Beaucoup de policiers cherchent actuellement refuge et les autres désertent. La semaine dernière, 6 policiers de Bujumbura ont déserté ce corps. Ceux qui vont dans les missions de travail n'ont pas l'espoir de retourner de crainte de tomber dans les embuscades des leurs collègues. Selon les informateurs, plus de la moitié de tous les policiers auraient été tués par leurs compagnons d'armes, et leurs familles n'ont pas été informées, ces informations sont seulement connues des milieux de la police. Les morts sont immédiatement remplacés par les miliciens Imbonerakure.
Lors des massacres en mairie de Bujumbura les 11 et 12 décembre 2015, visant principalement les citoyens des quartiers en majorité opposés au troisième mandat illégal et illégitime de Nkurunziza, une frange de policiers et les miliciens Imbonerakure du Gouvernement ont été très actifs dans cette sale besogne. Pour faire disparaître tout témoignage, tous les policiers et Imbonerakure qui ont pris une part active dans ces massacres innommables sont actuellement dans la ligne de mir.
Selon nos informateurs, ces policiers ont peur de tomber dans des embuscades organisées par leurs chefs lors des missions de travail, qui déclareront à la presse qu'ils sont tombés en embuscades tendues par des rebelles.
D'autres cas de montages sont organisés pour chasser certains policiers de leurs postes de commandement et pour les remplacer par des anciens combattants et militants du mouvement armé CNDD FDD. Les informateurs ont cité le cas du policier OPC1 Ngendakumana Claude. Accusé pour une fausse accusation de trafic d'armes, il a été arrêté lundi le 1er février 2016. Un policier lui a tendu un piège en lui envoyant un message sur WathsApp dans la nuit du 31 janvier 2016 pour lui demander de réceptionner saisir les armes envoyées. Le lendemain, on lui a demandé de présenter son téléphone pour procéder à la vérification des messages reçus et envoyés. Malheureusement, il n'avait pas utilisé l'application WathsApp. Cette application a été téléchargée sur son téléphone par les policiers, et immédiatement, le message est arrivé et on lui a montré le message. C'est de cette façon qu'il a été arrêté.
Un autre cas qui a été cité pas les informateurs est le policier OPP1 Donatien, ex chef de poste de la zone de Nyakabiga dans la commune de Mukaza en mairie de Bujumbura. Il a été arrêté mardi le 2 février 2016. Il est actuellement emprisonné à la documentation où il subit des tortures inhumaines et dégradantes. Comme il rentrait pendant la nuit au quartier de Jabe de la zone Bwiza dans sa famille, Il a été accusé de complice des rebelles sous prétexte fallacieux ces derniers ne l'ont jamais inquiété. Il lui a été reproché aussi de prêter aux rebelles son Motorola, le Motorola étant un poste de radio pour la communication des policiers.
Les informateurs nous ont dit aussi que les postes des deux policiers resteront vacants. Les chefs savent que leurs adjoints étaient des policiers qui travaillent non pas pour le pays, mais pour le parti CNDD FDD. Pour tromper l'opinion, les adjoints vont occupent toutes les fonctions des postes vacants, et pour s'assurer que tout policier autre qu'un ancien combattant du CNDD FDD n'occupe ces postes.
Récompenses à certains policiers qui ont tué beaucoup de personnes.
Selon les informateurs, pendant que certains policiers et les miliciens Imbonerakure qui ont participé dans les massacres du 11 et 12 décembre 2015 sont entrain d'être éliminés physiquement, les autres sont entrain de recevoir des récompenses. Ils ont été mutés pour travailler à l'Office Burundais des Recettes, OBR en sigle, à la Mission des Nations Unies au Burundi, MNUB en sigle, et les autres seront envoyés le 15 mars 2016 en mission en République Centre Africaine. Ce sont les compagnies de policiers qui étaient dans les zones de Musaga, Nyakabiga et Cibitoke en dates des 11 et 12 décembre 2015 qui seront envoyées en mission à l'extérieur en guise de remerciement pour avoir tué beaucoup de personnes opposées au troisième mandant illégal et illégitime de Pierre Nkurunziza.
Les policiers qui ont été mutés pour travailler à l'OBR reçoivent un supplément à leurs salaires mensuels de 210.000Fbu. Ils bénéficient aussi d'autres avantages de service. Ceux qui ont été envoyés au MNUB reçoivent chacun 4000Fbu par jour et 8000Fbu samedi et dimanche comme suppléments aux salaires mensuels.
Il n'y a plus d'esprit de corps dans la Police Nationale du Burundi, un climat de méfiance et de suspicion s'est installé au sein de ce corps supposé assurer la sécurité des citoyens. Trois à quatre policiers ne peuvent plus se mettre ensemble pour le dialogue, si non ils sont accusés de préparer un coup d'Etat.
Les forces de défense et sécurité, si patiemment construites grâce à l'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et les différents accords de cessez-le-feu qui l'ont enrichi et complété, sont menacées chaque jour de désintégration et d'implosion. Rappelons aussi qu'un camp de plus de 40 policiers et militaires refugiés a été ouvert en Tanzanie ce 7 février 2016.
