avant même d'avoir été posée, car au cours de son escale en Centrafrique où sont stationnés des militaires Burundais, Mme Samantha avait été on ne peut plus clair sur son compte twitter : « Le Burundi a récemment envoyé des troupes en Centrafrique (ce qui est beau), mais doit aussi respecter les droits de l'homme à la maison ».
Le CNDD-burundi.com a pris un tout autre angle, il a préféré centrer la visite de Mme Samantha sur sa rencontre avec les partis politiques burundais. ''L'Ambassadrice américaine SAMANTHA Power a rencontré les partis politiques burundais'', révèle le site, une information qui, loin de la polémique, nous apprend que ''seuls les partis de l'opposition, de l'ADC-IKIBIRI en particulier, ont honoré ce rendez-vous''. Au menu des discussions, la situation politique du Burundi et par ricochet l'épineuse question du 3ème et inconstitutionnel mandat présidentiel que le peuple burundais n'est pas prêt à accepter, tout comme il ne cédera pas ''aux provocations, et n'acceptera jamais qu'aucune personne, quelle que soit sa position, puisse usurper la démocratie pour laquelle il a tant souffert''. Message apparemment fidèlement transmis.
Malgré toutes ces sonnettes d'alarmes venant de toutes parts, le chef du FNL gouvernemental Jacques Bigirimana estime qu'''il n'y aura plus de génocide aux Burundi'' tout en appelant le président Nkurunziza à tranquilliser le peuple burundais à travers un message à la Nation à propos d'un probable génocide en préparation''.
Pancrace Cimpaye, de l'ADC a préféré y allumer en solo en écrivant personnellement au président Nkurunziza pour l'implorer ''d'abandonner le projet de briguer un troisième mandat'', un mandat de tous les dangers, un mandat de trop, dit-il, qui risque de replonger le pays dans les abysses de la confrontation politico-ethnique et partant déboucher sur une instabilité de toute la région des pays des grands lacs'' . ''C'est une grande responsabilité que vous prenez en voulant endosser cette perspective!'', avertit M. Cimpaye.
Mise en garde, avertissement, conseil venant de toutes parts, tout ne semble pas être tombé dans les oreilles d'un sourd. C'est en tout cas les conclusions que l'on peut tirer de certains titres. C'est par un '' Pas de référendum sur les amendements de la Constitution'' qu'aurait répondu Pierre Nkurunziza à l'ambassadeur américain si l'on en croit à Xhinua, vite soutenu par Iwacu pour qui '' il n'y aura pas de référendum et il n'y a pas de distributions d'armes''.
Nos voisins de l'au-delà de l'Akanyaru et le monde entier ont commémoré le 20ème anniversaire du déclenchement du génocide au Rwanda. A Kigali, tout le monde était présent, ou presque. Sauf la France. ''la France doit «regarder la vérité en face » selon Kigali'', titre l'express se faisant l'écho des déclarations du ministre rwandais des Affaires étrangères pour qui '' il est compréhensible qu'il soit très difficile d'accepter la vérité d'être proche de quelqu'un associé au génocide''. Tout avait commencé par cette interview accordée dimanche dernier à Jeune Afrique où Paul Kagame confirmait la participation de la France et de la Belgique dans le génocide rwandais. Les militaires français ont été non seulement ''complices'', mais aussi '' acteurs'' des massacres. ''Une accusation ignominieuse'' réagit Paul Quilès ancien ministre français pour qui "L'histoire s'écrit à partir de faits, pas de ce type d'imputations inadmissibles", a-t-il asséné, une riposte à '' les faits sont têtus'' de Paul Kagame.
Cndd-burundi.com s'est aussi invité dans le débat avec une analyse d'un certain Albanel Simpemuka paru dans le site : ''7 avril : Une mémoire au service du mensonge, de la vengeance et de l'exclusion ?'' demande l'auteur qui estime que bien des questions sans réponse subsistent au regard de certains constats, dont celui de ''l'instrumentalisation politicienne de la mémoire pour dénier ses droits à tout un peuple''. Il va jusqu'à se demander ''si « le génocide » dans la bouche du FPR de Kagame n'était qu'un masque d'hyène, masque destiné à nous empêcher de penser aux morts, à tous les morts, et surtout aux vivants ?'' Pouvons-nous, vingt ans après, supporter une mémoire au service du mensonge, de la vengeance et de l'exclusion ?, demande l'auteur de cette analyse dont la lecture en vaut la peine. ''Rwanda, 20 ans plus tard: Vérités et mensonges'', titre le Dévoir sous la plume (ou le clavier) d'André Sirois qui donne un éclairage intéressant sur certaines zones d'ombres planant sur ce génocide. 250.000, 500.000, 800.000, 1000.000 de morts ? Le mystère reste épais. D'autres « pourquoi » se suivent et se succèdent, et conclut l'auteur '' En ce 20e anniversaire, il faut souhaiter qu'un jour on fasse aux victimes la simple justice d'établir la vérité sur ce qui s'est passé.''.
''Pourquoi le vrai coupable n'est pas la France, mais Kagame'', tente de répondre Jacques Hogard dans le Figaro. Pour lui, le président rwandais a souhaité les massacres pour mieux installer sa dictature''.
Le point rapporte les propos de Paul Barril, ex- gendarme de l'Elysée pour qui "Si Paul Kagame s'en prend à la France pour les commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais, c'est qu'il est au courant de la sortie de mon livre, Le capitaine Barril brise le silence. Sinon la France n'est pas du tout complice du génocide rwandais. RFI fait d'ailleurs remarquer que Le Burundi a choisi ce lundi d'honorer le souvenir de son défunt président, ''en occultant quelque peu ce qui se passait chez le voisin du nord''.
La célébration burundaise a été plutôt timide en effet,''Une cérémonie a minima pour les 20 ans de l'assassinat de Ntaryamira'', fait remarquer IWACU alors que BONESHA nous rappelle que ''20 ans après, la vérité sur la mort du Président NTARYAMIRA n'est toujours pas connue''.
Commémoration justement. Les burundais sont à la veille de la date du 29 avril qui n'est pas anonyme. Arib.info nous apprend que '' Le canada va accueillir une Conférence internationale sur le génocide de 1972'' avec le soutien du Département du multiculturalisme du Gouvernement du canada.
Bon Week end.