Les Etats-Unis ont fait part de leur extrême inquiétude aussi face à une rhétorique incendiaires. Les plus hautes autorités multiplient les discours menaçants à l'endroit des habitants des quartiers dits «contestataires» et mobilisent leurs partisans pour tuer si cela s'avérait nécessaire. Des propos qui inquiètent l'envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs Tom Perriello, invité de RFI vendredi matin.
« Nous sommes préoccupés par le comportement des deux parties au Burundi, car ils éloignent le pays des pourparlers de paix. Le Burundi prend le chemin de l'affrontement. Mais nous sommes avant tout préoccupés par l'ultimatum de cinq jours fixé par le président Pierre Nkurunziza, et par des propos particulièrement incendiaires du président du Sénat, qui a parlé de pulvériser, d'exterminer, et qui a dit que certaines personnes ne sont bonnes qu'à mourir. Les autorités parlent aussi de réponses coordonnées qui renvoient aux pires heures que la région ait connu. », a déclaré dans une interview exclusive à RFI, Tom Perriello, envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs.
« Mais nous savons aussi que des gens dans l'opposition attendent la tombée de la nuit pour lancer des grenades à des forces de police. Tous ces actes contribuent à rapprocher un pays très fragile vers la guerre, alors que nous croyons qu'après dix ans sur le chemin de la paix, le pays devrait reprendre ce cap de la paix. Mais les discours prononcés sont extrêmement troublants, et ils interpellent non seulement les Etats-Unis mais aussi l'union africaine et l'ONU », a également souligné Tom Perriello.