Avec une aide globale de quelque 430 millions d'euros pour la période 2015-2020, l'UE est le premier donateur du Burundi.
Les mesures envisagées consistent en une "suspension du programme de coopération de l'UE avec les autorités burundaises et de toutes les actions d'assistance qui ont pour effet d'alimenter les finances burundaises", a expliqué le diplomate.
"Elles sont en cours d'élaboration et devraient être prises dans le courant de ce mois", a-t-il ajouté, soulignant que les actions humanitaires bénéficiant directement à la population burundaise seraient maintenues.
L'UE et le Burundi ont tenu en décembre des consultations demandées par Bruxelles en réaction aux graves violences qui secouent ce petit pays d'Afrique des Grands Lacs.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Pierre Nkurunziza - réélu en juillet - à un troisième mandat.
Les affrontements ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 230.000 personnes à quitter le pays, parmi lesquels de nombreux opposants, militants associatifs et journalistes, selon l'ONU.
Les discussions en décembre n'avaient duré qu'une journée et l'UE avait regretté à leur issue que "les positions exprimées (par le gouvernement burundais, ndlr) ne permettent pas de remédier globalement aux manquements" qu'elle déplore.
Ces consultations se sont tenues dans le cadre de l'article 96 des Accords de Cotonou, qui régissent la coopération entre l'UE et les pays de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), qui prévoit des "mesures appropriées" en cas d'échec, dont la suspension de l'aide en dernier recours.
L'UE a déjà pris de telles mesures par le passé, notamment contre le Zimbabwe, Madagascar ou la Guinée.
L'UE avait adopté en octobre 2015 des sanctions contre quatre personnalités au Burundi en raison de leur implication dans la répression et les violences contre des opposants et la société civile dans le pays, et elle a menacé d'étendre ces sanctions si la répression se poursuivait.