Elle a été directement conduite derrière le lycée municipal de Musaga, ''loin des regards indiscrets'' et c'est là que ces policiers l'ont rouée de coups. Elle indique qu'elle subit régulièrement des menaces avant même cet incident. « Quand ils me tabassaient et me brutalisaient, ces policiers n'arrêtaient pas de m'accuser de collaborer avec les manifestants et les journalistes.»
Des journalistes empêchés de travailler.
10h30. Ces policiers ont intimé l'ordre aux journalistes présents à Musaga de partir. Ils les menaçaient avec leurs armes, ils les accusaient d'inciter les manifestants à redoubler d'ardeur.
Des journalistes belges, anglais et même d'Iwacu ont été obligés de quitter ce quartier au moment où des coups de feu se faisaient entendre. Les policiers étaient en train de disperser les manifestants à la première et à la deuxième avenue en tirant à balle réelle. Ces manifestants avaient des pancartes et scandaient des slogans anti troisième mandat.
Signalons aussi que des journalistes du Groupe de Presse Iwacu partis à Mukike pour couvrir les manifestations organisées dans cette localité ont été malmenés ce jeudi. Le Commissaire régional Eustache Ntagahoraho a obligé les journalistes d'effacer toutes les photos prises au moment de son intervention.
Un bus de type Toyota Coaster incendié à Mutakura.
9h30. Ce bus était stationné avec 7 autres bus. Il attendait des passagers quand un homme s'est mis à tourner tout autour de ce parking, 'est tout près de la station d'essence communément appelée ''Bayusuf''. «Soudain, il est devenu menaçant, tout le monde s'est dit qu'il allait sortir une arme, finalement, il a sorti une bouteille et un briquet et c'est là où nous avons compris qu'il s'agissait d'un cocktail Molotov, on s'est sauvé et il a incendié ce bus», raconte François Nkurunziza, le chauffeur de ce véhicule.
«Après son forfait, le type en question est parti en courant vers le quartier IX. Il n'y avait pas de manifestation » indique ce chauffeur. Il fustige l'attitude des policiers en faction dans les environs de lieu du drame. «Ils ont intervenu tardivement alors qu'ils étaient à une cinquantaine de mètres», regrette-t-il.
Nyakabiga: La plupart des routes pavées coupées
7h. Plusieurs ruelles pavées entrant dans les quartiers sont coupées, les pierres taillées ayant servi pour paver ces routes ont été enlevées cette nuit à plusieurs endroits. «C'est pour empêcher les pick-up de la police de pénétrer à l'intérieur des quartiers pendant la nuit, quand ces policiers viennent, c'est pour semer la désolation et enlever les gens», lancent les habitants de ce quartier.
«La nuit dernière, plusieurs policiers ont tenté de faire des patrouilles à l'intérieur des quartiers mais les gens ont réagi par des clameurs et des coups de sifflet. Cela a ameuté tout Nyakabiga et des tirs à l'arme automatique ont retenti. Et ce matin, la présence policière était très renforcée.
Source:http://www.iwacu-burundi.org/manifs-du-05-juin-2015/