En effet, jusqu'à un certain moment, le monde entier avait seulement braqué les yeux sur la chasse systématique aux jeunes hommes et hommes encore valides des quartiers et communes dits contestataires. Il a fallu que les victimes prennent du recul et transcendent les durs contours de ce crime de plus contre l'humanité pour délier leur langue.
Les témoignages sont au bas mot, accablants ! Par exemple, la campagne répressive qui a suivi les escarmouches de la nuit du 11 au 12 décembre 2015 n'a pas été seulement sanglante, elle a été aussi une occasion pour les miliciens et les forces de l'ordre en rupture de ban avec la République de souiller sexuellement nos filles, nos mamans, nos sœurs, nos tantes etc.
Et dire que les criminels sont toujours à pieds d'œuvre ! Lentement mais inéluctablement et au nez de la communauté internationale, le Burundi se fait précipiter dans l'enfer. Et comme c'est souvent le cas dans ce genre de crimes, il n'est pas facile de connaître le nombre exact des victimes, mais au regard des témoignages recueillis y compris de la bouche des victimes déjà alitées dans différentes cliniques de Bujumbura, les dégâts sont d'une ampleur terrifiante. Par ailleurs, si on ne peut encore, à l'heure qu'il est, déterminer avec exactitude les auteurs directs de ces crimes quasiment inédits dans l'histoire des guerres burundaises, tout au moins, ceux qui les ont envoyés les commettre sont bel et bien connus : ce sont, d'une part, les formateurs, les encadreurs et les nourriciers des miliciens Imbonerakure ; ce sont, d'autre part, les forces de l'ordre en rupture de ban avec la logique républicaine, avec Nkurunziza en tête de file.
Des déclarations de type « si rien n'est fait, le Burundi risque de... », « nous n'accepterons pas que le Burundi devienne un autre Rwanda »..., nous les avons entendues. Maintenant que le Burundi ne risque plus, mais qu'il est en train de subir, que peut-on dire encore ? Qu'attendent les secouristes ? Maintenant qu'entre ce qui se passait au Rwanda et ce qui se passe au Burundi ne se différencie plus que par la vitesse que prennent les événements, qu'attend-on encore ? Combien de victimes faut-il encore pour bouter du pouvoir de Bujumbura les ambassadeurs du diable ?
2. Que cette énième série de crimes contre l'humanité commis sur le peuple burundais soit le dernier « spectacle » de l'humanité, pour utiliser le mot que commande finalement le contexte ! Ainsi, avec une empathie sans égal, le CNARED :
- Exprime sa motion de consolation à toutes les victimes de ces ambassadeurs du diable, excusez-nous du peu, et en appelle à la conscience de leur commandant suprême en la personne de Nkurunziza ;
- Demande à la CPI d'accélérer le dossier burundais en rapport avec les crimes contre l'humanité ;
- Saisit de fait les pays ayant des juridictions à compétence universelle d'ouvrir des dossiers judiciairesaux autorités burundaises auteurs de ces crimes abominables ;
- Demande à toutes les grandes dames du monde, dont Angela Merkel d'Allemagne, la Première Dame des USA, Angela Davis etc., de faire parler leurs cœurs en faveurs des mamans et futures mamans burundaises violées, violentées et endeuillées sans plaidoirie ni défense ;
- Exige la dissolution des institutions et du gouvernement de facto de Nkurunziza, responsables de ces crimes contre l'humanité;
- Demande encore à tous les compatriotes Burundais de constater enfin, que leur enfer c'est Nkurunziza et sa clique et de se lever comme un seul homme pour les mettre en dehors de la gestion de l'Etat ;
- Exhorte toutes les ligues des femmes burundaises ainsi que toutes les ligues des droits de l'homme de vaincre la peur et d'organiser une action musclée, intelligente, réelle, effective et efficace en guise de réaction à ce crime de trop contre l'humanité.
Fait à Bruxelles, le 09/01/2016
Pour le CNARED
Léonard NYANGOMA
Président